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Déclaration du célèbre compositeur grec, Mikis Theodorakis, à propos du mémorandum anticommuniste

Publie le lundi 26 décembre 2005 par Open-Publishing
17 commentaires

"Les héros comparés aux criminels"

de Mikis Théodorakis Athènes

"Le Conseil de l’Europe a décidé de changer l’histoire. Il veut la déformer en confondant les agresseurs avec les victimes, les héros avec les criminels, les libérateurs avec les conquérants, les communistes avec les nazis.

Il considère que les plus grands ennemis du nazisme, c’est à dire les communistes, sont des criminels, qui égalent même les nazis ! Et il s’inquiète et proteste aujourd’hui car, tandis que les hitlériens ont été condamnés par la communauté internationale, rien de tel n’est encore arrivé aux communistes. C’est pourquoi il propose que cette condamnation ait lieu lors de la session plénière de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe des 24-27 janvier prochain.

Il s’inquiète de ce que « la conscience publique envers les crimes commis par les régimes communistes est très mince ». Et encore parce que « les partis communistes sont légaux et actifs dans certains pays et même que, dans certains cas, ils ne se sont pas distanciés de ces crimes ».

En d’autres termes, le Conseil de l’Europe annonce d’avance la persécution future des communistes européens qui n’ont pas encore fait de déclaration de repentance comme celle que demandaient les bourreaux de la Gestapo et les tortionnaires de Makronisos[1].

Peut-être demain décideront-ils de mettre hors la loi les partis communistes et d’entrouvrir ainsi la porte aux fantômes à des Hitler et Himler qui, comme on le sait, ont débuté leurs carrières en interdisant les partis communistes et en emprisonnant les communistes dans des camps de la mort.

Ces nazis ont été finalement noyés dans le sang de leurs propres victimes, les 20 millions de morts de l’Union soviétique communiste et les centaines de milliers de communistes qui ont donné leur vie, en prenant la tête des mouvements de résistance nationale, en Grèce, comme à travers toute Europe.

Pourtant, dans leurs souhaits de restaurer les méthodes condamnées par la conscience de l’histoire et des peuples, ces Messieurs du Conseil de l’Europe, viennent en second lieu, car ils ont déjà été dépassé par leur grand frère, les Etats-Unis, qui massacrent des peuples entiers avec leurs méthodes hitlériennes, comme en Irak, qu’ils ont réduit à une ruine jonchée de prisons américaines, où sont torturées tous les jours de manière abominable des milliers victimes innocentes.

Face à ce grand crime contre l’humanité, tout comme celui du camp hitlérien de torture moderne de Guantanamo, le Conseil de l’Europe n’a rien à dire.

Comment donc pourrait-on croire que celui-ci se préoccupe des droits de l’homme, lorsque chez lui, en Europe, il autorise les avions de la CIA à transporter des personnes privées de droits, pour les torturer dans des prisons spéciales ?

De tels citoyens ne peuvent être des accusateurs. Dans la Cour de Justice de l’histoire, qui condamnera un jour les crimes innombrables de leur grand frère, du Viêt-nam au Chili et d’Amérique du sud en Irak, ils seront jugés pour avoir toléré ou s’être rendus complices de ces crimes.

Malheureusement, aujourd’hui je suis obligé de parler davantage au nom des morts qu’au nom des vivants. Au nom, donc, de mes camarades communistes morts, de ceux qui sont passés par la Gestapo, les camps de la mort et les lieux d’exécution pour que soit abattu le nazisme et pour célébrer la liberté, je n’ai qu’un seul mot à adresser à ces « Messieurs » : HONTE !"

[1] Ile grecque où ont été déportés et torturés les communistes et résistants.

Messages

  • le Conseil de l’Europe prendra-t-il la lourde responsabilité de féconder le ventre de la bête immonde ?
    penser à la démarche, même, est significatif du choix du système Capitaliste de réinstaller des régimes autoritaires partout, voire Nazi pour continuer sa domination internationale !!

    Arlequin

    • Les hèritiers du fascisme ont repris le pouvoir un peu partout:voir l’Italie avec Fini,Berlusconi pour lesquel le fascisme n’a tué personne.On veut faire oublier l’horrible passé fasciste ,ses crimes,ses génocides,contre lesquel sont nés,après la deuxième guerre mondiale,le Conseil d’Europe et la Convention européenne des droits de l’homme.Avec ces nouveaux fascistes au pouvoir,le Conseil d’Europe oubliera ses origines,pour accepter leurs honteuse contraintes et leur chantage..Le Conseil d’Europe,en acceptant les propos des nouveaux fascistes,n’aura plus aucune raison pour exister.Il légalise la resurrection du fascisme qui ,comme il y a 80-60 ans,a voulu et veut encore anéantir son principal ennemi : le communisme.
      C’est encore un fois le fascisme qui renait de ses cendres,une bete dure à mourir.
      Patrizia

  • Bien plus qu’une crise d’aigreur des néocons, néolib’, néofachos, je pense qu’il s’agit d’un message politique qu’ils espèrent faire passer d’autant plus facilement qu’il serait ridicule de nier les crimes qui furent hélàs commis au nom du communisme, et qui en occultent encore aujourd’hui le sens.

    Ils veulent bien faire comprendre à toute opposition potentielle que toute pensée non libérale sera de facto diabolisée et assimilée au stalinisme le plus barbare. Pratique de l’amalgame, simple et efficace.

    Il est pourtant facile de contrer cette manoeuvre. Si la gauche européenne veut prendre ses responsabilités, qu’elle exige dans la foulée la dénonciation des crimes commis au cours de l’histoire européenne au nom de l’Eglise catholique, ainsi que ceux commis - non seulement dans l’histoire, mais encore et toujours actuellement - par le capitalisme, l’impérialisme, le colonialisme. Chiffres, dates et documents à l’appui, il y a moyen de monter un fameux dossier à charge.

    Je crois qu’il nous sera particulièrement amusant de suivre après cela leurs réactions indignées de saintes-nitouches effarouchées, leurs vertueux étraglements, et leur très visible malaise.

    Absinthe

    • Crimes du capitalisme :

      1ere guerre mondiale
      2eme guerre mondiale
      Guerres coloniales
      et guerres capitalistes :
      Indochine
      Chine
      Corée
      Indonésie
      Phillipines
      Thaïlande
      Birmanie
      Bangla-desh (on applelait ça le pakistan Oriental)
      Inde
      Pakistan
      Afganistan
      Iran
      Irak
      Turquie
      Arabie Saoudite
      Yemen
      Oman
      Grece (assassinats, repression de la population avec l’aide anglaise)
      Liban
      Palestine
      Egypte
      Soudan
      Lybie
      Tunisie
      Algérie

      etc etc etc.....

      Les dictatures bureaucratiques ou nomenclaturistes ou capitalistes d’état des pays se disant communistes n’ont été que de simples tâcherons sinistres, imitateurs de leurs maîtres bourgeois...

      Les systèmes des pays de l’Est n’ont fait que reprendre une grande partie des travers de la bourgeoisie.
      Les expressions militaires et policières du capitalisme ont été infiniment plus meurtrières que ces systèmes....

      Il ne s’agit pas de faire une comptabilité stupide des choses, mais en matière de meurtres particuliers et de masse, il n’y a pas photo : Le capitalisme est champion du monde hors normes, un sumo du crime.

      C’est bien les dictatures installées par les dirigeants capitalistes US qui ont favorisé d’innombrables massacres dans le sous-continent d’Amérique latine, très souvent d’ailleurs dans des états où n’existaient aucune force un peu solide communiste . Le coup d’état au Bréail étant le cas de figure d’une haine profonde de la démocratie de la part de la bourgeoisie US. Pratiquement pas de forces communistes ou révolutionnaire, mais la démocratie c’était déjà trop.
      Le Chili a vu des entreprises américaines et des criminels US, alliés à des fachos locaux financer, armer, entrainer les putchistes anti-democratiques. Le Chili, pays moderne en 1973, a été ramené à l’âge de pierre et sa progression économique actuelle n’est qu’un rattrapage du crime capitaliste.

      On pourrait continuer ainsi longtemps, pays par pays, ....

      Certains essayent de séparer le capitalisme du fascisme, pour mieux exonerer le capitalisme au travers de ses firmes des crimes fascistes.

      Mais le fascisme ne fut que le cours du capitalisme dans sa hargne devastatrice à vouloir dominer le monde, quelqu’en soit le prix...Passant aussi bien d’une domination au travers du fascisme qu’au travers de processus démocratiques, du moment que son empire ne soit pas touché.

      Sans de gros financements capitalistes et le feu vert des bourgeois, pas d’Hitler. Au sortir de la guerre on ne put que constater que les grands bourgeois, et leurs entreprises, furent les plus zélés defenseurs et souteneurs du fascisme. La bourgeoisie fut longtemps haïe pour celà dans les pays qui furent le plus victimes du deferlement fasciste. Une grande partie des nationalisations de la libération furent d’ailleurs consequence de la faillite morale du capitalisme et des capitalistes passés quasiment tous, à l’exeption de quelques lumineuses consiences, du côté des nazis.

      Le combat pour la démocratie, son extension, fut finalement systématiquement le fait de formations se réclamant d’une société plus égale, pratiquement jamais de forces de droite se réclamant du capitalisme dans beaucoup d’états européens.

      Mélanger communisme et les caricatures des pays de l’est est également un travers commun compréhensible tant un rideau de fumée fut tendu en permanence sur la réalité des bureaucraties des pays de l’Est, aussi bien de la part de partis communistes occidentaux largement minés par une corruption pro-bureaucraties de l’Est, que de la part des forces de droites qui y trouvaient là de quoi alimenter des peurs dans les populations pour mieux leur faire supporter ce qui était insupportable.

      Pendant que les satrapistes des dictatures de l’Est tuaient et massacraient, imitaient, dans beaucoup des travers les plus odieux, les tares du capitalisme, le capitalisme lui faisaient ses massacres coloniaux et impérialistes, ses dominations criminelles.

      Au delà des travers, déroutages d’espérances, les communistes dans leurs diversités, dans un grand nombre de pays du monde, furent des combattants de la liberté , désirant un monde étendant le champ démocratique à l’économie, participant à beaucoup de combats, aux côtés d’autres, pour les libertés individuelles et collectives.
      Ce ne fut pas toujours le cas, mais très souvent et souvent plus souvent que la plupart des autres forces politiques.
      Ce fut des fois contre leurs propres dirigeants minés par des calculs bien peu révolutionnaires.

      Le communisme n’est pas le fascisme, il ne l’est pas dans sa mécanique et dans son fonctionement, il ne l’est pas dans ses principes de base et son idéologie.

      Même les dictatures se réclamant du communisme accomplirent leurs crimes qu’en contradiction avec l’idéologie officielle de ces états.
      Alors que le fascisme lui chercha toujours à accomplir explicitement ce qu’il proclamait.

      C’est quand les sociétés se réclamant du communisme s’écartaient de l’idéologie dont elles se réclamaient qu’elles produisaient leurs crimes.

      Le cri de Mikis Théodorakis est à prendre également comme celui d’un homme ayant vêcu les combats liberateurs du communisme, les combats pour la liberté et la démocratie, combats qui furent broyés dans le sang 3 fois dans le siècle en Grèce par des enfantements monstrueux du capitalisme , jamais par le communisme.

      Les communistes grecs furent souvent dans ces batailles de la liberté contre le capitalisme criminel. Penser que leur combat puisse être décrit comme criminel et mauvais, au même titre que le fascisme, est pour eux une injure injustifiable profonde. Et ils ont raison.

      Mikis, nous n’oublions pas les combats des communistes grecs pour la liberté .

      Copas

    • Je suis entièrement d’accord.

      Il faut ajouter cette petite précision , personnelle, sachant que je ne suis pas historien.
      En 1936, la haine déclenchée par l’arrivée au pouvoir en france du pourtant modéré Léon Blum a déclenché la fureur des fascistes.
      Son Front Populaire ne remettait pourtant pas en cause le capitalisme.
      Il en reste aujourd’huis les congés payés, et aussi une solide méfiance envers l’antisémitisme, étant donné le comportement du gouvernement de pétain entre 1940 et 1945.
      Son "tort" était d’être juif pour l’extrême droite, et d’être un bourgeois pour la gauche radicale de l’époque.
      Son gouvernement a été sacrifié facilement par une assemblée nationale très pusillanime, qui a facilement rejeté sur un gouvernement accusé de tous les maux la responsabilité d’une défaite militaire, dont les hauts dignitaires étaient entre parenthèse assez peu sympathisants du socialisme, aussi modéré soit-il.

      La rupture Européenne Ouest (capitaliste) / Est (Socialiste) a marqué toute notre époque de la seconde moitié du 20eme siecle.
      On nous abreuve d’un discours anti-communiste qui concerne des évenements qui ont eu lieu en europe de l’est jusqu’à la fin des années 80.

      En fait , c’est un nationalisme étroit et autoritaire qui a toujours été la cause des violences qui continuent encore à notre époque.

      Et cela continue...

      pour preuve, la chine peut imposer un capitalisme d’état qui permet de concurrencer les pays occidentaux tout en limitant les libertés individuelles de base de leurs citoyens.
      pour preuve, les usa peuvent dominer militairement le monde tout en conservant un système de liberté individuel à l’intérieur de leurs frontières, en même temps qu’ils perdent de l’influence au niveau commercial dans le monde.

      Aujourd’huis, j’espère qu’enfin les opposants de chaque camps se reconnaitront pour s’unir contre les deux ennemis,

      le capitalisme et le totalitarisme.

      jyd.

  • Il existe des gens qui se sont battus contre toutes les tyranies.

    Nos petits contradicteursfachosne semblent pas en être et on ne les a pas vu defendre ceux qui étaient en butte aux terreurs de toutes sortes.

    Encore des lâches à la mémoire selective qui ne répondent aucunement à ce que j’ai indiqué des crimes du capitalisme.

    Je n’ai aucune idole, ni dieu ni maître, encore moins Marchais ou tout autre icone en carton.
    Par contre, des millions de gens, dont énormement se réclamant du communisme , se sont battus pour la liberté, qui pour moi ne se divise pas.

    Les gens qui passent sous silence les crimes d’une société capitaliste, dont les dictatures des pays de l’Est ne sont que des soubresauts, sont des gens de peu d’honneur dont on doute qu’ils soient réellement pour la liberté et la démocratie partout, ici et ailleurs, ainsi que dans les entreprises publiques ou privées, haut lieux du despotisme.

    Ces gens ils visent autre chose que la liberté et la démocratie, mais bien l’inverse, ils ont une trouille bleue non pas du despotisme, car nous ne les avons jamais vu dans une quelconque bataille pour aider à la liberté, aux droits de l’homme et à la démocratie dans les pays de l’Est, mais ils ont la trouille de la libération, la trouille de la majorité de la population, la trouille de la démocratie...

    Ces petits sagouins qui se moquent de Théodorakis ne savant pas, ou savent ce qui est peut-être pire, que cet homme fut un combattant résolu de la liberté à plusieurs moments de sa vie.

    On n’est pas obligé d’être d’accord avec tous les choix de sa vie mais l’itineraire de l’homme impose respect .

    Ci dessous une partie des éléments de la vie de ce grand homme.

    Copas

    Alors pour les injurieurs qui ecrivent là je rappelle la vie de cet ami du genre humain :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Mikis_Theodorakis

    Passionné de musique dès son enfance, il écrit ses premières compositions à treize ans. Après l’occupation de la Grèce en 1941 par les troupes allemandes, italiennes et bulgares pendant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté une première fois à Tripolis en 1942 par l’occupant italien. L’année suivante, il est de nouveau arrêté et torturé. Relâché, il entre dans la clandestinité à Athènes et devient membre de l’Organisation du Front National de Libération. Il milite dans la Résistance et suit parallèlement, en cachette, des cours au Conservatoire d’Athènes auprès de Philoktitis Economidis.

    Après la Libération, Theodorakis entre dans la lutte contre la prise de pouvoir par les forces contre-révolutionnaires qui engendre la guerre civile en Grèce de 1945 à 1949. Arrêté plusieurs fois, Theodorakis est si violemment battu par la police lors d’une manifestation, le 26 mars 1946, qu’il est tenu pour mort et transporté à la morgue. Déporté une première fois en 1947 à l’île d’Icarie, il est transféré en 1948 à Macronissos. Affreusement torturé et deux fois enterré vivant, Theodorakis est un des rares à sortir de cet enfer, grâce à son père et à des camarades d’infortune, mais pendant dix ans encore il souffrira de la « fièvre de Macronissos ».

    .../...

    Theodorakis, au moment où il réussit à entrer dans le cercle des jeunes compositeurs internationalement reconnus, découvre la musique populaire grecque. Sur les paroles de son frère Yannis, il compose Lipotaktes (« Le déserteur ») et sur le cycle de poèmes de Yannis Ritsos, il écrira Epitaphios, l’œuvre avec laquelle il créera la renaissance de la musique grecque et suscitera une révolution culturelle dans sa patrie dont les conséquences persistent toujours.

    La Droite en Grèce le considère comme une des plus grandes menaces pour elle, mais quand elle assassine le docteur Grigoris Lambrakis (« Z »), Theodorakis prendra la tête de la Jeunesse Démocratique Lambrakis qui deviendra avec 50 000 adhérents, la plus forte organisation politique en Grèce. Mikis est élu au parlement et, avec les Lambrakidès, il fonde plus de deux cents centres culturels dans son pays. Il compose œuvre sur œuvre, en utilisant les plus beaux textes de la littérature grecque des XIXe et XXe siècles.

    Rentré triomphalement en Grèce, le 24 juillet 1974, Theodorakis est vite à nouveau la cible des attaques, cette fois de la Gauche, parce qu’il plaide pour Constantin Caramanlis et un passage en douceur vers la démocratie, de peur de voir un nouveau coup d’État écraser la frêle fleur de la démocratie renaissance (Caramanlis ou les tanks).

    En 1980, il s’exile volontairement à Paris, reprend son œuvre symphonique des années 50, la métamorphose en des travaux d’une remarquable force expressive.

    Il achève la composition du Canto General qui, à côté de Zorba le Grec et d’Axion Esti, devient l’œuvre qui le rendra mondialement célèbre comme compositeur. En 1981, Theodorakis est de nouveau élu au Parlement grec comme député. Il abandonne son mandat en 1986 pour se consacrer à son œuvre musicale. En 1987, son premier opéra, Kostas Karyotakis est créé à Athènes, en 1988, son ballet Zorba remporte un triomphe dans les Arènes de Vérone. L’œuvre y sera reprise en 1990. Elle est créée également à Varsovie, à Łódź, à Belgrade, à Budapest. A ce jour, plus de 600 représentations ont été données dans le monde entier.

    En 1989, Theodorakis appelle de ses vœux une coalition entre le parti de droite en Grèce, Nea Dimokratia, et le parti communiste pour en finir avec les scandales du gouvernement d’Andreas Papandréou et du Pasok.

    Après les élections d’avril 1990, Mikis entre dans le gouvernement de Constantinos Mitsotakis comme ministre d’État sans portefeuille. Il s’engage tout particulièrement contre les drogues et pour la cause de l’enseignement, de la culture, et, ensemble avec le musicien et chanteur turc Zülfü Livaneli, pour une réconciliation entre les Grecs et les Turcs. Il quitte le gouvernement en avril 1992 et assume ensuite pour deux ans la direction générale des chœurs et des orchestres symphoniques de la Radio-Télévision Hellénique. Il a ensuite abandonné la vie publique, tout en continuant à donner des concerts et à diriger ses œuvres. La mort de son frère Yiannis, 1996, et de sérieux problèmes respiratoires, 1997, ont conduit Theodorakis à abandonner pendant plus d’un an toutes ses activités et à léguer les documents de sa vie à la Librairie Lilian Voudouri au Mégaron d’Athènes.

    Le 5 octobre 1991 son opéra Medea est créé à Bilbao. En 1992 il écrit, sur demande de Juan Antonio Samaranch, le Canto Olympico pour les Jeux Olympiques de Barcelone. Son opéra Electra, d’après Euripide, est accueilli triomphalement à Luxembourg par le public de la « Ville Européenne de la Culture 1995 », le 2 mai 1995, dans une réalisation du Teatr Wielki, Poznań (Pologne). Son opéra Antigone, est créé le 7 octobre 1999 à Athènes. Ses dernières partitions symphoniques sont une Rhapsodie pour guitare et orchestre (1995) et une autre Rhapsodie pour violoncelle et orchestre (1996). En 2001, Theodorakis achève la composition d’un opéra comique sur le thème de Lysistrata, d’après Aristophane, créé le 14 avril 2002 à Athènes. Sa dernière partition à ce jour est la musique de scène pour Médée (dédiée à Guy Wagner) à Epidaure.

    Actuellement, Theodorakis, retiré chez lui, travaille à la compilation de ses musiques et de ses écrits. Cela ne l’empêche pas de prendre position sur les événements de l’actualité, comme l’arrestation et le traitement d’Öcalan, les bombardements de Belgrade et de la Serbie(Conflit du Kosovo,(1999), la politique de Sharon contre le peuple palestinien (2002), contre George W. Bush, son gouvernement et son administration et leur Guerre d’Irak (2003).

    Theodorakis est doctor honoris causa des Universités de Montréal, de Salonique, de Crète. À l’occasion de ses 80 ans, il s’est vu décerner, le 31 juillet 2005, le prix international Saint-André, institué par la fondation du même nom, pour « son héroïsme et son engagement créateur au service de la Patrie, mais aussi ses excellentes œuvres musicales qui chantent la paix entre les peuples, renforcent l’esprit et la conscience nationale de l’homme. » Il est également lauréat du Prix musical international CIM UNESCO 2005 qui lui a été remis le 4 novembre 2005 à Aix-la-Chapelle.

    • vous savez, Copas, je ne crois pas qu’en justifiant dans votre colère la politique des pays de l’est non communiste mais bureaucratique bourgeoise que vous ferez oublier à des millions de gens qu’ils se sont faits avoir par le communisme totalitaire de l’URSS ? de la Chine.. etc..
      Moi tout simplement je pense que des courants différents ont existé , existent, et existeront dns la politique communiste car après tout le communiste est parti de qui : Platon, Engel, Marx qui n’étaient que des Philosophes et donc que l’on peut interpetrer de différentes manières.

      Maintenant au lieu de critiquer de trouver des coupables, des justifications à l’Histoire sachons rester vigilants pour que nos idées ne deviennent pas totalitaires.

      Nicole

    • Nicole,

      Je ne justifie rien du tout, j’ai lutté contre les dictatures bureaucratiques des pays de l’Est, comme un certain nombre de personnes.

      C’est pour ça que je peux me permettre de dire ce que je dis.

      Je n’appelle pas ça "Communisme" même si les dictateurs de ces pays se proclamaient ainsi.
      Communisme, ça necessite que les travailleurs aient eu à un moment le pouvoir, ce ne fut pas le cas, sauf quelques mois au début de la révolution russe, dans une situation où ce pouvoir n’était pas tenable longtemps...
      Donc aussi "communistes" que moi je suis curé de campagne.
      Parler ainsi de crimes du communisme c’est faire une invertion de sens. Comme si on avait decrit la démocratie au travers de l’exemple de certains dictateurs africains élus présidents à vie....

      Jamais concretement les travailleurs n’ont eu le pouvoir dans ces sociétés. Jamais. Seules des mascarades ont tenu concretement lieu de contrôle de la gestion par les ouvriers.

      Et c’est au travers de ce qui se passe réellement dans une société, en écartant le brouillard et la couleur des mots, qu’on peut parler d’un système.

      Les crimes des sociétés bureaucratiques ou nomenclaturistes ont été immenses, mais moindres que ceux du capitalisme, qui a rajouté en 3 années plus de 100 000 morts pour un seul pays à son dernier tableau de chasse.

      Les communistes français, grecs, etc, cherchaient concretement autre chose que le règne des nomenclaturas des pays de l’Est, pourtant ils les voyaient avec des couleurs chatoyantes alors que c’était des systèmes hideux reprenant une grande partie des travers du système capitaliste, même dans le domaine de l’art et des moeurs.

      Mais l’engagement concret des communistes des pays occidentaux était clairement et très souvent dans des espoirs de liberté et de démocratie, dans les entreprises et dans la société.

      Leur capacité a reconnaître ce que fut comme trajedies les dictatures des pays de l’Est est maintenant généralisée sauf sur des bordures très sectaires et encore celles-ci n’ont d’autres fonctions qu’en tant qu’arguments de défiance et d’opposition dans les PC .

      Les mettre au même plan que les fachos est tout simplement une bêtise. Et une injure.

      Copas

  • La quasi-totalité des grands capitalistes européens ont été du côté du nazisme en Europe, ils l’ont choisi et soutenu.

    De la même façon parler du pantin Pinochet sans parler de ses souteneurs sans qui il n’aurait jamais été quelque chose, c’est exonerer les donneurs d’ordre, les gros dealers du crime.

    Derrière une immense partie des malheurs de la planête il y a de puissants interets industriels, étatiques et financiers.

    Maintenant, et c’est un vieux classique, que des buraucrates dictatoriaux chinois roulent des patins à des gros patrons de groupes financiers internationaux, rappelant les bons vieux hybrides fascistes et despotes... une bataille évidente pour la liberté à mener.

    Nous pouvons defendre un syndicalisme libre et le droit de grêve pour les travailleurs chinois, se battre pour des droits sociaux essentiels, la liberté d’expression, les libertés inidividuelles, la démocratie...

    Pour nous, non seulement nous nous battons pour tout celà, mais en plus nous sommes pour que la démocratie rentre dans les entreprises, ce qui porte un vieux nom dévoyé par les amants malfaisants bourgeoisie et bureaucratie : Communisme.

    O Bella Ciao !

    Cop.

    • Oui vous avez raison mais il faut à tout prix dénoncer ces amants dévoyès qui veulent se réclamer du communisme et non trouver des escuses à notre naiveté.

      nicole

  • dans l’huma d’hier une info qui confirme ce qui est en train de se préparer en Europe :

    Des communistes tchèques menacés d’interdiction
    Europe de l’Est. Le ministère de l’Intérieur tchèque menace d’interdire la jeunesse communiste si celle-ci ne renonce pas à son identité.

    Le ministère de l’Intérieur de la République tchèque a présenté devant le Parlement un décret contestant à l’Union des jeunesses communistes (Komunisticky Svaz Mldeze - KSM) le statut d’association au prétexte que les activités de la KSM relèveraient uniquement du domaine politique. En vertu de quoi le ministère de l’Intérieur demande à l’organisation des jeunesses communistes tchèques de renoncer à son identité, à ses références marxistes et léninistes sous peine d’être interdite à compter du 31 décembre ! Une telle interdiction, totalement antidémocratique, constituerait un précédent grave dans la République tchèque. La KSM bénéficie en effet du même statut que les différentes organisations de jeunesses tchèques, qu’il s’agisse des jeunes conservateurs, des jeunes socio-démocrates ou des jeunes démocrates chrétiens. De plus, la KSM est membre de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD), organisation à statut consultatif auprès des Nations unies et de l’UNESCO.

    En réalité, cette attaque contre la jeunesse communiste tchèque n’est qu’un pan d’une campagne beaucoup plus large, commencée il y a de longs mois, qui vise le Parti communiste de Bohème-Moravie (Komunisticka strana Cecha a Moravy - KSCM), l’un des partis les plus importants du Parlement tchèque. Au Sénat, deux parlementaires de droite, Mejstrik et Stetina, ont déposé un projet de loi visant à rendre criminelle l’idéologie communiste, toute organisation communiste, l’utilisation de la faucille et du marteau comme sigle et même toute référence au communisme. Pour cela, ils entendent mettre sur un même pied les crimes du fascisme, du nazisme et les idées communistes. C’est oublier que Reinhard Heydrich, le bourreau de Prague, adjoint de Himmler, responsable de la déportation de milliers de juifs, a été tué en 1942 par la résistance communiste. Il est vrai que dans la République tchèque d’aujourd’hui les militants néonazis de Résistance nationale (Narodni odpor) peuvent manifester sous la protection de la police et ne craignent pas une interdiction de leur organisation.

    Dans de nombreux pays d’Europe une campagne de solidarité s’est développée avec l’Union des jeunesses communistes tchèques. Des pétitions et des messages de protestation ont été envoyés au ministère de l’Intérieur et aux ambassades tchèques dans les pays de l’UE.

    P.B.

    Article paru dans l’édition du 27 décembre 2005

  • PLUTOT HITLER QUE LE FRONT POPULAIRE DISAIENT ILS !

    je vois tout ce que vous avez devant vous de malheur de sang de lassitude
    vous n’aurez rien appris de nos illusions rien de nos faux pas compris
    nous ne vous aurons à rien servi vous devrez à votre tour payer le prix
    je vois se plier votre epaule A votre front je vois le pli des habitudes

    bien sur bien sur vous me direz que c’est toujours comme cela mais justement
    songez à tous ceux qui mirent leurs doigts vivants leur mains de chair dans l’engrenage
    pour que cela change et songez à ceux qui ne discutaient meme pas leur cage
    est ce qu’on peut avoir le droit au desespoir le droit de s’arreter un moment

    songez qu’on n’arrete jamais de se battre et qu’avoir vaincu n’est trois fois rien
    et que tout est remis en cause du moment que l’homme de l’homme est comptable
    nous avons vu faire de grandes choses mais il y en eut d’epouvantables
    car il n’est pas toujours facile de savoir ou est le mal ou est le bien

    Et vienne un jour quand vous aurez sur vous le soleil insensé de la victoire
    rappelez vous que nous avons aussi connu cela que d’autres sont montés
    arracher le drapeau de servitude à l’acropole et qu’on les a jetés
    eux et leur gloire encore haletants dans la fosse commune de l’histoire

    le drame il faut savoir y tenir sa partie et meme qu’une voix se taise
    sachez le toujours le choeur profond reprend la phrase interrompue
    du moment que jusqu’au bout de lui meme le chanteur a fait ce qu’il a pu
    qu’importe si chemin faisant vous allez m’abandonner comme une hypothèse .

    Aragon - les poetes 21/09/1960

    claude de toulouse

  • Le communisme a plusieurs facettes. On essaie de discréditer le combat des communistes dans les pays capitalistes en l’assimilant au communisme d’état bureaucratique nomenklaturiste et même goulaguien durant plusieurs décennies.
    C’est par la place qu’il occupe dans sa propre société qu’on définit un mouvement politique et ses militants : dans les pays capitalistes les militants communistes ont lutté courageusement pour la justice sociale et contre le fascisme. Leur activité de "laudateurs de l’Union soviétique" n’est qu’une facette de leur combat. De Berlusconi à Courtois en passant par le conseil de l’Europe on essaie de les plomber, de les discréditer, de passer sous silence l’essentiel de leur action, à savoir la résistance à l’exploitation capitaliste et la lutte contre le fascisme, souvent au péril de leur vie.
    La calomnie ne passera pas ! Les militants des luttes d’aujourd’hui conserveront estime et amitié pour tous les vieux combattants communistes que Théodorakis incarne avec tant de courage !
    Otto E.

  • Pourquoi ne pas faire le parallele entre le Nazisme et le régime de Pol Pot, la seule vraie expérience communiste (aux dire de tous) qui a tué environ 1,5 millions d’innocents ? Pourquoi faire de deux horreurs, deux mesures ? Reconnaître ses fautes est une qualité de l’intelligence parcequ’elle permet de s’adapter et de grandir, de faire évoluer la conscience vers une société meilleure. Voulons-nous recommencer les erreurs de Staline, Mao et Pol Pot ou au contraire faire le tri et ne retenir que le meilleur de leurs pensées et leurs actions ? Il serait tant de nous regarder tels que nous sommes si nous voulons avanceer...

    Le nazisme est interdit en Europe car il a été responsable de la mort de millions de personnes. Selon la même logique, pourquoi le communisme ne pourrait-il pas être condamné aussi ? Voir interdit ?

    Interdire de parole son ennemi, sous prétexte d’être seul détenteur de la vérité, est un signe de faiblesse. Je crois à la force de l’argumentation. A la valeur de la vérité, au-delà des douleurs qu’elle apporte... car la vérité nous rattrape toujours et rien ne sert de la fuir (en censurant, interdisant, etc.)

    Je ne suis ni nazi, ni communiste, je suis démocrate c’est à dire que je crois que la liberté d’expression est la seule voie qui peut mener à une solution collective. Le nazisme, comme le communisme, ne peuvent être interdits de parole au nom des crimes qui ont été commis en leur nom. Laissons la parole à tous et décidons, en toute conscience, de notre futur.

    Et pourquoi ne pas transformer le communisme en un grand mouvement pour la paix qui milite SANS violence, c’est à dire sans répéter son histoire la plus sombre ?

    • La démarche entreprise au Conseil de l’Europe, appuyée notamment par des représentants de l’ancien bloc de l’Est est falsificatrice, réductrice et liberticide. Mais elle a une autre visée. Dans une note introductive aux auditions qui ont précédé la composition de ce mémorandum, les objectifs sont ainsi précisés :

      « Il est temps, à présent, de faire le bilan des nombreux crimes du communisme totalitaire dans le passé, et de le condamner solennellement. Si nous nous en abstenions, une nostalgie illusoire risquerait de s’installer dans l’esprit des jeunes générations, qui verraient dans ce régime un substitut éventuel à la démocratie libérale. »

      Ainsi, le but de la manœuvre est donc d’écarter toute perspective d’alternative à « la démocratie libérale ». En somme, c’est la « fin des idéologies » gravée dans le marbre des textes européens, consacrant le triomphe du libéralisme par la criminalisation des idées jugées contraires aux intérêts du capital. Il y a de quoi inquiéter tout ceux, qui comme les communistes, refusent la marche de cette société, toujours plus inégalitaire.

      yannick