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ET S’IL N’Y AVAIT QUE LE CHIK !

Publie le mercredi 1er mars 2006 par Open-Publishing

Du chikungunya au logement

L’expulsion d’une mère de famille - malade du chikungunya - et de ses enfants de leur logement pour cause de retard de paiement du loyer et la destruction de leurs meubles ont dû profondément choquer tous les Réunionnais qui ont vu hier soir le reportage consacré par Télé-Réunion à ce scandale. Quelle illustration de la violence sociale dans notre île !
Interrogé lundi sur la crise de l’habitat social par “Témoignages”, le Premier ministre céda la parole à son collègue de l’Outre-mer, François Baroin. Ce dernier fit plusieurs déclarations importantes.
Il reconnut d’abord l’importance du retard pris dans le domaine de la production de logements sociaux, eu égard aux nombreuses demandes non satisfaites.
François Baroin a ensuite pris acte des effets pervers de la défiscalisation. Il a noté que ce dispositif encourage la spéculation, suivie de fortes hausses des prix des terrains aménageables et constructibles Avec toutes les conséquences que cela entraîne sur le coût du logement.
Enfin, le ministre de l’Outre-mer a reconnu l’insuffisance des moyens de l’État pour la construction de logements sociaux, via la ligne budgétaire unique (LBU). Il a parlé d’une “gouttière” qui permettrait à La Réunion de bénéficier, en plus de la LBU, de mesures liées au “Plan Borloo”.
L’épidémie de chikungunya a illustré la fragilité de notre système sanitaire, social et économique. Là, le gouvernement reconnaît notre retard en matière d’habitat social, l’inadaptation d’une mesure soumettant le droit au logement des Réunionnais à la loi du marché, et enfin la nécessité de mettre davantage de moyens pour la construction de logements sociaux à La Réunion. Les propositions des Réunionnais sur ce point seront-elles enfin entendues ?

M. M. 

Du chikungunya au logement
Article paru dans Témoignages le mercredi 1er mars 2006