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Encore ces honteuses expusions !

par BOBW

Publie le mercredi 7 septembre 2011 par BOBW - Open-Publishing
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Réagissons massivement à tous les niveaux contre ces actions de type pétainiste du gouvernement.

Un charter pour la rentrée

Soutenue par le village auvergnat de Saint-Amant-Roche-Savine et la compagnie Jolie Môme, une famille de Roms a été expulsée hier dans un avion affrété pour Belgrade.

L’histoire aurait pu être belle, elle est sinistre. Hier matin, jour de rentrée scolaire, la famille Ajeti-Hasani – grands-parents, parents et six enfants âgés d’un à onze ans – a été expulsée du territoire français. Vous avez dit belle histoire ? Oui, parce que, comme dans Astérix, un petit village d’irréductibles Auvergnats résiste encore à la politique sarkozyste d’expulsions : Saint-Amant-Roche-Savine, 530 habitants, dans les montagnes du Puy-de-Dôme.

L’histoire commence le 13 août, lorsque le village accueille cette famille de Roms serbo-kosovars menacée d’expulsion. Le tribunal administratif de Lille vient de la libérer du centre de rétention, jugeant son enfermement «  disproportionné au regard des objectifs  ». La compagnie Jolie Môme, qui organise des stages d’été dans le village, prend la famille sous son aile. «  On l’a accueillie chez nous, raconte Michel Roger, directeur de la compagnie de théâtre. Elle a participé à la fête du village, ça a créé des liens.  » Ancien maire du village, le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne confirme : «  Cette famille a bénéficié d’une large solidarité. Vous aviez là un bel exemple d’intégration et de régularisation possibles avec des enfants scolarisés.  »

Cynique et machiavélique

La belle histoire s’arrête là. Jeudi, à l’aube, la famille est arrêtée à son domicile. Parents, grands-parents et enfants sont alors transférés au centre de rétention administrative d’Oissel, près de Rouen, faisant fi de la décision du tribunal de Lille. En toute logique, le tribunal administratif de Rouen a de nouveau annulé ce placement en rétention hier. Trop tard : au moment de l’audience, la famille est déjà dans l’avion. «  Vous avez une magnifique illustration des ravages de la nouvelle loi Besson  ! s’indigne son avocate, Me Cécile Madeline. On nous a privés de toute possibilité de recours.  »

À 9 h 55, cinq minutes avant la convocation de l’audience, l’avion d’Air France à destination de Belgrade décolle de Roissy. À son bord, les hommes de la famille Ajeti-Hasani. «  Jusque dans l’aéroport, nous avons tenté d’empêcher le départ, raconte la compagnie Jolie Môme. La police rétorquait cyniquement qu’annuler ce départ, ce serait séparer la famille.  » Comble du machiavélisme, l’administration a séparé la famille. La grand-mère, la mère et quatre enfants ont décollé quelques heures auparavant de l’aéroport de Boos, près de Rouen, dans un avion de ligne spécialement affrété pour leur renvoi. «  La famille se disait en danger en cas de retour, signale Radek Ficek, chargé de la rétention à France Terre d’asile. Mais, comme il faut expulser le plus possible, cette famille, ça fait dix points d’un coup.  »

Hier, de Rouen à Saint-Amant, en passant par Saint-Denis où se trouve le théâtre de la compagnie Jolie Môme, chacun disait sa rage et son dégoût. «  Les expulser le jour de la rentrée scolaire, c’est l’horreur, réagit Chantal Czernichow, de RESF Rouen. Demain, il y aura six chaises vides à l’école de Saint-Amant.  »

http://www.humanite.fr/societe/un-charter-pour-la-rentree-478922