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Dans une révolte on est avec les révoltés ou avec le pouvoir

Publie le vendredi 16 juin 2006 par Open-Publishing
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Dans une société qui ne propose que la soumission à un prof, un patron, un flic, un contrôleur, un maton, un juge, l’Etat... on a toujours raison de se révolter.

On a raison de se révolter contre les assassinats commis par la police : Bouna et Zyed (15 et 17 ans) morts dans un transformateur le 27-10-05 à Clichy-sous-Bois, en fuyant les flics qui ont choisi de ne pas les secourir. Ils s’ajoutent à la longue liste macabre des centaines de jeunes tués par les forces de l’ordre.

On a raison de se révolter contre le racisme institutionnel ou pas, contre les contrôles d’identité, contre le harcèlement de la police et de la justice, les rafles et les déportations de sans-papiers, les expulsions de squatteurs sous prétexte de sécurité.

Nous n’oublions pas Eric Blaise condamné à quatre mois dont deux ferme pour avoir tiré sur des canettes avec un pistolet à billes, retrouvé mort au matin du 13-11-05 à Fleury-Mérogis. La direction parle de suicide : « dans une crise de delirium, il se serait cogné la tête contre les murs de sa cellule », oedème cérébral dira l’autopsie, la famille se bat pour connaître la vérité. Il avait 28 ans.

Nous n’oublions pas la vengeance policière et judiciaire contre les émeutiers ou prétendus tels, les 5000 gardes à vue, les 850 condamnations à des peines de prison ferme dont 120 mineurs.

Nous n’oublions pas Reda (21 ans) qui a eu la main arrachée par une grenade à Toulouse, le 7-11-05. Sa mère déclare : « La grenade il l’a prise pour l’éloigner, parce qu’elle était tombée près d’un groupe d’enfants. Tous ses doigts sont restés sur place. Pour les secours, ni le Samu, ni les pompiers, personne ne s’est déplacé, c’est des jeunes qui l’ont emmené. Les CRS rigolaient. » (Radio Canal Sud) Ni Jérémy (20 ans), condamné à 4 ans ferme à Arras pour participation à l’incendie qui a détruit deux magasins d’ameublement, ni Hussein (23 ans), condamné à 1 an ferme à Bobigny, accusé d’avoir prêté un bidon d’essence à des copains, ni ces centaines d’autres condamnés à des peines ferme de 3 à 9 mois pour une poubelle incendiée, ni les deux de Toulouse condamnés à 3 mois ferme pour avoir montré leur cul aux CRS !

On a raison de se révolter contre un pouvoir et des politiciens qui, tout en leur interdisant le RMI, en organisant la précarité, reprochent aux jeunes de trafiquer, et contre des patrons qui délocalisent leurs boîtes à sueur tout en se plaignant que la jeunesse n’aime pas le travail surexploité (qui en voudrait ).

Malgré la répression militaro-judiciaire du mouvement contre le CPE en mars 2006 (4500 arrestations, 640 mises en examen, 70 peines de prison ferme et 167 avec sursis), on se rappelle évidemment de Cyril Ferez qui étaient tombé dans le coma, mais nous savons aussi qu’à Caen Charlotte est tombée dans le coma durant une journée, que Victor a eu deux côtes cassées, qu’à Paris, Laurent a subi 6 points de sutures sur le crâne, que Lila s’est fait fracturer le poignet, qu’un enfant de 3 ans a été placé en observation 24h après avoir reçu des gaz lacrymogènes.

Malgré les coups de flashballs dans la tronche à Grenoble, Montfermeil ou à Grigny il y a quelques jours, le combat contre l’Etat policier continuera, le feu s’étendra et on aura encore raison d’y mettre du petit bois.
Vous croyez qu’on va se laisser faire bande de charognards

Parce que la guerre contre les pauvres et le mouvement social s’amplifie, parce que l’Etat cherche à prévenir et à diviser tout mouvement de résistance en jetant les individus les uns contre les autres, que les gouvernements successifs empilent les nouvelles lois répressives : antiterroristes, de « prévention de la délinquance », contre l’immigration. Parce qu’il va mettre encore plus de keufs partout et qu’il construit de nouvelles prisons. Nous ne voulons pas de ce système qui rend la vie toujours plus invivable.

Retrouvons-nous Samedi 24 Juin à 16h, 2ème écluse du Canal Saint Denis à Aubervilliers (métro Corentin Cariou ligne7) avec les proches d’Eric Blaise pour discuter, boire et manger apportez boisson et nourriture

Nous nous réunissons chaque semaine, sans organisation, ni parti, pour échanger des informations, préparer des actions, et briser l’isolement qui nous démobilise.

Réunions ouvertes chaque jeudi à 19 h, à la Bourse du travail de Montreuil, 24 rue de Paris, Croix de Chavaux, ligne 9

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