Equateur : Une commission d’enquête sur la dette conseille la suspension des paiements.

QUITO - L’Equateur a suspendu le paiement de 30,6 millions de dollars d’intérêts sur une partie de sa dette extérieure, une commission d’enquête mise en place par Quito ayant prouvé que certaines parties de la dette étaient "illégitimes", a annoncé la ministre des Finances vendredi.

Le remboursement des intérêts de ces obligations, des bons à échéance 2012, devait avoir lieu d’ici samedi, mais le gouvernement a décidé d’attendre 30 jours pour analyser la question, a indiqué la ministre, María Elisa Viteri.

"Comme nous avons trouvé de sérieux indices d’illégitimité (de la dette), nous avons décidé d’attendre" la remise du rapport de la commission d’enquête sur la dette extérieure, a-t-elle ajouté.

Les bons à échéance 2012 représentent 1,2 milliards de dollars, sur lesquels l’Equateur devait payer annuellement 30,6 millions de dollars d’intérêts, à échéance du 15 novembre.

La dette extérieure totale de l’Equateur représente actuellement 10,6 milliards de dollars, soit 20,6% de son PIB.

(...) Le président équatorien avait également annoncé fin septembre qu’une équipe d’avocats se penchait sur la dette extérieure et que son pays allait chercher à prouver devant les instances compétentes que certaines portions de celles-ci étaient "illégitimes".

http://www.romandie.com/infos/news2...

Hugo Arias, le coordinateur de la commission de 13 membres, a déclaré au journal El Universal que son enquête avait montré "des attitudes frauduleuses qui ont fait de la dette un monstre".

C’est pourquoi on pourrait envisager "de cesser de payer 10,3 milliards de dollars. Il s’agirait d’une réussite historique pour le pays", a-t-il ajouté.

Si le président suivait les recommandations de la commission c’est presque la totalité de la dette extérieure, d’un montant de 10,6 milliards de dollars (20,6% du PIB) qui serait concernée.

La révélation des conclusions de l’enquête, qui doivent être officiellement rendues publiques jeudi intervient trois jours après l’annonce de la suspension d’une petite partie du service de la dette, soit 30,6 millions de dollars portant sur des bons à échéance 2012 d’un montant de 1,2 milliard de dollars.
http://www.lesechos.fr/info/inter/a...

Hugo Arias aprécisé que près de 80% de la dette étati consacrés à du refinancement et seulement 230% à des projets de développement. Il insiste : "C’est un outrage à la souveraineté. Enfin le pays sait que contracter la dette extérieure a constitué à se faire dérober des millions

Evoquant les irrégularités trouvées par la commission sur les 30 dernières années, Arias remarque que le processus "n’a jamais correspondu aux intérêts du pays, mais à ceux qui prêtaient"

Il ajoute que ceux-ci utilisaient des procédés illégaux dans un cas et illégitimes dans un autre, mais tous pervers.

"Il y a des indices d’une attitude frauduleuse qui a transformé la dette en un monstre géant et impayable"

Il donne un exemple : le pays emprunte 80 000 millions de dollars, et, quand il a payé plus de 127 000 millions, il en reste encore 17 000 millions à payer...

Le gouvernement d’Equateur ( présidé par Rafael Correa, économiste) a remis à la mi-décembre sa décision de payer les 30,6 millions de dollars ou bien d’entreprendre une démarche devant la justice internationale, en raison des irrrégularités constatées.

Tout ceci correspond bien à ce que démontre Paul Grignon dans son film "l’argent-dette" (http://www.dailymotion.com/playlist...)
Devenir un "monstre géant et impayable"... voilà comment asservir totalement le pays qui a "accepté" cette "aide généreuse".

Rappel : en remerciement, sans doute, pour 30 ans de cette "aide", "accordée" à l’Equateur "pour son développement", le président Rafael Correa a déclaré en Avril 2007 "persona non grata" le représentant de la Banque Mondiale en Equateur. "Nous expulserons du pays le représentant de la BM parce que nous n’accepterons de chantage de personne".

Courage, les Equatoriens ! Vous habitez un tout petit pays, cerné par la Colombie et le Pérou, mais... le "monstre" se dégonfle comme une baudruche.