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FAC DE NANTERRE : SUITE DES POURSUITES DISCIPLINAIRES

Publie le samedi 18 octobre 2003 par Open-Publishing

Nous avons été informé le 19 septembre dernier de la décision du
nouveau président de la fac de Nanterre, Olivier Audeoud, de faire appel
de la décision de la section disciplinaire qui avait condamné à un an
d’exclusion avec sursis l’un des étudiants qui avait participé avec un
groupe de chômeurs à l’occupation d’une salle de la fac le 27 novembre,
à l’occasion de la grève des fonctionnaires.

Cette tentative d’occupation de l’université avait pour but de réunir
des chômeurs, des travailleurs, et des étudiants dans une même lutte
interprofessionelle contre la marchandisation : "Chacun peut constater
dans sa vie quotidienne ces attaques de l’Etat et de la marchandise, que
l’on soit travailleur, chômeur, ou étudiant. Toujours plus de
flexibilité dans le travail, toujours moins d’allocations-chômage,
toujours plus de sélection à l’université. Aujourd’hui trouver un
logement relève du parcours du combattant pour de plus en plus de gens,
il y a de plus en plus de sans-abris, partout l’Etat privatise, partout
les rapports sociaux deviennent marchandises" (extrait du tract d’appel
à l’occupation de l’université).

Cette occupation s’était terminée par l’intervention de la police et
le placement en garde à vue d’une dizaine de personnes pendant 48
heures, puis par la condamnation d’un des chômeurs à 750 euros
d’amende(pour port d’armes). Rappelons aussi les conditions dans
lesquelles la police avait pénétré dans l’université : attaque au
bélier, évacuation menottée des dix occupants, et utilisation de
flash-balls pour tenir en joue les étudiants assis dans l’amphithéâtre.

Le 20 mai, la section disciplinaire de l’université a déclaré notre
camarade coupable d’ "action violente armée", tout en reconnaissant
qu’il n’avait pas lui-même aspergé les vigiles de gaz lacrymogène. La
section disciplinaire de l’université introduisait ainsi une notion de
responsabilité collective qui n’était pas sans rappeler la loi
anticasseurs abolie en 1981. Rien que pour cette raison, notre camarade
aurait pu faire appel. Mais c’est finalement le président de
l’université qui a fait appel de cette décision. Non pas bien sûr pour
dénoncer le caractère trop répressif de ce verdict, mais plus
probablement pour demander l’exclusion effective de notre camarade.

Nous prenons acte de cette décision du président de l’université.
Plutôt que l’apaisement, Olivier Audeoud a choisi l’affrontement. Notre
camarade sera donc bientôt rejugé devant le Conseil National de
l’Enseignement Supérieur Et de la Recherche. Ce sera pour nous
l’occasion de relancer la mobilisation contre toutes les poursuites
disciplinaires qui touchent ceux qui sont entrés en lutte l’an dernier :
notamment les deux étudiants de la fac de Nantes poursuivis pour leur
participation à la manif du 13 mai, accusés eux aussi de "violence", et
qui seront jugés au mois de novembre par la section disciplinaire de
leur université.

En ce qui nous concerne à Nanterre, nous n’avons pas encore la date
de la comparution de notre camarade devant le CNESER. Mais d’ores et
déjà, vous pouvez manifester votre solidatité en écrivant à la
présidente du CNESER, Nicole Fiori-Duharcourt, pour lui demander la
relaxe de notre camarade :

Nicole Fiori-Duharcourt
CNESER
101 rue de Grenelle
75357 PARIS 07 SP

Vous pouvez aussi téléphoner au CNESER au 0155556102 en précisant que
vous les appelez à propos du dossier n°411.

ARRET DES POURSUITES DISCIPLINAIRES CONTRE LES GREVISTES ET LES
MANIFESTANTS DU MOUVEMENT SOCIAL ! SOLIDARITE CONTRE LA REPRESSION !

 http://enrages-nanterre.freeservers.com

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