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FAUTEURS DE TROUBLES : à propos du procès d’un lycéen à Cergy le 1er juin dernier
Publie le mercredi 8 juin 2005 par Open-Publishing2 commentaires
de Violetta
Jean-François N., lycéen, est condamné le 2 juin 2005 par le tribunal de Cergy à 1000 euros d’amende pour violence à agent de la force publique (jet d’une canette de bière). Cet acte Jean-François nie l’avoir commis.
Plusieurs témoignages ainsi que l’analyse faite par l’avocate de la défense
démontre son innocence. En revanche, apparaît, une fois encore, la violence inouïe exercée par la police sur les manifestants (gaz lacrymogènes, coups de matraque) dont sera notamment victime Jean-François.
« Devant le doute », son avocate plaidera non coupable et demandera la relaxe de Jean-François, mais c’est sans compter les bavures judiciaires expressément là pour couvrir les bavures policières.
Lorsque s’auto-institue une action collective, lucide et démocratique, la chiraquie rappelle, à ceux atteint d’amnésie, qu’en France la démocratie se limite au droit de vote. L’Etat, qu’il soit de droite ou de gauche, appareil de domination historique ne supporte pas la contestation de l’ordre établi, et exerce sur la protestation sociale son pouvoir « légitime » : les coups de matraques. La brutalité des charges policières n’est pas nouvelle, mais Force est à la Loi et lorsque la police réprime, il convient de ne pas la critiquer.
Ainsi, jeunes gens, vous devriez savoir comme le souligne le président du tribunal que « la police est dépositaire du droit ». Pour votre gouverne, sachez également, qu’en France seule prévaut une justice de classe. Avec un greffier tatoué d’un sourire narquois, les accointances coutumières entre procureurs et commissaires, enfin, un président qui interrompra à plusieurs reprises l’avocate de la défense, le seul souci du tribunal était bien de ne pas désavouer les policiers. Quant à l’avocate de ces derniers, ses pratiques sont les leurs : mensonges, boniments et calomnies ne l’effraient pas. Ainsi, pour discréditer l’accusé, elle tentera de faire croire qu’il était ivre, qu’il se débattait violemment et cherchait à fuir. Et comme le sens de la nuance n’étouffe pas ces gens-là, ils soutiendront que les forces de l’ordre avec casques, boucliers et matraques étaient en danger.
Qu’on se le dise : ceux qui, bien calés dans leur hiérarchie « bourgeoise »,
s’érigent en sourcilleux défenseurs de la « démocratie » après avoir voué
aux gémonies les jeunes lycéens, ne font qu’ouvrer à la conservation de
leurs privilèges. Ne nous leurrons pas, le but final de toute forme de
répression est de dissuader toute forme de dissidence. Tout mouvement
spontané de révolte, toute idée de subversion qui transcende si peu que ce
soit les limites de l’aliénation politique est pour tous les défenseurs de l
’Etat et de ses institutions une imposture. La seule pensée et le seul
discours qu’ils tolèrent est celui consensuel qui magnifie le capitalisme
et, les principes juridiques bourgeois en déniant les droits de l’homme,
récuse tout liberté de la pensée. Or, c’est d’une pensée empreint d’utopie,
de justice et d’égalité, une pensée qui refuserait les normes de la
domination et de la « servitude volontaire », dont les hommes ont besoin
pour faire réapparaître ne serait ce que le fantasme de la révolution et
mettre à mal le système capitaliste. C’est en refusant l’exploitation de l’
homme par l’homme, c’est en luttant contre toutes les formes de
prérogatives, c’est en détruisant les positions sociales, c’est en acceptant
l’idée que la répartition de toutes les tâches est indispensable pour qu’il
n’y ait pas d’un côté les penseurs et de l’autre les éboueurs, c’est en
étant convaincu que les richesses produites ne sont pas la propriété de
quelques-uns et qu’elles doivent être toutes équitablement partagées, c’est
en croyant en une société communiste libertaire et en la voulant
passionnément qu’on pourra abolir le capitalisme.
Violetta
CNT AIT Interco Paris Nord
Messages
1. > FAUTEURS DE TROUBLES : à propos du procès d’un lycéen à Cergy le 1er juin dernier, 8 juin 2005, 20:14
et le système que tu appelle de tes voeux, comment traitera t’il ses opposants ?
1. > FAUTEURS DE TROUBLES : à propos du procès d’un lycéen à Cergy le 1er juin dernier, 9 juin 2005, 19:34
Dans une société sans classe, sans exploitation, les oppositions politiques peuvent se résoudre par le débat, sans police et sans justice.
Ce système économique et sociale est celui de la maturité humaine.