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Des boucliers humains américains sanctionnés par Washington

Publie le jeudi 28 août 2003 par Open-Publishing

Des boucliers humains américains sanctionnés par Washington à leur retour d’Irak

SARASOTA, Floride (AP) - Retour difficile pour les "boucliers humains"
américains : les militants qui avaient gagné l’Irak pour tenter d’empêcher
la guerre sont désormais menacés de lourdes sanctions par Washington, avec
à la clé une forte amende, ou à défaut de payer, une peine de prison de 12 ans.
Institutrice à la retraite, Faith Fippinger, s’était rendue en Irak pour
servir de "bouclier humain". Le département américain du Trésor lui a
signifié qu’elle avait violé la loi en franchissant la frontière irakienne
avant la guerre. Des sanctions imposées par les Etats-Unis interdisaient
aux citoyens américains de se rendre en Irak et de se livrer à des
transactions commerciale ou financière avec le pays.

Mme Fippinger, qui est rentrée aux Etats-Unis le 4 mai, s’est vu infliger
une amende de 10.000 dollars, mais elle a refusé de la payer et pourrait
donc écoper de 12 ans de prison.
Dans une lettre adressée aux autorités, elle affirme sur le ton du défi que
"s’il faut choisir entre des amendes ou la prison, ’vous devez savoir que
je ne donnerai pas de l’argent au gouvernement américain pour qu’il puisse
continuer à accumuler des armes". Puisqu’elle refuse de payer, dit-elle,
"peut-être que l’autre possibilité (NDLR : la prison) devrait être considérée".
Le gouvernement a demandé à Mme Fippinger, 62 ans, de donner des détails
sur son voyage en Irak et sur toute transaction qu’elle a pu y faire. Dans
sa lettre, elle précise n’avoir dépensé de l’argent que pour acheter des
vivres et des fournitures d’urgence.

Si elle ne paie pas, l’amende pourrait être revue à la hausse et l’argent
prélevé directement sur sa pension, ont averti les autorités.
Le gouvernement a également condamné un autre militant anti-guerre qui
s’était rendu en Irak, Ryan Clancy, 26 ans, à 10.000 dollars d’amende. Il
est accusé d’avoir violé les sanctions sur l’Irak et risque également 12
ans de prison s’il ne paye pas.

"Je n’ai pas l’intention de verser de l’argent pour avoir été là-bas et
travaillé avec des enfants", a souligné cet ancien bouclier humain, qui
dénonce "une accusation arbitraire".

Le porte-parole du département du Trésor, Taylor Griffin, a expliqué que
certains boucliers humains américains étaient passibles d’une amende parce
qu’ils ont ignoré les sanctions. Il n’a pas dit combien de militants
étaient visés par ces amendes. Selon Mme Fippinger, il y avait une
vingtaine de boucliers humains américains en Irak. AP