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De Beauvau à l’Elysée, ou la séparation des pouvoirs selon N . Sarkozy
Publie le lundi 25 février 2008 par Open-Publishing3 commentaires

Il est juste que ce qui est juste soit suivi ; il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi.
La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique.
La justice sans force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste.
La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Aussi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste.
Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste soit fort on a fait que ce qui est fort fût juste.
Pascal, Pensée103
1. Laisser le Président Bling Bling à Paris Match
Il ne sert de rien de discourir des heures sur les soubassements psychologiques de la conduite du Premier magistrat de France (qui se trouve également être chef des armées…) ni de gloser sur ses dérapages verbaux, ou son prétendu côté « bling bling ».
Je vais même vous dire une chose, moi tout cela, cela me hérisse le poil. Parce qu’il est tout sauf « bling bling », cet innommable.
Il ne sert de rien, non plus, de regretter (pour certains, amèrement) que la Dame du Poitou n’ait pas été élue.
Non seulement cela ne sert à rien, mais encore, il ne faut pas. (« Elle est vraiment têtue celle-là » allez-vous penser !) – ce serait continuer de commettre la même erreur. Car elle (ce qu’elle représente, ce au nom de quoi elle a été candidate) participe, pleinement, de lui.
Ce qu’est « l’homme Sarkozy » ne m’intéresse pas. Ou plutôt, pourquoi il l’est et comment il l’est, je ne m’y attarde pas. C’est du temps perdu, de l’énergie dépensée inutilement. Et puis c’est entrer, toujours, dans son rideau de fumée.
Ce que je vois aujourd’hui, c’est la réalisation de ce que je redoutais le plus, que je craignais, plus que tout, de voir se matérialiser, à savoir, pour être exacte : la nullité de « la gauche », majoritairement, dans son ensemble, face à ce démon.
La médiocrité d’une part, et le démon de l’autre.
2. De Beauvau à l’Elysée : un chemin jalonné des erreurs de la gauche
N. Sarkozy, il n’est pas né le 6 mai 2007 ! Cela, par convenance, parce que ça en arrange certains, on a bien tendance à l’oublier. Mais il ne faut pourtant pas l’oublier, sinon, nous sortirons peut être (sans doute) des ténèbres un jour, mais nous ne sortirons pas de notre éternelle adolescence. Et alors, tout sera susceptible de recommencer, un jour ou l’autre. Nous ne le verrons pas, mais nos enfants, nos petits-enfants, peut-être.
En tant que communistes, ne pas voir au-delà de nous –même devrait nous être interdit.
D’où vient-il, le bonhomme ?
Il est parti de Neuilly, certes –si les gens de Neuilly ont été assez idiots pour croire que c’était grâce à lui qu’ils étaient riches, et oublier qu’ils le devaient surtout à leur position de classe, cela les regarde – mais son chemin, il va surtout de Beauvau à l’Elysée. Avec un passage par Bercy.
Cela, en soi, était tout sauf neutre.
C’est en grande partie parce que je pressentais que l’arrivée de cette personne à l’Elysée était inévitable, pour des tas de raisons, (et qu’elle serait dramatique), que je me suis finalement décidée, un matin, à arriver au PCF.
J’avais en tête quelque chose que j’avais appris depuis peu (il faut du temps pour débusquer la vraie Histoire derrière l’histoire officielle des livres d’école), c’est-à-dire, le rôle exact des communistes dans la résistance française dès 1940.
Je me suis dit, « les communistes, c’est là que tu vas trouver tes compagnons résistants », parce qu’il va s’agir de cela.
Quand avons nous perdu cette bataille dont nous mangeons aujourd’hui les fruits pourris ?
2.1. L’erreur numéro un : le candidat-policier
Nous l’avons perdue le jour où nous avons laissé un Ministre de l’Intérieur, (dont personne ne pouvait dire ignorer la propension à l’autoritarisme, à l’autocratie, à la violence morale, voire physique, par sbires interposés), l’homme du « nettoyage de la racaille au Karcher », en poste jusqu’au tout début de la campagne officielle pour la présidentielle.
Nous fûmes quelques-uns à nous en alarmer. L’avons-nous assez dit, alors. A réclamer « urbi et orbi », une manifestation permanente place Beauvau, pour le mettre à l’amende, immédiatement. Lui coller aux basques et ne plus le lâcher d’un pouce. Tout de suite, avant même la campagne.
Peu nombreux, certes. Mais quand même. Nous existions.
Tant il nous semblait évident que c’était une folie, non, une faute même, pour « la gauche », de laisser le premier flic de France, qui se trouvait être aussi le ministre organisateur des élections, à ce poste stratégique, avec de tels pouvoirs, un tel réseau (celui des RG et des Préfets), aussi longtemps.
Je me souviens de ce que beaucoup dirent alors, pour des raisons diverses et variées ; de ne pas nous inquiéter, que nous étions des Cassandre, que, quand même, il partirait « avant », d’ailleurs, il l’avait promis…Que au fond, ça n’avait pas d’importance. Qu’il fallait se battre « sur les idées » etc.
Qu’on lui ferait « la peau » autrement, à ce cabot.
N. Sarkozy, avant tout, c’est l’homme qui aura fait entrer la réalité du Pouvoir dans la politique française. C’est « l’homme de la force ».
Fine mouche, il a jeté plusieurs hameçons – (à mon avis, ce type est un joueur d’échecs hors pair. Il a du se souvenir que c’est ainsi que, dans l’Antiquité, les Indiens, puis les Perses, avec le chatranj, entraînaient leurs rois…)
Le roi de la feinte donc, du piège, de la chausse-trappe, de l’escarmouche, la guêpe inlassable, qui tourne, qui tourne, et qui pique.
Une sorte de Mohamed Ali de la politique.
2.2. Erreur numéro deux : la carte bleue de Madame
Nous avions été quelques-uns, toujours les mêmes, à nous alarmer de l’affaire de la carte bleue de Cécilia S.
Et à en exprimer les raisons. Non pas parce que c‘était immoral, dégueulasse, vis-à-vis de tous les travailleurs qui finançaient notre Marie-Antoinette moderne par les multiples impôts prélevés sur leur travail, non.
Parce que nous fûmes quelques-uns à dire à l’époque : « Attention, ce n’est pas constitutionnel ». Et même, c’est contraire à la lettre de la Constitution. Pas tant parce que Madame n’avait pas de rôle constitutionnel. Mais parce que Monsieur était passé au-dessus de la tête des ministres de tutelle pour ce faire.
Parce qu’il avait violé un autre principe, plus ou moins écrit, de la séparation des pouvoirs telle qu’elle est conçue en France, et plus particulièrement sous la 5ème République.
Mais personne ne moufta ou presque, sinon pour dire que c’était « mal », sur des positions totalement moralistes, avec des combats d’arrière-garde pour demander une « constitutionnalisation » du rôle de la première dame.
2..3. Erreur numéro trois : le Président- Premier Ministre
De la même manière, nous fûmes quelques-uns à ne pas nous réjouir du sort de Fillon. Pour les mêmes raisons. Parce que c’était encore la manifestation d’un pouvoir autoritaire et diabolique. Encore une violation, sinon de la lettre, mais au moins de l’esprit de la Constitution.
2.4. Erreur numéro quatre : l’appartement de Neuilly
Un autre exemple de réaction inappropriée de cette gauche qui me fait si mal ?
C’était marrant de voir que ce qui retenait l’attention des gens « de la gauche », dans l’affaire de l’appartement de Neuilly, c’était le montant des « ristournes » présumées. Et pas la manière dont elles avaient été obtenues. Le système que tout cela désignait.
Moi, en tout cas, ça m’a fait rire, même si c’était jaune, d’autant que d’un point de vue strictement capitaliste, cette somme (quelques 300.000 euros), c’était peanuts ! Je me suis dit que les gens de gauche, ils n’avaient pas fini de desservir les citoyens dont ils avaient la charge, s’ils s’arrêtaient à des trucs aussi stupides.
A tel point que le Canard, qui avait levé le lièvre, voyant bien que, la première fois, son message était trop codé et que ,vraiment la gauche était « trop loin » du sujet, a cru devoir revenir sur cette affaire dans l’édition de la semaine suivante pour dire les choses beaucoup plus clairement…
- Aparté : qu’est-ce- que c’est, être riche ?
Le problème de beaucoup de gens de gauche, c’est qu’au fond, l’ennemi de classe, ils ne le connaissent pas.
Beaucoup croient (et je les comprends) que 8.000 euros par mois et un appartement de 100 m2, c’est ça être riche. Mais c’est malheureusement faux ! Si les seuls riches dont nous ayons à connaître étaient ceux-là, on vivrait dans une société quasi-idyllique.
C’est pour ça que j’ai haï Hollande quand je l’ai entendu dire qu’il détestait « les riches », et que pour lui, un riche ça commençait à 5.000 euros par mois. Il en fréquente ou en a fréquenté assez pour savoir qu’il disait là un gros mensonge, à visée purement électoraliste.
Pour comprendre, il faut avoir vécu quotidiennement proche de certains grands fauves de la finance par exemple.
Avoir eu un boss qui vous explique, sans sourciller, que « ma pauvre, quand on est pauvre on a des problèmes d’argent de pauvre, mais quand on est riche on a des problèmes d’argent de riches » - c’est un de mes patrons qui m’a dit ça peu avant que je quitte sa boîte.
Le malheureux, il me disait qu’il ne pourrait partir que huit jours à l’île Maurice avec sa femme et ses trois enfants cette année (au lieu de quinze d’habitude et sans compter Courchevel ni les vacances d’été), parce qu’il venait de s’acheter un hôtel particulier à Neuilly (montant : 1,2 millions d’euros)…
Il m’a fendu le cœur, franchement. Surtout que j’étais venue lui demander une augmentation, ou au moins, juste une prime, ça faisait trois ans que mon taux horaire facturé au client faisait des bonds, que mes charges augmentaient, mais que ma rétrocession d’honoraires était au point mort et que, moi, je m’endettais presque pour partir en vacances...J’étais loin d’imaginer tout les « problèmes » que lui rencontrait !
Mais revenons-en à notre homme.
Au fond, il n’a pas arrêté, le vaillant guerrier.
Il a poussé ses pions, jouant toujours de son avantage, à chaque fois plus à fond :
« Tiens, là ils ne disent rien ? Encore occupés avec mes histoires de cul, quelle bande de cons…Et là ? Ben tiens, là ils ne disent toujours rien. Qu’est-ce que je vais m’éclater moi, à l’Elysée… »
Il a mis un doigt, puis la main, puis l’épaule et voilà. Le trou microscopique était devenu brèche béante.
Tout ces petits ballons-sonde qu’il a envoyés sans que personne réagisse , ou plutôt, réagisse de manière appropriée.
Pas sot, il sait bien que ce qui compte, ce n’est pas seulement avoir une réaction, c’était avoir une réaction appropriée à l’action.
C’est comme lorsqu’il s’agit pour un parent d’exercer son autorité, en vue d’éduquer son enfant. Il faut que cela soit proportionné pour que cela porte ses fruits.
Alors, on a eu des réactions « à gauche », c’est vrai, il faut être honnête. Mais des réactions à chaque fois « à côté de la plaque ». De façon dramatique.
On nous a parlé de démocratie, de légalité. On ne voulait surtout pas entendre parler de légitimité, parce que c’est trop compliqué et puis, si on allait par-là, Dieu sait ce que le bon peuple allait nous inventer. Dès fois qu’il se mette à nous regarder, nous aussi, de façon critique.
« La gauche », cela fait quelques années qu’elle écrit une dissertation magnifique, mais hélas complètement hors-sujet.
C’est pour cela aussi que cela fait des années qu’elle n’ait plus reçue à l’examen que sur oral de rattrapage.
Est-ce qu’on pourrait dire que le « problème Sarkozy » va bien au-delà de la lutte des classes ? A la fois il en participe pleinement, et à la fois, il y est totalement étranger. C’est pour cela que j’écrivais il y a quelques jours « remettre Robespierre avant Marx ».
2.5. L’erreur numéro cinq : la trahison de Versailles
Le summum a été le 4 février 2008. Quand le PS a baissé son pantalon, je me suis dit, « Ok, nous voici revenus à l’ère de Napoléon III, c’est vraiment mort, et là on est très mal barrés ».
Pour notre homme c’était le feu vert. Il a vu, comme beaucoup d’entre nous l’ont vu, que nos défenseurs naturels ne nous défendraient plus.
3. Le Président-avocat d’affaires : qu’est-ce qu’un contrat ?
Voilà une espèce que je connais bien. J’en fus, peut-on dire, à un niveau très modeste (qui doit être à peu près celui du porte-seau). Mais porter les seaux n’empêche pas d’observer.
Chez eux, rien n’est gratuit, rien n’est laissé au hasard. L’avocat d’affaires ne plaide pas ou très peu. Il n’aime pas la lumière , au contraire. Tel un vampire, le bon, l’excellent avocat d’affaires, fuit les lumières et n’aime rien tant que la discrétion.
C’est l’homme du but à atteindre, et pas l’homme de l’ego. Tout se règle dans des cercles de conciliation, des « modes alternatifs de résolution des disputes » qui nous viennent « d’ailleurs » (des anglo-saxons et de la common law pour être précise) et qui font comme un système dans le système judiciaire, avec des règles où le contrat prime tout, y compris la loi « officielle » (celle qui est faite pour les pékins comme nous), et où le secret est la règle d’or.
Le mot n’est pas neutre, mais il n’est qu’un outil.
Un outil pour, finalement, faire que l’inacceptable le devienne.
Le travail d’un avocat d’affaires, c’est très subtil.
Très fin. Redoutable. C’est du billard à trois bandes. De l’intox, du machiavélisme. Et au final, un bon « deal », un bon contrat.
Un bon contrat, en affaires, c’est quoi ? C’est comme un mikado. Ou comme la barbichette : le premier qui rira aura une tapette. Chacun tient l’autre par la barbichette. Le meilleur, c’est celui qui se sera ménagé tout les moyens pour garder le dessus au final quand le contrat ne pourra plus faire office de loi.
Dans la négociation, on allume des feux de brousse pour faire diversion, sur des sujets que l’on monte en épingle, comme s’ils nous importaient (garder ou pas x % de salariés de la boîte qu’on rachète, mettre le siège ici, donner des actions à untel), et pendant que l’autre hurle devant ces feux et cherche à les éteindre, hop, on passe le plat qui nous intéresse réellement .
Ce plat, c’est celui du Pouvoir. Qui a le Pouvoir réel (c’est-à-dire susceptible de s’appliquer valablement) dans le « deal », si les choses devaient mal tourner, et quels sont les moyens de rétorsion ou de pression dont chacun va disposer ?
Qui a vraiment le pouvoir ? Voilà l’obsession de l’avocat d’affaires. Voilà le cœur du contrat.
On a ainsi des choses à abandonner en contrepartie de ce que l’on veut obtenir. Ni vu ni connu, j’t’embrouille.
4. « Un pays qui n’a point de séparation des pouvoirs n’a pas de Constitution » (Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, 1789).
Aujourd’hui, N. Sarkozy viole allègrement LE pillier de cette Constitution.
Je ne suis pas étonnée, je me demandais juste quand cela arriverait. Vu sa côte de popularité, je le trouverais même un peu en retard sur ce coup là.
Il a décidé de passer outre la mauvaise volonté du Conseil constitutionnel. Décidément ce repaire d’anciens Présidents qui ne voulaient pas comprendre que la fin de la partie était sifflée, à quoi cela servait-il de s’en encombrer ?
Pourquoi s’ennuierait-il avec ce truc ? Ce truc, qui n’a comme pouvoir que l’autorité morale qu’ont bien voulu lui conférer, de façon synallagmatique (mutuelle et réciproque), jusqu’à présent toutes les autorités qui se sont succédé. Parce que toutes, malgré leurs grands défauts, étaient encore républicaines, même lorsqu’elles étaient de droite.
Et pourtant, à nouveau aujourd’hui, la gauche a, en majorité, cette réaction « à côté de la plaque ». Bien sûr que le problème , c’est aussi en partie la non rétroactivité de la loi pénale, la rétention de sûreté.
Mais la question que nous devrions nous poser, c’est surtout « Que faire ? ». Parce qu’un homme qui parachève un coup d’Etat « légal », avec une telle cote de popularité, cela ne laisse pas de m’inquiéter sérieusement.
”Covenants without sword are but words” – « Les contrats sans l’épée ne sont que des mots », disait Hobbes dans son Léviathan.
« Est souverain qui décide en situation d’exception », écrivait encore Carl Schmitt dans sa Théologie politique (que d’aucuns de mes camarades m’ont d’ailleurs beaucoup reproché d’avoir lu).
Voilà les deux auteurs et les deux phrases que m’ont transmises, peut être malgré eux, deux excellents professeurs, très « de droite », très réactionnaires, mais extrêmement cultivés et rusés, croisés lors de mes études, et qui m’ont marquée, énormément.
Depuis, je n’ai cessé de les tourner dans ma tête, en tout sens, et à chaque fois que je relisais la Constitution de la 5ème République, ou « Le coup d’Etat permanent », j’y pensais.
Ca rejoignait la sagesse populaire de ma grand mère qui m’a toujours dit que « le chef, c’est celui qui tient le gourdin ».
Il n’y a que les gens qui n’ont pas connu la tyrannie de la violence physique dans leurs chairs qui peuvent ignorer à quel point cette phrase est véridique.
Les femmes sont peut être les mieux à même d’en saisir l’exacte étendue, parce que la réalité du rapport de force est inscrite presque dans nos gènes depuis des lustres.
Je lisais notre Constitution et je pensais : « Pourvu que… ».
La commission Balladur (Balladur et Sarkozy, quelle belle idée !) a produit un rapport sur les modifications qu’on pourrait envisager dans la Constitution de la 5ème République.
Tout cela n’est plus nécessaire.
La Constitution de la 5ème République est morte, et définitivement morte. Elle est même enterrée, et la gauche y aura, hélas, largement aidé.
Mais je ne suis plus là pour faire son procès désormais (je ne l’ai d’ailleurs fait, avec d’autres, que pour réveiller nos « chefs », les alerter).
Il est trop tard.
Vu de « là », les gesticulations autour d’élections fantoches me semblent, sinon ridicules, du moins véritablement dangereuses.
Car nous avons quitté la sphère du Droit et ce faisant, celle de la politique.
Il n’est que d’en prendre acte et de ne plus perdre de temps avec ces fadaises, l’ennemi a ouvert un nouveau front.
Messages
1. De Beauvau à l’Elysée, ou la séparation des pouvoirs selon N . Sarkozy, 25 février 2008, 01:06, par D@v !d B.
encore un très beau texte, merci. (i.e. analyse ju(ri)ste et français impeccable !)
1. Comment reprocher à qui que ce soit quelque lecture que ce soit ?
2. Que nous ayons quitté la sphère du Droit (probablement sous-entendu : "celle que la droite dite républicaine respectait quand même plus ou moins, dans son aspect constitutionnel en tous cas, parce que pour le reste...), probablement.
En revanche, la sphère de la politique, je ne crois pas qu’on la quitte jamais, mais bref...
La politique va "simplement" devoir retrouver une forme qui lui est plus "propre" : on est sur la crête, y a deux bords, y a Debord :
— à ma droite les ténèbres sans fin du nouveau Moyen-Âge, une Néo-Renaissance à espérer dans dix mille ans, ou huit cents, selon les prophètes (dix mille pour Léo Ferré, huit cents pour ceux qui croient en les théories cycliques des civilisations) ;
— à ma gauche le réveil populaire du sens profond de la lutte des classes, la lutte des gens, la lutte tout court, pour la vie. (à propos j’aime assez le sain rappel de l’idée que, par les temps qui courent, on n’est pas si riche à huit mille euros/mois — même si, en tant que RMIste, je m’en contenterais assez bien !).
En revanche, estimer que les municipales, si j’ai bien compris qu’il s’agissait d’elles, sont des élections "fantoches" me semble relever de la posture plus que du positionnement : je maintiens que des pouvoirs locaux ont la capacité de donner une justification institutionnelle et les soutiens logistiques nécessaires à la mise en place de ripostes, noyaux de résistance (patience pour les majuscules, on verra après pour l’écriture du mythe - pardon de l’histoire), voire de maquis. Sinon je peux repartir du parti...
En tous cas je vais lire Mitterrand — qui l’eut cru ? — parce que, sur conseil de ce texte, la présentation du Coup d’État Permanent de Wikipédia (encore désolé...) me fait penser que c’est d’une actualité urgente.
D@v !d B.
1. De Beauvau à l’Elysée, ou la séparation des pouvoirs selon N . Sarkozy, 25 février 2008, 08:45
je dirais : voilà les dégâts d’une éducation jésuite !!
angela anaconda
2. De Beauvau à l’Elysée, ou la séparation des pouvoirs selon N . Sarkozy, 25 février 2008, 12:32
La gauche n’est plus ce qu’elle était parce qu’elle a changé elle aussi. On ne peut pas la taxer ni d’immobilisme, ni de ringardisme, parce qu’elle s’inscrit dans le mouvement tout comme les planètes et les étoiles.
Il nous faut réinventer notre discours, pour montrer notre adaptabilité au monde actuel qui change à vitesse V , tout en plongeant nos racines dans la pensée visionnaire de nos prédecesseurs qui ont eu le mérite d’éclairer le chemin que nous devons prendre pour rester debout.
"Pour qu’un arbre tienne debout, il lui faut des racines profondes".