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Deux élus agressent sauvagement la police

Publie le mardi 22 février 2005 par Open-Publishing

Ci dessous deux documents reçus à l’adresse du site du
guide juridique.

Le titre ("deux élus agressent sauvagement la police")
est de moi : et je le crois assez justifié. En effet,
pour que deux flics de la BAC soient mis au tapis au
point de se voir prescrire 8 et 10 jours d’ITT, il a
quand même fallu que leurs "agresseurs", un couple agé
d’une cinquantaine d’années, fassent preuve d’une
remarquable maitrise du kung fu et autres arts
martiaux...

Compte rendu :

Istres, quartier des Baumes, il est aux environs de
22H00, ce mercredi 19 janvier 2005.
Au rez de chaussée d’un immeuble, au numéro 2, rue
Pescari, Louis et Colette BONASSI regardent la
télévision.

LOUIS est militant CGT à l’usine ASCOMETAL de Fos.
Colette est Adjoint au Maire d’Istres, déléguée à la
Petite Enfance.

Ils habitent un quartier paisible et sans histoire.
Pourtant, ce soir là, on sonne à leur porte. Surprise,
il est tard et Colette regarde par l’œilleton. Elle
voit ses voisins sur le palier ainsi qu’un jeune homme
qui gesticule dans une attitude apeurée, quasi
terrorisé.

Louis et Colette ouvrent leur porte, interpellés par
cette situation qu’ils jugent spontanément de « 
personne en danger ». Ils se trouvent face à un jeune
qui exprime sa peur par des gestes désordonnés en
criant « adjuto ! adjuto ! »

Louis qui est d’origine italienne comprend que ce
jeune homme appelle à l’aide, face à un danger.
Cette agitation avait déjà fait sortir plusieurs
voisins dans le hall de l’immeuble.

Derrière la porte vitrée de l’immeuble, un homme,
plutôt costaud, coiffé d’un bonnet en laine noire
roulé sur les oreilles, d’un gros blouson noir, tape
violemment sur la vitre pour qu’on lui ouvre. Son
attitude est agressive et indique clairement qu’il
veut s’en prendre au jeune qui appelle à l’aide.
Néanmoins, il exhibe une carte avec une bande rouge et
crie « Police, Police ». Louis BONASSI lui ouvre la
porte. Il rentre dans le hall comme un fou, saute sur
le jeune, le plaque violemment contre la porte
d’entrée de Louis et Colette et se met à lui taper
dessus à coup de matraque.

Le jeune homme hurle en demandant toujours de l’aide.
Tous les témoins de la scène demandent, en vain, en
criant d’arrêter ces violences. Personne n’a pensé
qu’un policier pouvait agir ainsi.

Louis BONASSI réussit néanmoins à arrêter le bras du
cogneur en lui demandant de confirmer sa qualité de
policier. Ce dernier exhibe effectivement une carte de
police.

A ce moment là, deux autres policiers en civil entrent
dans l’immeuble et sur ordre de leur collègue
protagoniste des évènements essaient de passer les
menottes à Louis qui réussit à ce mettre à l’abri dans
son appartement.

Sa femme, Colette, persuadée de vivre une scène de
règlement de compte, parvient, en passant par le 18, à
joindre le commissariat d’Istres pour appeler de
l’aide.

Elle réussit également à alerter le Maire d’Istres,
Michel CAILLAT et un de ses collègues également
adjoint.

Effectivement, deux policiers portant sur leur veste
la mention « Police » arrivent dans l’immeuble.
Les BONASSI rouvrent leur porte. Le jeune a été
emmené. Louis est menotté et conduit au commissariat
où il est mis en garde à vue à 22H.35.

Colette, accompagnée par Alain BORG également adjoint
au Maire, part aussitôt pour le commissariat, où
Michel CAILLAT, le Maire les rejoint.

Elle demande en vain à voir son mari. En réponse, elle
est mise en garde à vue à 23H00.

Tous les deux seront remis en liberté le lendemain
soir vers 20H30 et inculpés de :

Avoir volontairement exercé des violences sur deux
agents de la force publique,suivies d’une incapacité
totale de travail de 8 jours et 10 jours. Ces
violences étant aggravées par les deux circonstances
suivantes :

 Sur un dépositaire de l’autorité publique, en
l’espèce un policier national
 En réunion.

Avec convocation devant le Tribunal Correctionnel
d’Aix en Provence le 18 avril 2005à 14h00.

Le jeune homme matraqué est également remis en liberté
le lendemain avec le même motif d’inculpation. Il
avait eu « le tort », en attendant dans la rue sa
petite amie, d’avoir été remarqué par la patrouille de
la BAC, circulant, en civil, dans une voiture
banalisée. Quant ils se sont approchés de lui, il a
pris peur, a craint une agression et est parti en
courant. Il s’est réfugié dans le premier hall
d’immeuble qu’il a trouvé dans sa fuite. Ce jeune
homme est péruvien, ne comprend pas un mot de
français. Il n’a rien à se reprocher et ses papiers
sont parfaitement en règle.

A signaler que le policier cogneur est déjà impliqué
dans une affaire d’interpellation musclée sur un jeune
d’Istres.

A signaler aussi que lorsque Colette BONASSI a décliné
sa qualité d’élue adjointe au Maire d’Istres, cela n’a
fait qu’augmenter l’agressivité policière à leur
égard.

Comité de soutien :

Communiqué de presse du 26 janvier 2005 Deux de nos
concitoyens, une élue de la ville d’Istres adjointe au
maire et son mari militant syndicaliste ont été
interpellés et mis en garde à vue au commissariat de
cette ville le mercredi 19 janvier 2005 dans des
conditions qui constituent pour les organisations
signataires une véritable atteinte aux libertés.
Elles expriment une totale solidarité avec ces
citoyens qui n’ont pour seul tort que d’avoir tenter
d’empêcher le matraquage d’un jeune homme n’ayant
commis aucune faute, ni délit. Elles s’inquiètent
et dénoncent la répétition sur Istres d’incidents
graves de ce type.

Elles estiment que la mission
de la police nationale est de défendre les citoyens,
c’est un travail difficile mais qui doit en permanence
s’appuyer sur le respect de la dignité humaine et des
droits de l’homme.

En conséquence, ces
organisations se constituent en comité de
soutien et de vigilance. Liste majoritaire des
élus municipaux d’Istres Ligue des Droits de l’Homme
(06 30 813 555) M.R.A.P (06 87 17 31 35) Collectif
de résistance Istréen (C.R.I 06 60 47 41 19) L.C.R
Ensemble citoyens Groupe des élus communistes de Fos
sur Mer Gauche alternative de Fos sur Mer U.L -
C.F.D.T ­Istres C.G.T Ascométal (04 42 05 41 08)
Conseil syndical des co-propriétaires « Fougère ».