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Des matraques pour les intermittents

Publie le jeudi 7 décembre 2006 par Open-Publishing

Des matraques pour des intermittents du spectacle

Les intermittents devant les locaux de France 24, mercredi soir.

Quelques centaines de manifestants venus protester devant les locaux
de France 24, la nouvelle chaîne info, ont été reçus violemment par
des CRS. Témoignage.
Par Bruno MASI
LIBERATION.FR : mercredi 6 décembre 2006
Lire notre article et regardez notre vidéo sur la manifestation des
intermittents du spectacle, cet après-midi à Paris.

Alors que la manifestation contre l’actuelle réforme de leur
indemnisation chômage touchait à sa fin, 400 intermittents se sont
invités mercredi en fin d’après-midi dans les locaux de France 24, la
nouvelle chaîne info, dont c’était l’inauguration. C’est à 17h15 que
le cortège est arrivé à Issy-les-Moulineaux, en proche banlieue
parisienne. A peine sortis du métro, les professionnels du spectacle
ont été cueillis par un comité d’accueil très musclé. Un comédien,
membre de la coordination des intermittents et précaires d’Ile de
France depuis 2003, raconte :

« A la sortie du RER, des policiers en civil munis de matraques nous
ont tout de suite pris à partie. Ils ont frappé sans sommation. Très
vite, des CRS sont arrivés en renfort avec l’envie, visiblement, de
faire le ménage. C’était très violent. Des occupations, on en a fait
beaucoup en trois ans de mobilisation. Nous n’avons jamais été
confrontés à une telle violence. Les policiers étaient très énervés.
Ils devaient attendre du beau monde ce soir à France 24, et ils
étaient sur les dents. C’est surtout les têtes qui ont pris, les
coups de matraques étaient très forts, on n’avait pas de casques. Il
y a des crânes ouverts, il va y avoir des points de suture. Devant
cette violence, nous sommes tout de suite repartis.

 »La réaction policière se durcit en ce moment : la semaine dernière,
nous sommes intervenus au congrès des Maires de France, Porte de
Versailles. Nous y avons été très bien accueillis par les élus avant
de se faire accompagnés au commissariat par des forces de l’ordre
déjà zélées. La campagne présidentielle a commencé, et ils n’ont
surtout pas envie que notre mouvement fasse de vague, que des
plateaux de télévision soient occupés et que nos actions se
multiplient. Ils doivent penser que la violence va nous calmer. »