Accueil > "Droite", "gauche" et "vote de principe"

"Droite", "gauche" et "vote de principe"

Publie le dimanche 21 mars 2004 par Open-Publishing

Le PS et ses alliés crient : "courez, braves gens, sanctionnons la droite". Et
même "Sauvons la recherche" vient de s’exprimer dans des termes analogues.

Mais
pourquoi faudrait-il "sanctionner la droite" ? Parce que ce dont nous sommes
victimes, c’est "la politique de Raffarin", nous dit-on. Il faut donc
semble-t-il un "vote de principe" des "progressistes". Un vote "contre la
droite". Et c’est quoi, "voter contre la droite" ? C’est ramener la "gauche" aux
affaires. Même en votant pour le tandem LO-LCR, dont on connaît les pratiques
"entristes".

Mais sommes-nous vraiment victimes de "la politique de Raffarin" ?

Une chose est certaine : si la "gauche" avait été au pouvoir, elle aurait
appliqué l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) comme la droite
elle-même l’applique en ce moment. Elle avait déjà commencé à le faire lorsque,
fin 2001, elle a introduit les CDD dans les établissements scientifiques. Et
bien avant, sous Allègre et Strauss-Kahn, avec la "loi sur l’innovation". Alors,
s’agit-il d’un problème de "droite" ou de "gauche" ? Certainement pas. La
preuve en est que les textes de "Sauvons la Recherche", les très nombreuses
déclarations publiques de ses dirigeants, ne soufflent mot sur l’AGCS et, sans
le dire, poussent à son application moyennant des "états généraux de la
recherche" dont l’objectif est de "proposer une nouvelle loi d’orientation de la
recherche".

Pourquoi est-ce devenu inévitable, semble-t-il, de refaire cette loi ? Mystère : ni
"Sauvons la Recherche", ni la "gauche", ni même les frères LO-LCR ne nous le
disent clairement. La "droite", non plus. Car l’AGCS, personne n’en parle.
Pourtant, il est clair que l’AGCS exige de mettre fin à l’actuel statut des
personnels de la recherche et que la seule revendication décente serait de
s’opposer à ce projet inadmissible de refaire une loi d’orientation dans le seul
but de plaire à l’OMC, à l’Europe et aux multinationales. Et la recherche n’est
pas seule visée, tous les services publics le sont. Mais ça, aucun candidat aux
élections d’aujourd’hui ne nous le dit. Et personne ne nous rappelle, non plus,
que les négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce durent depuis vingt
ans dans le dos des populations, et que toute la "classe politique" ayant
gouverné y est mouillée.

Et qu’on ne vienne pas nous dire qu’on n’en parle pas parce que ce sont des
élections régionales et cantonales. Car, précisément, les régions et les
Conseils Généraux sont destinés à gèrer de plus en plus de services publics dans
l’actuelle stratégie de "déconcentration". Santini a d’ailleurs été jusqu’à
proposer de quadrupler le budget régional de la recherche... au détriment de
celui transitant par les établissements de l’Etat, bien évidemment !

Tout le monde politique qui se présente à ces régionales et cantonales ment aux
électeurs. Malheureux, mais vrai. Alors, rejetons TOUS les mystificateurs.

Amitiés
Luis