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En direct des Négociations sur les Retraites
Publie le mercredi 12 décembre 2007 par Open-PublishingFrank Boyer : Délégué CGT des agents de conduite SNCF de Nice et sa région
« Inutile, la grève, comme le prétend le premier ministre ? Si nous n’avions pas fait grève pendant huit jours le mois dernier, d’abord le gouvernement ne serait jamais venu à la table des négociations et ensuite il n’aurait jamais reculé par rapport à son projet initial. Donc nous n’aurions pas obtenu les premières avancées que sont par exemple la revalorisation des pensions de réversion pour les 40 000 veuves de cheminots ou bien la création d’un échelon supplémentaire. Ce n’est pas négligeable mais nous sommes encore loin du compte. Les cheminots en veulent plus, c’est en tout cas ce qui ressort de leurs attentes exprimées lors des assemblées générales qui se sont déroulées aux lendemains des deuxième et troisième tables rondes de négociations. La grève à venir de 24 heures doit être comprise par le gouvernement comme un dernier avertissement. Il pourra constater ce jour-là une forte mobilisation, au-delà de l’influence de la seule CGT.
Nous ne sommes pas des « gréviculteurs » mais plus que jamais nous sommes prêts à une nouvelle mobi-li- sation longue et de grande ampleur si cet avertissement ne suffisait pas.
Recueilli par Philippe Jérôme
Michel Lenzy, cheminot CGT à Dole (Jura)
« Les déclarations de M. Fillon concernant les décrets d’applications prêts à être publiés dès le début du mois de janvier montrent à quel point ce gouvernement fait fi des négociations. J’étais pour la poursuite du mouvement tant que nous n’aurions pas la certitude que l’ensemble des points serait négociable. Les avancées sur les salaires sont un fait mais, après les déclarations du premier ministre, je crains que l’indexation des retraites sur les prix et les décotes ne fassent plus partie de la négociation. Elle devait se terminer le 18 décembre. Si M. Fillon y met un terme dès aujourd’hui, qu’il le dise clairement et les cheminots prendront leurs responsabilités.
Les assemblées générales sont souveraines et les propos du premier ministre viendront alimenter le débat : ils ne vont pas apaiser un climat tendu. »
Recueilli par Alain Cwilinski