Des tas de gens m’ont dit que j’étais folle de venir

( Rebekah Trittiope )

Bravant le danger, un médecin et deux infirmières américains sont actuellement dans la Bande de Gaza. Objectif, soigner des Palestiniens au coeur fragile.
Le Dr Imad Tabry, chirurgien américano-palestinien, Marie-Noelle Weatherly et Rebekah Trittiope, sont arrivés à Gaza le week-end dernier pour une session de dix jours à l’hôpital Shifa. L’équipe médicale soigne principalement les enfants, mais également les patients trop malades pour voyager ou coincés dans la Bande de Gaza en raison des restrictions israéliennes.

Le Dr Tabry, dont les parents ont fui au Liban, puis aux Etats-Unis, lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948, explique qu’il s’agit de son cinquième voyage depuis le début de la deuxième Intifada, en septembre 2000. A ce jour, 2.559 Palestiniens et 898 Israéliens ont trouvé la mort dans les violences.
"Nous avons entre 20 à 24 opérations du coeur prévues pendant notre séjour ici", précise-t-il. "Nous traitons deux cas par jour environ."

Cette mission est financée par le Fonds pour les enfants de Palestine, une association caritative basée dans l’Ohio et dont l’objectif est d’améliorer la qualité des soins médicaux à Gaza, en Cisjordanie et dans le reste du Proche-Orient.
Abdel Mohsen Amar, 58 ans, raconte que l’opération qu’il a subie sur son artère coronarienne lui a donné un second souffle. "Ce sont des anges. Marie-Noelle a passé deux nuits à mes côtés (...) Le Dr Tabry m’a dit que j’irai bien d’ici deux mois et que je pourrai vivre normalement avec ma famille."

En plus de l’équipe médicale, l’organisation a également formé des chirurgiens et du personnel médical palestiniens, tandis que des enfants blessés ou malades ont été transportés aux Etats-Unis pour y recevoir un traitement gratuit.
Rebekah Trittiope a reconnu son appréhension face à ce voyage dans la Bande de Gaza, qui a payé un lourd tribut dans la deuxième Intifada. En octobre, un convoi diplomatique américain a été pris en embuscade par des militants. Bilan : trois morts.

"Des tas de gens m’ont dit que j’étais folle de venir (...) Mais je me suis engagée. Je crois fermement que Dieu est notre protecteur, donc il prendra soin de moi..." GAZA, Bande de Gaza (AP)