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Destruction du Ministère de L’Education Nationale

Publie le lundi 10 juillet 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Après la suppression de 8700 postes d’enseignants et la suppression de 174 concours sur 350 pour 2007, un décret paru au Journal Officiel le 21 mai a pulvérisé le ministère de l’Education Nationale et notamment la direction des personnels enseignants. Ainsi la gestion des statuts nationaux (recrutements, promotions, mutations) est directement condamnée au profit d’une gestion de masse salariale dans le cadre d’enveloppes budgétaires globales ( et réduites) dont l’utilisation doit désormais relever de l’AUTORITE ACADEMIQUE.
Chaque académie doit se débrouiller avec le peu qu’on lui donne et compte sur la région pour remettre au pot si l’enveloppe allouée est insuffisante.
Ce n’est plus l’Education Nationale mais en réalité l’Education Régionale
Dans les régions agricoles sans rentrées de la taxe d’apprentissage, la région ne pourra pas donner grand chose. C’en est donc fini de l’égalité des chances et des moyens , des programmes et des diplômes nationaux. Chaque région fera ce qu’elle pourra.

De plus, les collèges ont été avertis de la diminution de 60 % des crédits d’état destinés à l’achat des livres en septembre prochain alors que presque tous les programmes changent à la rentrée.

Les parents qui avaient imprudemment demandé l’allègement des cartables seront exaucés : le collège n’achètera, par exemple, que deux jeux de livres d’une discipline pour six classes d’un même niveau , le chef d’établissement s’arrangera dans l’emploi du temps pour qu’il n’y ait pas plus de deux classes d’un même niveau à les utiliser en même temps, les livres resteront au collège et le cartable sera allégé. Quant aux bons élèves qui voudraient relire la leçon chez eux pour préparer le prochain contrôle, pas question.

Comme d’habitude, on essaye de "responsabiliser" les personnels dans la casse de l’enseignement par ce que l’on nomme DEMOCRATIE PARTICIPATIVE. On les met devant le fait accompli et on leur annonce, par exemple, que l’on supprime un certain nombre d’heures d’enseignement dans un établissement scolaire mais que, bon prince, on les laisse "libres" de choisir quelle sera la discipline sacrifiée. Comme cela, quand plus tard le résultat est catastrophique, on leur dit qu’ils sont responsables puisque c’est eux qui ont "choisi" de sacrifier cette discipline.
La perversité de cette "démocratie participative" dans tous les domaines de la fonction publique dont on réduit les budgets !

Messages

  • Michèle, je partage ta rage et je suis d’accord avec ton analyse. Cependant j’aimerais juste revenir sur un des termes employés. Car la DEMOCRATIE PARTICIPATIVE. C’est le fait pour les citoyens de participer aux débats, et aux décisions. Ce n’est pas nécessairement qu’ils participent au budget. Ne retirons pas déjà son essence à cette expression fraîchement née et porteuse d’espoirs pour les militants.
    Isabelle

    ps : Bien que Ségo est déjà bien entamé la phase de galvaudage....

  • Comme certaines régions sont riches et d’autres pauvres, il est fort probable qu’il y aura une migration de population et donc une désertification accrue de certaines zones, quand d’autres seront engorgés, avec un chômage croissant aussi. C’est peut-être ce qui est recherché par ce pouvoir actuel. Il est urgent de leur faire barrage. On ne veut pas de cette société-là.