Accueil > Darcos, Woerth et la méthode Coué
Les tristes sires censés représenter notre pays ne savent plus où donner de la tête dans les affirmations péremptoires et surtout ne savent plus comment défendre leur bilan calamiteux et leurs réformes puantes à venir, à un moment où l’opinion a lâché l’homme providentiel et commence à descendre massivement dans la rue.
Du coup, ils se sont apparemment mis dans le crâne qu’à force de répéter les vérités du Parti, celles-ci allaient enfin coller avec la réalité.
Ca donne, des diarrhées verbales magnifiques, comme celles de Woerth :
"Il n’y a pas de raison de reculer, quand on a la conviction d’agir pour l’intérêt général".
Sauf que quand on agit dans l’intérêt général, on ne fait pas tout pour rendre le service public moins efficace, afin de pouvoir mieux le privatiser et le rendre concurrentiel. Créer une école des riches et une des pauvres, je n’appelle pas cela agir dans l’intérêt général.
"Je ne suis pas un père Fouettard, mais il est impératif de diminuer les effectifs de la Fonction publique", ajoute le ministre, qui veut "les réduire doucement, sans brutalité".
Il est impératif, parce que l’UMP l’a décidé. Et surtout, les fonctionnaires inutiles ont plus de chance de se trouver dans les bureaux des ministères le cul bien au chaud, que devant une classe de 35 ados.
Doucement, ça veut dire 80 000 postes en trois ans ?
Sans brutalité, ça veut dire en passant en force ?
"Quand les gens ne travaillent pas, ce sont des heures de travail perdues"
Non pour le citoyen lambda qui en chie, ça veut dire une journée de salaire en moins sur sa feuille de paie.
Le travail n’est pas une finalité, à part dans le ciboulot de votre majorité pétainiste qui l’érige en valeur.
"Il faut que les personnes qui arrêtent le travail réfléchissent bien à la situation de notre pays, rester dans le statu quo c’est l’affaiblissement de notre pays, la réforme c’est une bonne nouvelle, ce n’est pas une purge"
Et si d’abord les députés et les ministres réfléchissaient bien avant de pondre des lois ?
Non pas une purge, mon brave, une épuration, serait plus appropriée à votre vision de la chose ...
Mais Darcos renchérit dans la lamentable auto-persuasion :
"Ces réformes, dont celle du lycée, se traduiront par un meilleur service aux élèves et une amélioration des carrières et des conditions de travail des enseignants."
A court terme des classes surchargées, à moyen terme la disparition programmée de plusieurs filières (sans doute trop improductives, n’est-ce pas ...) et à long terme la disparition de l’école publique laique et républicaine.
Elle est où l’amélioration, tête d’enclume ?
"Ces améliorations sont autant de champs ouverts à un dialogue social responsable auquel j’invite les organisations représentatives des personnels."
Le même genre de dialogue responsable qu’actuellement, genre "soit vous êtes d’accords, soit on passe en force par la loi" ? L’UMP invente la politique-suicidaire, vous offrez la balle qu’on se tire dans le pied ou c’est le peuple qui la paie ?
Et la perle des perles :
"Quelles que soient les différences d’approche qui peuvent exister, je suis convaincu que (...) nous pourrons dégager les convergences nécessaires à la conduite de réformes indispensables pour améliorer la qualité du service public auquel nous sommes tous attachés"
Oui, oui, vous avez bien lu ...
La QUALITE du service PUBLIC auquel NOUS sommes TOUS ATTACHES ...
Je disais méthode Coué, mais je pense que mensonge éhonté conviendrait mieux ...
Comme après avoir lu tout ça je fais une overdose de langue de bois et de politiquement correct, je vais être claire : Vous voulez nous entuber, mais on finira bien par vous niquer la gueule un jour ou l’autre.
Messages
1. Darcos, Woerth et la méthode Coué, 20 mai 2008, 18:29, par Kamala
A noter que les programmes de 2002 actuellement en vigueur n’ont jamais été évalués, puisque les enfants entrés à l’école pour le lancement de ces "nouveaux programmes" sont actuellement au CM1... On ne saura donc jamais ce qu’ils avaient donné comme compétences et connaissances aux élèves en ayant bénéficié dans leur intégralité. Alors, quand le Darcos nous raconte qu’on est bidon en France par rapport aux autres, faudrait peut être attendre le fruits de la réforme de 2002, non ??? Les évaluations internationales comme PISA ne concernent que les élèves de quinze ans et que de ce fait aucun élève ayant suivi les programmes de 2002...
Tout ceci n’est que pipo pour bien nous entuber et continuer de leurs côtés à faire des économies sur notre dos, en supprimant des heures de classes et ainsi supprimant des postes. Aujourd’hui, Darcos se la joue augmentation pour nous calmer, nous les profs. Sauf que ce qu’il semble ignorer, c’est qu’on est pas tous avides comme ils le sont au sommet de l’état et qu’on a d’autres aspirations dans la vie que de gagner toujours plus. Moi perso, je ne cherche qu’à vivre simplement et c’est pas en me brandissant des billets de banque qu’on me fera accepter des réformes en bois, définies à la va-vite sans prise en compte des travaux de recherches sur l’acquisition de la lecture, de la construcion du nombre, de la psychologie, etc.
J’adore la fin de votre article :-)
Je pense qu’à un certain degré, ignorer le mécontentement des profs, c’est de la pure stupidité. Car, comme vous le dites si bien, on pourra finir par bien les niquer. On pourrait même dire "tel est niqué celui qui croyait niquer". Car bien sûr ils se croient trop forts, et pensent qu’à la longue, on sera divisés, achetés par des soit disant "heures sup" (alors qu’on fait pas les memes tâches que pendant notre travail...) ou ennivrés par des augmentations de salaires. Sauf que, ce qu’ils ont pas intégrés, c’est qu’on est pas comme eux omnibulés par l’argent et qu’on est plutôt prof par amour du métier. A l’arrivée, au lieu de la division, qui permet toujours un passage en force, de plus en plus de parents sont aussi révoltés contre ces réformes et sont conscients qu’elle n’est qu’une pure économie financière qui va favoriser les inégalités.
A nombreux, on peut exiger le retrait du plan Darcos pour les écoles primaires et en prime une augmentation !!! Car on va finir par être vraiment en colère et la colère c’est jamais bon... lol. Ca peut finir en manifestations tous les dimanches histoire de plus leur lâcher un centime, en désobéissance civile, en démissions en masse organisées, demandes de mises en disponibilités...
En attendant, RDV le 24 mai à la manif à Paris.