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Des avancées pour les sans-papiers, la mobilisation fait tache d’huile

Publie le mardi 22 avril 2008 par Open-Publishing
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Des avancées pour les sans-papiers, la mobilisation fait tache d’huile

Petite avancée pour les 500 travailleurs sans papiers en grève dans les secteurs de la restauration, de la sécurité, du commerce et du nettoyage : le gouvernement, devant une mobilisation de plus en plus importante, ouvre des régularisations au cas par cas.

L’annonce en a été faite lors d’une rencontre lundi soir entre des responsables CGT et le cabinet du ministère de l’Immigration.

Il commençait à y avoir le feu : le patronat de la restauration, secteur gros employeur de main-d’oeuvre à bas coût, a vite vu le danger pour le tiroir-caisse du secteur de la restauration du mouvement des travailleurs sans-papiers. Au point de demander au gouvernement une régularisation massive. Du jamais vu.

André Daguin, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UIMH), d’habitude pourfendeur de la TVA, a ainsi réclamé au gouvernement la régularisation de 50.000 à 100.000 travailleurs. Idem pour Didier Chenet, président du Synhorcat (Syndicat national des hôteliers restaurateurs cafetiers et traiteurs), qui s’est déclaré pour une "régularisation massive" dans le cadre de la loi Hortefeux, c’est-à-dire selon les besoins du marché. "Le cas par cas en l’occurence n’est pas une solution", selon lui. Pas par bonté d’âme, mais parce que "si on traîne cela trop longtemps, cela veut dire que les chefs d’entreprises vont devoir licencier, pour nous cela sera un non sens et un perte économique"
"Un gros cas d’un coup"

"L’idée, poursuit Didier Chenet, c’est de faire un gros cas d’un coup (…) et de dire que tous ceux qui, avant juillet 2007, ont été embauchés en toute transparence, pour lesquels les chefs d’entreprises payent les charges sociales, pour lesquels ces mêmes salariés cotisent, voire même payent des impôts, puissent être régularisés". Car près de 20.000 postes par an ne sont pas pourvus dans l’hôtellerie-restauration, les sans-papiers "ne prennent pas la place d’autres salariés", a-t-il affirmé.

Ces avancées ont été obtenues lors d’une rencontre lundi soir entre des responsables CGT et le cabinet du ministère de l’Immigration. "On a peut-être devant nous une sortie de crise", a déclaré prudemment Francine Blanche, de la CGT. Ce soir, dans chacune des cinq préfectures d’Ile-de-France, la CGT et les sans-papiers doivent amener les documents prouvant la réalité des emplois occupés.

Francine Blanche et Jean-Claude Amara de l’association Droits Devant !ont pour autant assuré que "l’ensemble des piquets de grève resteront en place jusqu’à ce qu’on ait la certitude que l’examen des dossiers avance bien dans les préfectures".

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