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Des députés de divers groupes aux côtés des intermittents

Publie le mercredi 10 décembre 2003 par Open-Publishing

Une conférence de presse à l’Assemblée nationale devait précéder, lundi, une
manifestation à Paris.Droite et gauche , main dans la main, aux côtés des
intermittents ? C’est l’image que souhaitent montrer des parlementaires de
tous groupes politiques, à l’exception de l’UMP, en recevant la coordination
des intermittents du spectacle, lundi 8 décembre, dans la matinée, lors
d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. Par ordre alphabétique -
pour éviter toute récupération - les députés Pierre-Christophe Baguet (UDF),
Patrick Bloche (PS), Noël Mamère (Verts) et le sénateur Jack Ralite (PCF)
devaient dénoncer la réforme d’assurance-chômage des intermittents. Les
intermittents ont prévu de lire une lettre-pétition demandant l’"arbitrage"
du président de la République.

Après les annulations de festivals cet été, les actions spectaculaires de la
rentrée, ils espèrent mobiliser des élus de tous bords avant l’entrée en
vigueur de la réforme, le 1er janvier 2004. Après avoir défilé, samedi 6
décembre, à Paris, aux côtés des chômeurs et précaires, ils organisent,
lundi 8, à 14 h 30, une manifestation nationale, du Panthéon au ministère de
l’emploi et des affaires sociales. Outre les collectifs d’intermittents,
l’appel est soutenu par la CGT, FO, la CNT, SUD, le Syndeac (Syndicat
national des entreprises artistiques et culturelles).

Dans leur lettre au chef de l’Etat, les intermittents de la coordination
écrivent : "Vous qui vous êtes tant ému de la place de la culture en France,
sachez que, sans les salariés intermittents, l’exception culturelle n’existe
plus. Le protocole d’accord du 13 novembre contredit la mission de service
public. Il mettra en faillite les politiques culturelles locales, véritables
outils de cohésion sociale, notamment l’enseignement des pratiques
artistiques."

Même certains élus de l’UMP commencent à le dire tout haut. Le député et
maire d’Orléans (UMP) Serge Grouard, qui abrite dans sa ville le Centre
dramatique national dirigé par Olivier Py et le Centre chorégraphique
national de Josef Nadj, explique qu’il a mis en garde le gouvernement à
plusieurs reprises. "J’en ai parlé à François Fillon, à Jean-Jacques
Aillagon et même à Jacques Chirac. Le protocole d’accord n’est pas
susceptible de résoudre les problèmes de l’assurance-chômage et risque de
porter atteinte aux vrais intermittents. Le report de son application serait
une bonne chose. J’ai fait voter un v¦u dans ce sens au conseil municipal, à
l’unanimité, en juillet." M. Grouard a toutefois décidé de ne pas participer
à la conférence de presse, qu’il qualifie d’"opération politicienne".

"Il ne s’agit pas de mettre en cause Jean-Jacques Aillagon ou Jacques
Chirac, mais, sur un tel sujet, il faut savoir être transcourants, se défend
Pierre-Christophe Baguet. La preuve ? Le député et maire de Rouen, Pierre
Albertini (apparenté UDF), a créé un mouvement des élus locaux pour soutenir
les intermittents, que le bureau de l’Association des maires des grandes
villes de France, présidée par Jean-Marie Bockel (PS), vient d’approuver."
De son côté, Noël Mamère réclame l’organisation d’un débat national au
Parlement et propose la mise en place d’un comité de suivi de la réforme
regroupant élus et intermittents.

Clarisse Fabre