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Des nanoparticules dans l’assiette

Publie le mercredi 22 juillet 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

Leur nom vient du grec "nanos", qui signifie "nain". Cinq cent mille fois moins grosses qu’un cheveu, les nanoparticules échappent aux lois de la physique classique. Grâce à elles, les industriels nous promettent des pantalons ou des chemises qui résistent aux taches et aux plis, des vitres qui se nettoient toutes seules, des peintures pour voiture impossibles à rayer… Mais ils ne disent pas qu’ils ont déjà commencé à en saupoudrer notre assiette. On en trouve dans le ketchup, comme épaississant, dans certaines vinaigrettes industrielles, comme agent blanchissant, ou certaines soupes en sachet afin d’empêcher la formation de grumeaux…

Pour éviter que le chocolat ne blanchisse en vieillissant, notamment, on le badigeonne avec des nanoparticules de dioxyde de titane. Un procédé que s’est empressé de breveter, il y a six ans, le groupe Mars, leader mondial du chocolat et du chewing-gum. De son côté, Unilever, le roi de la crème glacée, planche sur des nanoémulsions qui rendraient ses glaces moins grasses mais plus onctueuses. Kraftfood, numéro deux de l’agroalimentaire, a créé Nanotech. Un consortium qui mobilise une quinzaine d’universités et d’instituts de recherche sur les nanotechnologies appliquées à la bouffe.

Et que dire des nanoparticules bourrées d’arômes et de colorants synthétiques qui éclatent sous l’effet de la chaleur ou quand on les secoue ? Parmi les joyeusetés expérimentées : des sodas qui changent de couleur et de goût. Au fait, une fois avalées, ça donne quoi, les nanoparticules ? Eh bien, on n’en sait rien : comment elles sont absorbées par l’organisme, comment elles se diffusent, ou interagissent avec les aliments, mystère. En mars dernier, dans un rapport sur le sujet, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments tirait la sonnette d’alarme : « il n’est pas possible, aujourd’hui, d’évaluer l’exposition du consommateur ni les risques sanitaires liés à l’ingestion de nanoparticules. » Et de conclure : « La prudence s’impose. »

Le plus drôle, dans tout ça, c’est que les nano-ingrédients ne sont jamais indiqués sur l’étiquette. Sans doute les effets de la nanotransparence…

Le Canard enchaîné - 22 juillet 2009

Messages

  • Cela n’étant pas étiqueté il reste à cautionner les produits qui affichent qu’ils n’en contiennent pas ou les produits artisanaux labellisés "bio" dans des magasins spécialisés qui poussent les prix au plus haut... et donc, une fois encore, la santé alimentaire comme la santé tout court c’est pas pour les pauvres.

  • « les nanoparticules échappent aux lois de la physique classique »

    Apparemment , elles échappent aussi aux lois de l’État !

    • Apparemment , elles échappent aussi aux lois de l’État !

      C’est tellement vrai que nous avons déjà un nano-président, et un nano-gouvernement ! C’est dans les faits, à l’insu de tous et surtout des "53 %" !

      Par contre, il est vrai que les taxes ne sont pas encore touchées par ce phénomène !

  • Sachant que les microparticules émisses par la pollution automobile passent dans le sang, donc au cerveau (c’est prouvé parce qu’il y a un seuil de pollution et une étude scientifique)

    donc un truc plus petit, ca passe aussi !

    CQFD

  • J’adore entendre les sinistres et les docteurs parler de principe de précaution concernant la grippe A, cette maladie qui fait moins de morts encore que la grippe classique.

    Et pour ce genre de conneries, ca marche aussi ? Tant que ca rapporte du fric, je pense pas.

  • C’est le problème de la techno-sicence de façon plus générale, à savoir, où est la barrière entre l’utile, le bénéfique pour l’individu proprement dit, et le bénéfique pour la marchandisation. Et dans beaucoup de cas ces deux nuances sont diamétralement oppsées, la marchandisation ayant le dessus au détriment du bien-être réel, de la santé en particulier.

    La science qu’au service du productivisme est une profonde erreur d’autant plus quand on voit déjà les dégats d’un productivime débridé !

  • c’est le probléme de ce qui est nano ! dans un aliment, dans les ingrédients, on va du plus important au moins important ! autant dire que si on nous met 1% de cyanure cela ne figurerait pas dans la notice ! alors les nano et leurs milligrammes !!! on a déjà pas le droit de savoir les mgrs de métaux lourds de nos eaux soient disant potables, alors dans la bouffes "asceptisées" pensez donc !!
    De plus on a beau vouloir manger bio quand on le peut et au mieux lorsque l’on a un jardinet ! n’oubliez pas les pluies et leurs lots de résidus soufrés et de particules diverses ! dur la culture !!!