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Donnedieu de Vabres : ce libéral a été reconnu coupable de blanchiment en février

Publie le jeudi 1er avril 2004 par Open-Publishing
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Membre de Raffarin 1, ce libéral a été reconnu coupable de
blanchiment en février.

Donnedieu de Vabres, prime au condamné

Par Bruno MASI

jeudi 01 avril 2004

Le profil

Il y a tout juste six semaines, Renaud Donnedieu de Vabres était reconnu
coupable de blanchiment et condamné à 15 000 euros d’amende dans le procès
du financement illicite du Parti républicain (PR). Parce qu’il avait cette
affaire en vue, cet énarque n’avait pas été reconduit, après les
législatives de 2002, dans le deuxième gouvernement Raffarin, où il occupait
le poste de secrétaire d’Etat aux Affaires européennes. Dès lors, sa
nomination au ministère de la Culture et de la Communication ressemble à un
joli renvoi d’ascenseur : trop vite écarté de l’exécutif pour réellement
avoir pu faire ses preuves, il semblait assuré d’un retour au premier plan
dès que l’occasion se présenterait.

Agé de 50 ans, Donnedieu de Vabres est un fidèle de François Léotard, dont
il fut le directeur de cabinet au PR en 1986, mais aussi le chargé de
mission au ministère de la Culture en 1987. Libéral convaincu, député
d’Indre-et-Loire depuis 1997 et porte-parole de l’UMP, il n’est pas connu
pour sa souplesse ni sa diplomatie. N’a-t-il pas été aux côtés de Christine
Boutin un des piliers des manifestations anti-Pacs de 1999, où l’on criait
"les pédés au bûcher" ?

L’état des lieux

Si Aillagon, un familier des Chirac, doit partir aujourd’hui, il ne peut
s’en prendre qu’à lui-même : fébrile devant la contestation des
intermittents du spectacle, peureux lors des manifestations avignonnaises,
et surtout hautain et autiste face à des professionnels unanimes quant à
l’inanité de la réforme des annexes 8 et 10. Donnedieu de Vabres hérite donc
d’un dossier qui a empoisonné la vie de son prédécesseur depuis neuf mois.
Surtout, sa nomination intervient au moment où les coordinations et
syndicats préparent les festivals de Cannes et d’Avignon, et quand le
président de la Villette, Bernard Latarjet, s’apprête à rendre son rapport
sur le spectacle vivant. Il faudrait peu de chose, ou de l’inaction et du
mépris, pour que dès ce printemps se joue un remake musclé de l’été 2003.

Les attentes

Depuis l’automne, les revendications des intermittents n’ont pas varié. Ils
demandent clairement la suspension, voire l’abrogation du nouveau protocole
de leur assurance chômage, entré en vigueur le 1er janvier. A la
coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France, l’arrivée de
Donnedieu de Vabres ne change pas la donne : "Il faut que lui et le nouveau
ministre des Affaires sociales prennent leurs responsabilités. Aillagon nous
avait promis la nomination d’un expert indépendant qui analyserait
attentivement les conséquences de la réforme et chiffrerait nos
contre-propositions.

Il faut que Donnedieu de Vabres s’exprime sur ce point
et qu’il reprenne, sans attendre, le dossier en main." Le nouveau ministre
devra également composer avec de nombreux élus (dont des UMP), convaincus
que cette réforme n’est pas la bonne. Au premier rang desquels, les membres
du comité de suivi, sénateurs et députés, qui ont travaillé à l’élaboration
d’un nouveau modèle d’indemnisation, mais aussi la mission d’information
parlementaire sur les métiers artistiques qui a auditionné partenaires
sociaux et professionnels concernés. Mi-mars, son président, le député (UMP)
Dominique Paillé, rendait publique une première communication où il
déclarait : "Après deux mois d’application, l’accord n’a pour l’instant
permis de réduire ni le déficit, ni les abus et fraudes au dispositif, et la
mission d’information doute qu’il atteigne cet objectif dans la durée."

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