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Féminisme et Anarchie

Publie le mardi 22 juin 2004 par Open-Publishing
13 commentaires

Féminisme et Anarchie

Par la commission Femmes de la Fédération anarchiste

http://increvablesanarchistes.org/articles/1968_81/feminism_anarch.htm

Le 20 avril 1870, Serge Netchaîev écrit en collaboration avec Ogarev une proclamation intitulée : "L’association révolutionnaire russe aux femmes" dans laquelle il est dit : "L’histoire du développement juridique des sociétés humaines vous a mises partout dans un état de suggestion absolue vis-à-vis de l’homme. Elaborant lui-même les lois sociales, n’ayant en vue que ses propres intérêts, l’homme vous a fait auprès de lui une place de concubine on de servante. Toutes les lois sont rédigées dans un tel esprit que la femme la plus douée est considérée comme inférieure à l’homme le plus niais."
Deux ans plus tôt, Bakounine avait résumé le problème de la femme en envoyant au troisième congrès de l’A.I.T. une lettre dans laquelle il disait : "Au nom de l’affranchissement intellectuel des masses populaires, au nom de l’affranchissement économique et social des peuples, nous voulons, premièrement, l’abolition du droit de la propriété héréditaire, deuxièmement, l’égalisation complète des droits politiques et sociaux de la femme avec ceux de l’homme, troisièmement, l’abolition du mariage en tant qu’institution religieuse, politique et civile, etc."

Un siècle plus tard, les mouvements féministes reposent avec acuité le problème de l’égalité de la femme avec l’homme. Déjà en 1905, E. Reclus écrit dans "l’Homme et la Terre" : Evidemment toutes les revendications de la femme sur l’homme sont justes". Le masculin l’emporte sur le féminin : c’est une des règles de notre grammaire mais c’est aussi l’une des bases fondamentales de notre société. Dans les relations humaines, ce critère est inscrit profondément dans la structure de pensée des individus ; d’un côté les hommes qui veulent préserver leurs prérogatives et conserver ce qu’ils conçoivent comme un avantage que la nature leur a donné, de l’autre, la passivité des femmes qui acceptent docilement la place qui leur est laissée et qui collaborent inconsciemment au rôle que leur a déterminé la société.
La femme qui accepte la position qui lui est destinée accepte ainsi le rôle de courroie de transmission des sociétés capitalistes et impérialistes.
Elle fait d’elle-même son propre bourreau et devient le bourreau de ses enfants en commençant à leur inculquer l’esprit d’obéissance aux parents qui les mènera à la soumission aux chefs et à l’ordre établi au détriment de leur individualité et au profit de cet ordre. La hiérarchie de sexes existe de fait et oblige les individus à vivre des rapports inégalitaires.

Tous les apôtres du phallocratisme et les assoiffés de pouvoir ont essayé de justifier la dépendance, l’obéissance et l’infériorité de la femme par rapport à l’homme. Ces thèses, profondément racistes, ont bien sûr été reprises par tous ceux qui trouvaient ou qui pensaient trouver des avantages à cette situation. C’est en partie sur la différence de force physique qui existe entre les hommes et les femmes que certains ont bâti une théorie où jamais n’entre l’égalité dans la différence.
Nous pourrions répliquer à ceux qui se réclament encore de ce principe qu’entre les hommes eux-mêmes il y a aussi une différence de force physique et que celui qui soulève 100 kilos n’est en rien supérieur à celui qui ne peut en lever que 50, et que prendre la différence que la nature fait entre les hommes et les femmes, et même, comme nous l’avons vu, entre les hommes eux-mêmes, afin d’en appliquer une théorie de l’infériorité, est une aberration et une pratique réactionnaire qui peut aller jusqu’à cautionner le racisme.

On a voulu faire croire, et on a réussi à démontrer qu’en fonction de sa nature la femme ne petit avoir d’autres fonctions que celle de reproductrice des enfants que l’homme lui fait. On a essayé et on a réussi à lui faire avaler que le rôle d’éducatrice est une confiance, presque une faveur, que l’homme lui accorde et qu’il est dans sa nature de tenir le foyer familial, ce qui permet à l’homme de sauvegarder sa "liberté".
L’homme du peuple a toujours repris les conceptions aberrantes que lui fournissent abondamment ses penseurs les plus sérieux et les plus autorisés, fier et heureux de n’être pas complètement en bas de l’échelle de la hiérarchie.
A l’heure actuelle, les capitalistes et les impérialistes d’Est et d’Ouest veulent assurer leur continuité par l’entretien d’une classe régnante sur une classe à exploiter pour son profit, et par la domination de l’homme sur la femme, continuité de la société patriarcale dont les structures font de la femme la propriété de l’homme en perdant son identité par le mariage qui la fait passer de l’autorité paternelle à celle du chef de famille (et il en sera de même pour sa fille et ainsi de suite...).

Ainsi commence avec la famille patriarcale le type de structure sociale du système capitaliste et étatique. Il faut un chef de famille responsable, qui exerce par sa domination de chef sa domination sur sa femme et ses enfants selon l’idéal voulu et entretenu, de même qu’il faut un patron- chef, un chef d’Etat, un Etat-chef, ordre hiérarchique qui sévit depuis des millénaires.
Nous savons que dans la société tous les prétextes que prennent les individus pour justifier l’exploitation, la domination qu’ils exercent sur une classe, un sexe, un groupement, un autre individu, ne tiennent que dans la mesure où cette classe, ce sexe, ce groupement ou cet individu subissant cette exploitation ou cette domination n’ont pas pris conscience de cette réalité.
La négation de cette réalité sociale prend sa source dans la révolte de l’individu face à sa condition. Toute notre histoire nous apprend que l’être humain s’est toujours révolté face à une situation d’injustice. Ces révoltes collectives ou individuelles qui naissent d’un désir plus ou moins conscient de vivre d’autres rapports ne donnent pas toujours lieu à des acquis pour ceux qui se révoltent. *

Le grand rassemblement que désirait le mouvement féminin prit le départ après Mai 1968 et s’inscrivit dans une analyse d’où résultait la volonté de rassembler toutes les femmes de la société sans distinction aucune, partant du principe que toute femme, quelle que soit sa position sociale, subit à un degré ou à un autre la domination de l’homme et que cette subordination dé la femme est une des bases du système capitaliste.
Rapidement se fit jour à l’intérieur de ce mouvement des divergences idéologiques. Certaines souhaitent articuler dans une perspective marxiste l’analyse de l’oppression des femmes avec l’analyse de classe de la société capitaliste, s’opposant à celles qui considèrent le patriarcat en soi comme une structure que l’on retrouverait à tous les stades de l’histoire et qui déclarent que la lutte révolutionnaire doit s’attaquer au patriarcat plutôt qu’au capitalisme, celui-ci n’en étant que la représentation historique.
D’autres encore, se déclarant contre tous les "ismes" (humanisme, idéalisme, socialisme), puisque contre toute idéologie, pensent que "la politique consiste à chasser le phallus de sa tête". Ces trois principaux courants comportent une réalité plus complexe faite de fluctuations et entrent facilement dans le spontané avec ses contradictions et souvent dans l’inorganisé. Tous ces mouvements idéologiques ou non se rejoignent sur un point : le refus d’accepter les hommes dans leurs luttes estimant que malgré toute la bonne volonté que peuvent manifester certains hommes, ils restent les oppresseurs de la femme.
Les revendications des différents mouvements féminins ont apporté une prise de conscience de plus en plus importante parmi les femmes et sont arrivées jusqu’à une répercussion générale inévitable, même si certaines se sont exprimées par une violence anti-mâles ou que d’autres ont limité leurs luttes à des revendications spécifiques telles que : contraception, avortement, crèches, égalité des salaires. Si ces mouvements féminins ont fait ressortir les problèmes inhérents à la société, ils ne sont cependant pas allés jusqu’à remettre la société, ils ne sont pas allés jusqu’à remettre la société tout entière en cause ; tout au plus ont-ils posé leurs problèmes en tant que lutte des classes en considérant que l’homme représente la classe bourgeoise et la femme le prolétariat.

Voir le texte d’Emma Goldman

La révolte des femmes représentée par les mouvements féministes a eu le mérite de poser le problème autrement qu’en terme de lutte de classe, unique moteur de l’histoire vu par les marxistes, en faisant ressortir le problème d’un type d’exploitation économique autre le travail non rétribué des femmes à la maison), car il permet la reproduction de la force de travail de l’homme.
Le capitalisme a besoin idéologiquement de cette forme d’organisation de la société ; afin de détruire les barrières de classe, en mettant tous les hommes dans le même sac au nom de la virilité régnante ; afin de masquer l’exploitation de l’ouvrier en lui assignant un rôle dominant dans la famille, sur la femme et les enfants ; afin d’institutionnaliser les rapports de domination subordination, de hiérarchisation au sein de la structure familiale.
C’est par la révolte des femmes et non par leur attente passive que se fera leur libération, car la révolte est le premier acte de liberté qu’accomplit l’individu et, par conséquent, sa première manifestation vraiment humaine et libre. En se révoltant, la femme pose le problème de l’égalité et "nous le savons, l’égalité n’est possible que par la liberté ; pas cette liberté exclusive des bourgeois qui est fondée sur l’esclavage des masses et qui n’est pas la liberté mais le privilège ; mais cette liberté universelle des êtres humains qui élève chacun à la dignité humaine.
Nous savons aussi que cette liberté n’est possible que dans l’égalité.
Révolte non seulement théorique mais pratique contre toutes les institutions et contre tous les rapports sociaux créés par l’inégalité, puis l’établissement de l’égalité économique et sociale par la liberté de tout le monde" (1).
La révolte des femmes pose donc le problème de la contradiction de l’homme qui désire son émancipation en tant qu’exploité dans la société et qui refuse l’émancipation de la femme de la tutelle masculine comme condition primordiale de son exploitation. Aucun être humain ne peut prétendre à la liberté si lui-même se pose comme barrière à la liberté d’autrui. Nul ne peut se prétendre libre si sa liberté est une atteinte à la liberté humaine dans sa globalité, car la liberté individuelle n’existe que si elle a pour corollaire systématique la liberté collective.
Le problème de la libération de la femme se situe à deux niveaux :
 Le refus de continuer d’accepter le rôle traditionnel que la société désire lui voir jouer, mais aussi de poser le problème relationnel avec l’homme, c’est-à-dire de refuser les relations de subordination, de domination et surtout de hiérarchisation Qui existent actuellement, en contraignant l’homme à rejeter les prérogatives que cette société lui impose comme nécessaires à la survie de celle-ci qui l’exploite à un autre niveau. L’homme qui entreprend l’effort de rejeter le rôle traditionnel Que la société lui impose comme faisant partie de sa nature forte et virile, pour vivre des rapports égalitaires avec la femme, tout comme la femme qui se révolte contre la situation qui fait d’elle le dernier barreau de l’échelle de la hiérarchie posent le problème de l’égalité dans la différence et accomplissent un acte révolutionnaire.
 Le fait est que l’on retrouve des femmes dans toutes les classes sociales, mais si l’ouvrière se libère puisqu’elle n’a rien à perdre et tout à gagner, il en va autrement des intérêts des femmes de la classe bourgeoise, car, si elles accomplissent leur révolte de femmes face à l’homme, elles affaiblissent les structures de la société sur lesquelles s’appuie la lutte des classes. Il est clair que si la bourgeoisie refuse l’autorité de son mari et le rapport que la société lui impose comme femme, elle doit aussi refuser le rôle d’exploitation et de domination qu’elle joue au sein de la classe privilégiée si elle veut être conséquente, logique et honnête avec elle-même et les autres. La révolte de la femme bourgeoise en tant que femme doit aller de pair avec son refus de collaborer sous toute forme à une exploitation dont elle cherche à se débarrasser à un autre niveau. il va sans dire que cette double démarche qu’elle doit accomplir n’est pas prés de se réaliser car, finalement, la bourgeoise préfère, lorsqu’elle en a conscience, préserver ses privilèges de classe et accepter la place qu’on lui laisse en tant que femme.

Dés cet instant, les intérêts des femmes bourgeoises et ouvrières ne se recoupent pas puisqu’elles ne peuvent pas être solidaires entre elles. La libération de la femme doit dépasser largement le cadre de sa propre émancipation pour arriver à celle, plus vaste, de l’humanité tout entière sous peine de mourir de sa spécificité. La lutte des femmes n’étant qu’une lutte parmi d’autres dans la société, tous les éléments étant indissolublement liés et s’interférant, elle s’inscrit de plain-pied, comme toutes les luttes spécifiques qui tendent à poser les bases d’une société différente, dans les fondements d’une société à caractère anarchiste. Le refus des mouvements féministes de voir en l’homme un être humain capable de se libérer et de refuser le pouvoir que la société lui procure, en considérant ce pouvoir comme une aliénation pour lui-même, est un refus de concevoir l’homme comme capable de se révolter contre une injustice qui l’oblige à vivre en contradiction avec ses sentiments, ses désirs et sa nature profonde.

Qu’on le veuille ou non, la libération de la femme engendre la libération de l’homme.
Qu’on le refuse ou qu’on l’accepte, on ne fera pas taire la révolte et la soif d’égalité qui existent chez tout individu pour qui la liberté, sa liberté, n’existe qu’en fonction de la liberté des autres. Il serait trop facile de croire que cette évolution peut se faire sans heurts et sans craquements dans la baraque vermoulue qu’est la société capitaliste. La difficulté qu’a l’être humain à se prendre en charge et à remettre en question la base de ses relations humaines ne peut permettre de faire cette évolution sans douleur. L’accouchement progressif d’un comportement différent s’accompagne quelquefois d’une césarienne. La libération de la femme ne doit pas non plus tendre vers une uniformisation de la personnalité. La révolte de la femme, comme celle de l’homme, doit être liée à la découverte de sa propre individualité. C’est la diversité des capacités et des forces, les différences d’ethnies, de sexes, de mœurs qui, loin d’être un mal social, constituent la richesse de l’humanité.
C’est la possibilité donnée à l’être humain d’être lui-même qui constitue la base d’une société anarchiste. "Le vieux monde des Etats fondés sur la civilisation bourgeoise avec son complément indispensable : le droit de la propriété héréditaire et celui de la famille juridique, s’écroule pour faire place au monde international et librement organisé des travailleurs", écrit Bakounine.
Les femmes doivent en effet se débarrasser du carcan juridique et moral du vieux monde et apprendre qu’elles ne sont pas la propriété de l’homme mais d’elles-mêmes. Il dit encore : "Après l’anthropophagie est venu l’esclavage, après l’esclavage le servage, après le servage le salariat auquel doit succéder d’abord le jour terrible de la justice et beaucoup plus tard l’ère de la fraternité."
Les femmes vivent encore leur temps de servage, à elles de s’en libérer.

Le présent doit tirer ses leçons d’un passé vers un avenir qui dépassera ce passé non pas dans sa continuité, mais vers un avenir qui fera l’éclatement d’une nouvelle société.
Par leur libération, les femmes feront œuvre par la terrible justice qui reste encore à faire et qui mènera hommes et femmes à l’ère de la fraternité.

Commission Femmes de la Fédération Anarchiste.

http://increvablesanarchistes.org/articles/1968_81/feminism_anarch.htm

(1) Bakounine.

Messages

  • [J’arrive sur le tard à propos de ce sujet] [pas bien grave, on ne lira pas] [mode diplomatique : OFF ]

    J’ai été ravie de lire ce texte vraiment. Texte qui vient après les propos d’Anne Laure si je suis un peu les événements. L’empire contre attaque mais quel empire au juste ?
    Vous avez sacrifié combien de points sur le féminisme pour parvenir à ce résultat dilué ? C’est ça l’Anarchisme ? Mais je crois bien que les anciens et anciennes anarchistes se retourneraient dans leurs tombes là sans compter des actuels-elles.
    Vous vous rendez compte de ce que vous écrivez et publiez ? Vous voulez aller plus loin dans le climat de suspicions entre hommes et femmes au sein de la FA ? Vous savez ce qui se trame là ? Toutes les femmes n’auront pas des espoirs comme Anne Laure d’un jour meilleur au sein de la FA, ne rêvez pas.

    Analyse :

    « la passivité des femmes qui acceptent docilement la place qui leur est laissée et qui collaborent inconsciemment… »
    Pardon ? C’est encore minimiser le conditionnement féminin contre celui masculin, il ne faudrait pas tomber dans ce travers facile « elles le savent mais ne veulent pas s’en sortir. »
    De plus une femme n’accepte pas « docilement » sa condition, on reparlera des violences conjugales de ses origines à ses finalités. 6 femmes meurent chaque mois de violences ( en France) conjugales, elles sont tuées !!! Ils sont où vos chiffres ? Non parce que vous m’insultez là et des milliers d’autres. Ca me gêne pour elles. Et ne venez pas me dire que mes histoires personnelles ne peuvent interférer dans ma réflexion sinon je vous renvoie à tous vos petits conforts politiques et personnels.
    Les femmes sont enfermées dans ce rôle. On ne peut pas utiliser ces termes de « docilité, passivité et collaboration ». C’est maladroit. Une majorité des femmes n’exerce pas ses droits et met au placard ses réflexes car on lui a fait croire qu’elle avait un quelconque privilège à être asservie : « compte commun avec le mari qui gagne plus, il fait la cuisine deux fois par semaine, il se sent impliqué dans l’éducation des enfants le week-end et il critique pas trop mes choix politiques après tout, c’est merveilleux »
    J’ai les cheveux hérissés quand je lis « collaboration » concernant les femmes : encore un douloureux rappel à l’humiliation masculine à leur encontre lors des règlements de compte à la fin de la seconde guerre mondiale. Politique actuelle : vous en avez vu beaucoup des ministres hommes évacués pour éviter un lynchage sur le territoire pendant l’exercice de leur fonction ? Se faire tirer les cheveux par Lepen et j’en passe !

    « Et devient le bourreau de ses enfants en commençant à leur inculquer l’esprit d’obéissance aux parents »
    Il me semble que les hommes se sont mieux « placés » concernant le rôle de pouvoir éducationnel et de fermeté envers leurs enfants (et sa femme par extension mais par extension seulement). De plus vous indiquez plus loin qu’on attribue ce rôle faussé d’éducatrice aux femmes. Il faut être cohérent dans les propos, non ?

    Vous parlez de violence « anti-mâles ». Alors il faut mettre un bémol et de suite. Dans chaque revendication il y a ce sentiment « anti » sans qu’il soit pour autant acquis. Le terme « anti-mâles » a d’abord été relayé par les hommes d’ailleurs et non par les femmes. C’est leur interprétation des revendications féminines et non forcément un reflet de la réalité. Nous ne tenons pas compte des petits pourcentages (désolée) de misandries violentes. C’est encore associer le féminisme à l’effet anti-hommes et l’enfermer dedans. Ca arrange celles qui veulent arriver à un compromis et ça rassure les hommes qui sont derrière et fournissent les stylos pour leur papier sur le féminisme.
    D’ailleurs c’est repris plus bas avec « Que la société lui impose comme faisant partie de sa nature forte et virile ». On peut développer le fondamentalisme biologique des hommes pour argumenter au final l’esclavagisme passif, le viol conjugal ainsi que le meurtre.

    Ensuite nous abordons le social. « Mais si l’ouvrière se libère puisqu’elle n’a rien à perdre et tout à gagner, il en va autrement des intérêts des femmes de la classe bourgeoise ». C’est une affirmation ? Je zappe…
    Les femmes bourgeoises avaient un rôle plus appuyé dans la structure de la société d’antan car elle était le relais du clergé et du pouvoir de leurs maris auprès des ouvriers et paysans pour les maintenir dans leur condition (favorable à la bourgeoisie).
    En dehors de cela, je ne me sens pas en adéquation avec la Boutin d’un point de vue social, financier, religieux, politique et j’en passe, effectivement. Enfin argumentez plus que cela s’il vous plaît parce que franchement cette position n’est pas très claire dans votre développement.

    Et je finis sur un point qui me fait froid dans le dos :

    « Les femmes vivent encore leur temps de servage, à elles de s’en libérer (...) par leur libération les femmes feront œuvre par la terrible justice encore à faire et qui mènera hommes et femmes à l’ère de la fraternité »

    Non, non et non, les femmes ne se sacrifieront plus au poteau de la réflexion et de l’humiliation pour l’unité hommes/ femmes. Non je ne peux pas lire « à elles de s’en libérer » et « feront œuvre (…) et qui mènera hommes et femmes à l’ère de la fraternité ». On ne peut pas dire cela, on exclut toute possibilité de la part des hommes à accéder à un niveau de réflexion féministe, contestataire et libertaire. Vous vous voyez me dire il y a quelques siècles dans les champs de coton dans les états du sud des Etats-Unis : aide-toi, le ciel t’aidera ?
    Avec ces propos on leur permet encore de se défiler. Oui on atteindra un niveau égalitaire et une ère de libération pour les deux sexes mais non, on ne peut pas les laisser mener seules cette lutte ou du moins permettre dignement et intelligemment aux hommes de s’investir pour elles aussi. Ce serait un déséquilibre à la racine. On ne peut nier que le féminisme vise à aider les femmes dans un premier temps. Ce à quoi vont aboutir ces revendications et cette lutte : laissons-nous le temps d’accéder à ce niveau pour en partager les bienfaits.

    En outre, je pense que pour tous et toutes, user de la carotte pour défendre le féminisme n’est pas digne et pas un franc moyen d’arriver à une "fraternité".
    J’ajoute que le mot "fraternité" emblématique de l’Etat et des relations entre hommes m’a fait frissonner. « camaraderie » si l’on veut globaliser, me semblait être un synonyme plus approprié, non ?
    Ca sent les vieux mécanismes de culpabilisation. Quel recul dans les positions !

    Tout comme on défend sans condition d’autres inégalités qui nous touchent de loin, il me semble que les hommes peuvent relayer le féminisme sans s’en sentir amoindri, blessé.
    La « fraternité » n’est pas un moteur (carotte) car l’égalité vitale entre tous est l’essence même de nos luttes. Pas de concession à ce sujet.
    Je vais vous dire ça en conclusion : La démission d’un seul membre c’est un échec collectif et non individuel. C’était vos échecs, maintenant c’est votre politique d’échec. Ca devient carrément très grave.
    Ca devient même abject. L’anarchisme parfois c’est rompre avec ces dialogues de sourds et arrêter de déblatérer inutilement et vraiment agir. Là j’ai l’impression de lire un discours du PS. Ni plus ni moins.

    " Et c’est un système inacceptable quand ce qui est fait aujourd’hui détruit la possibilité de faire autrement demain."

    [Malatesta- Ecrits choisis III p.20] [mode prophétique : OFF ] [mode oeillères : ON]

    Sabine qui ne verse pas dans le diffamatoire, l’injurieux, la xénophobie, le sexisme, la menace, la pub commerciale et politique.

    • Bonjour,

      Le texte que Sabine commente un exemple, historiquement intéressant, de la vague féministe du début des années 1970. Comme le vocabulaire pouvait le laisser douter, il appert que ce texte a été publié en 1970 ( voir par exemple http://endehors.org/news/3624.shtml ou http://bibliolib.net/anarfem.htm )

      Pourquoi "Voline" a-t-il sortit ce texte maintenant en changeant la signature de "Commission des femmes, Fédération Anarchiste" en "commission Femmes de la Fédération anarchiste" et surtout sans date ? La fédération anarchiste n’a guère besoin de ça pour mettre en lumière ses problèmes concernant les questions féministes. Si c’était une tentative de donner à la FA un peu plus de crédibilité sur ce terrain, c’est manifestement raté.

      salutations féministes,

      Maria

    • La visibilité du mouvement anarchiste sur Internet :

      Le collectif Bellaciao a reçu de ma part plusieurs mails leur indiquant que les modalités de publication étaient incertaines et « dangereuses », comme la datation des textes cités etc. et cela depuis des textes visant à déstabiliser tout ce qui touche de près ou de loin le féminisme mais aussi la FA ou l’idée libertaire.
      Je tiens à signaler aussi que je ne suis l’outil d’aucun groupe ou organisation et que le but n’est pas de « descendre » la FA en particulier mais les inepties en général dans la mesure de mon possible.

      Enfin quand je lis ça :

      http://marseille.indymedia.org/news/2004/06/717.php

      « Ne devrions-nous pas nous interroger sur les raisons de la
      faible participation des femmes aux organisations libertaires, tant dans les
      structures de base que pour les responsabilités à assumer. et sur les moyens
      de remédier à cet état de fait, qui n’est pas spécifique à notre mouvement. »
      Misère…Tentez de ne pas les faire démissionner, montez une jolie cellule « rétention » je sais pas…

      Vous y gagneriez à dire les choses telles qu’elles sont et repartir sur de bonnes bases. Je ne m’engage pas dans le passage sur l’homosexualité que j’ai lu qui laisse à penser que les lesbiennes ont l’option « féministe » par défaut ce qui est loin d’être le cas d’où le souci d’informer, informer et encore informer.

      Venons-en à ce texte et à ma réaction générale sur le sujet :

      J’ai bien vu d’où le lien partait. J’en ai avant tout été alertée par Google puisque je surveille de près ou de loin les sujets comme l’anarchisme, le féminisme et le libertaire. Je me suis décidée à écrire cet article car ce texte est issu d’un site qui mentionne l’adresse de la FA. N’est mentionnée la date que dans la barre de titre du navigateur mais dans une page s’intitulant « aujourd’hui » avec trois liens (3, grandiose…) pointant sur l’anarcha –féminisme. Il est listé en 4ème position dans le référencement Google pour l’adresse (*)
      Ca me fait frissonner de savoir qu’une publication de 1970 soit aussi actuelle et actualisée…D’ailleurs, pourquoi Voline a tenu à publier ces dates liée à la publication d’AL ?
      Si la seule explication est ce que j’ai trouvé sur Indymedia…Souci.
      Le fond du problème est aussi qu’aucun crédit n’est vraiment donné aux idées contemporaines ou alors à celles qui sont diluées. Elles ne sont pas relayées au sein des groupes. Sur des sites à forte visibilité on ne retrouve que des textes poussiéreux, ça traîne en vitrine…. Il y a bien une raison à cela.

      « Comme le vocabulaire pouvait le laisser douter, il appert que ce texte a été publié en 1970 (voir par exemple
      http://endehors.org/news/3624.shtml ou http://bibliolib.net/anarfem.htm ) »

      Hm…(*) Je peux fournir une petite étude du vocabulaire utilisé quand on parle du féminisme et de l’anarchisme sur Internet. L’année dernière il y a encore eu une publication saupoudrée de Proudhon pour parler du sexisme. C’est bien les références mais il ne suffit PLUS de pointer les « connus » qui datent, pointez donc les actuels.
      Et si je calcule bien, d’ici 1 siècle on devrait tenir compte des publications des années ‘90.
      Enfin ces femmes, qu’on a vite oublié, sauf quand elles mordaient, ne se sont pas gênées pour aller "voir ailleurs", « s’organiser mieux ».

      Je renvoie à ce texte/exemple qui illustre les négociations difficiles entre le passé historique de l’anarchisme et le féminisme :

      http://www.federation-anarchiste.org/ml/article.php3?id_article=1840

      Que ce qui fait perdre du temps globalement c’est des « mimis » tous les deux mètres dans les couloirs de toutes sortes de structures libertaires :

      http://www.federation-anarchiste.org/ml/article.php3?id_article=2105&var_recherche=feminisme

      Et on se fiche de qui avec ça :

      http://www.federation-anarchiste.org/ml/article.php3?id_article=1917&var_recherche=feminisme

      Actualise et le web t’aidera…

      Sabine.

    • Bonjour

      Maria, tu cites "la" source : http://bibliolib.net/anarfem.htm , merci !

      sur cette source, que Violine semble donc avoir copié-collé de ce site, il est noté "Commission des femmes, Fédération Anarchiste. 1970"

      En etant donc logique, il y a de fortes chances que ce ne soit pas Violine qui ai changé la signature du texte ici present publié sur bellaciao

      FD

    • [J’arrive sur le tard à propos de ce sujet] [pas bien grave, on ne lira pas] [mode diplomatique : OFF ]

      Ben si, moi j’ai lu, fallait pas ?

    • qui ai changé la signature du texte ici present publié sur bellaciao ???????

      ridicule vôtre prise de tête...regardées plutôt ici....

      http://increvablesanarchistes.org/articles/1968_81/feminism_anarch.htm

    • Si si il le fallait parce que ce discours tu le retrouveras et on te le présentera, avec d’autres mots qui diront sensiblement la même chose.

      Et pour le commentaire au dessus : c’est "Voline", pas violine...Punaise ! C’est de l’acharnement ici.

      Sabine.

    • La méthode qui consite à changer les liens après plus d’un mois, à refaire ses dossiers, c’est louable et c’était à faire mais c’est encore mieux quand on indique la modification parce que ça génère des malentendus je crois bien ! Mais y’a de ces méthodes ici. Hallucinant.

      T’inquiète, elles ont "regardée"...

      Sabine.

    • Bonjour

      Voline semble etre seulement la "signature" de la personne qui a posté l’article sur le site bellaciao...

      ah la la, la publication libre, que des embêtements, avec tous ces coupeurs d’articles en quatre !!
      Concernant les modifications sur des articles "imprecis", ne vaut-il pas mieux tard que jamais ?
      Dommage que le debat ne porte pas sur le contenu, mais sur les modalités de sa publication !!

      Fred

    •  malentendus ?????????????????

      L’article est pas écrit par le Collectif Bellaciao me est un contribution de Voline...

       changer les liens ?????????????????

      Le lien a pas change me se nous que on a fait la recherche (que a pris quelque seconde...) sur le site en question pour trouve le lien "COMPLET" et donc pas "différent"

      On se permit de le "rajoute" , on comprend par te critique, (franchement inutile) et que on rient a voir avec les problème entre la FA et le femmes :
      -avant : www.increvablesanarchistes.org
      -maintenant : http://increvablesanarchistes.org/articles/1968_81/feminism_anarch.htm

       génère des malentendus ?????????????????

      Tu a pas pris le temps de regarde :
      1) la signature (l’article est de Voline et pas de Bellaciao) ?
      2) la source...?

       Mais y’a de ces méthodes ici. Hallucinant ?????????????????

      Hallucinant se ta faisons de faire, tu regarde pas et tu arrive a de conclusion rapide...
      a voir si se pas un volonté...

       T’inquiète, elles ont "regardée"...?????????????????

      Regarde par QUI ???...Se nous que on a poste la réponse sur l’adresse…

      Sabine toi que t’aime la "précision" pourquoi tu a pas poste le lien complet immédiatement ?

      Sabine tu est pas intéresse a faire un site a toi ?...pour voir :-)


      Intéressante me pas « fondamental »…est la signature du communique que Maria a bien remarque...

      "Commission des femmes, Fédération Anarchiste" en "commission Femmes de la Fédération anarchiste"

      On a pas change et on va pas la change comme peux pense Sabina o FD...inutile de répète que se pas un article a nous me de Voline…se lourd….

      Bien plus intéressante discute du fond des problème que soulevé cet article ...ou en réalité on est la pour d’autres raisons ? :-)

      Collectif Bellaciao

    • """Bien plus intéressante discute du fond des problème que soulevé cet article ...ou en réalité on est la pour d’autres raisons ? :-)"""

      Salut à tous

      ca ressemble aux methodes classiques (un TROLL ) employées par les fafs (gauche ou droite) pour foutre le bordel dans les forums

      bellaciao est plombé, je serais vous, je ne repondrais plus !

      Al

    • Oui, un troll qui vient d’un site concerné. Qui a bien existé. Je me fiche bien de savoir qui l’a mis ici, toujours est-il que cet article était bien non daté, dans la section "aujourd’hui" du site increvablesanarchistes.
      Même s’il était dans une autre section plus "historique".
      Un troll de deux publications...Bof, j’ai vu mieux quand même. Et le troll a quand même provoqué la correction sur le site en question.

      A modérer donc.

    • Au collectif Bellaciao,

      Concernant le lien pour l’article de Volin, je parlais essentiellement d’increvables anarchiste. Je ne vous fustigeais pas, sauf sur le fait de ne pas dater vos interventions sur les articles et le signaler (ça se fait sur la majorité des forums par exemple). La source je l’ai regardée et je l’ai mise, elle passait par "aujourd’hui" puis le thème "féminisme" sur le site d’increvables. Mais je peux le re-repéter.
      Et dans la foulée, vous voulez pas que je fasse votre boulot non plus ? :)

      En revanche sortir des arguments du genre :
      " 1) la signature (l’article est de Voline et pas de Bellaciao) ? "
      Bah, bah ça ne vole pas haut là "c’est pas moi c’est le voisin". Donc on peut considérer que vous n’êtes pas responsables du contenu modéré. C’est cela ? Je pense que ça passerait pas la première barrière de cohérence mais bon :)

      "Bien plus intéressante discute du fond des problème que soulevé cet article ...ou en réalité on est la pour d’autres raisons ? :-)"

      1- Mon propos n’est pas de descendre un site et les personnes qui s’y investissent mais bien le respect du contenu et de ses intervenants (collectif ou pas). Ca vous semble relever de quoi, à vous des commentaires non signés, des articles mal ficelés (sauf ceux signés Bellaciao, entendons-nous bien, votre travail sur les articles en interne est clair). Mais avec les autres ? on répond dans le vide et à qui ? L’objectif c’est quoi ? Poster son article, avec des incohérences, ne pas signer, et se sauver en courant ?
      Ok. Pas de souci. C’est votre site. Mais effectivement, les trolls ça peut y aller à gogo. La réalité c’est qu’on parle du fond du problème sans avoir les éléments posés correctement sous les yeux parfois. Le meilleur moyen de parer, c’est encore du boulot mais vérifier les sources un brin quand même.

      « Sabine tu est pas intéresse a faire un site a toi ?...pour voir :-) "

      Alors là…Ce type d’argument je l’ai entendu 15.000 fois. Et lève-toi tôt pour me sensibiliser à ça ;)

      Et pour voir quoi ? Comment ça se passe ? Ou pour voir ailleurs si j’y suis ?
      Ce que vous faîtes de votre site, ça vous regarde. Quand ça publie « accidentellement » une donnée personnelle, ça me regarde. Quand ça m’engage dans les interventions, signées par moi, ça me regarde aussi. Je vous ai moins entendu vous vanter quand les Ips des intervenants sur les commentaires ont été publiées toute une matinée. Hm ? :)


      Passons donc,

      2 - Mon propos a toujours été le suivant : on brade la « condition féminine » (je reprends votre thématique). Vous proposez un espace proche de la foire aux bestiaux qui finit en foire d’empoigne dès l’ouverture puisqu’on n’est pas d’accord sur la façon dont sont montés les stands. (NPNS).
      (je me disais qu’une petite image agricole...Non, bon...)

      Les deux ou trois fois où je suis intervenue sur Bellaciao, j’ai répondu directement, à l’article. Je ne me suis attachée à rien d’autre dans la mesure où qui publie adhère, à moins qu’il –elle propose une introduction sur ses motifs de publication. (surtout sur un article datant de plus d’un mois)
      Hors de question d’infantiliser ces personnes pour ma part. Ni ceux qui autorisent la publication.

      Le sujet en question :

      Mon principal propos est que la mauvaise foi et les intérêts personnels freinent l’avancement des objectifs dans les organisations, les collectifs, les partis, tout le monde, à tous les niveaux pour des raisons x ou y mais que des anarcha féministes en l’occurrence combattent depuis des lustres.
      Elles combattent en interne, en externe, alors que tout cela devrait être appréhendé depuis l’adhésion des personnes. Elles luttent sans arrêt. Qu’elles soient sur les rotules, ça ne change pas grand-chose. Qu’en les faisant craquer, passer pour des emmerdeuses a largement contribué à l’image que l’on se fait d’elles : « bah, avec le temps…Les gens oublieront » mais bien entendu... Pour certaines, on les pousse jusqu’à leur dernier retranchement et on conspue le tout par des « arrêtez de vous porter en victime ».
      Non seulement ces méthodes ne sont pas temporaires mais elles sont ancestrales, elles sont bien inscrites et légitimées. Dès que certains-es les trouvent flétries (ces méthodes) vous nous faîtes signe.

      A propos de la hiérarchisation des luttes :

      Et ce n’est pas qu’une histoire personnelle, beaucoup de femmes vous le diront : notre lutte c’est en tant que femme, lesbienne/bi/hétéro, employée/ouvrière ET exploitée. Ma grand-mère l’a crié, ma mère l’a hurlé, je le maintiens aujourd’hui avec la somme des décibels de mes aînées !

      Ca s’impose à nous et curieusement ce sont ceux qui semblent moins comprendre le besoin de traiter ces thèmes qui nous y installent et nous y enferment en niant ces faits, malgré eux vraiment ?

      Pour finir, je prends du temps à discuter du fond si on discute de l’autre fond concernant la publication, si ce n’est pas le cas, tant pis, c’est pas un problème, ni pour vous, ni pour moi, personne est indispensable comme je le disais... :)

      Sabine.