Accueil > Florent, Momo... et "Carrefour"
Ce que vous allez lire n’est ni de l’histoire fiction, ni ne se passe dans une dictature du bout du monde, mais une histoire vraie, qui se déroule aujourd’hui en France.
Florent, salarié de Carrefour Le Merlan à Marseille achète un jour à prix réduit (2 paquets pour le prix d’un, prix fixé par le chef de rayon) des surgelés invendables pour emballage cassé : c’est la pratique habituelle dans l’entreprise.
A la sortie des caisses un vigile le contrôle, pour des raisons obscures trouve à redire sur le prix payé et voilà alors Florent convoqué à la direction où il se trouve en face de 5 cadres et du vigile qui l’obligent à signer un papier où il « reconnaît » avoir sorti un paquet de trop.
A la sortie de l’entretien, Florent qui est maintenant licencié pour vol, poursuivi en justice et ne comprend toujours pas ce qui lui arrive, va voir Momo, délégué CGT et lui demande de le défendre. Momo c’est l’âme du syndicat, c’est celui que tout le monde va voir en cas de problèmes et en plus la CGT vient de gagner les élections.
Momo demande au personnel des témoignages prouvant que tout le monde depuis des années, en accord avec les directions successives, pratique comme Florent. Dans le même temps il va voir le vigile en cherchant à comprendre ce qui s’est passé et lui dit simplement : « au tribunal il faudra dire toute la vérité ».
Suite à cet entretien, le vigile accompagné de 2 cadres va porter plainte contre Momo, pour pression sur sa personne. La direction de Carrefour se constitue partie civile. On est le matin du lundi 11 octobre 2004.
L’après midi même Momo est convoqué au commissariat, mis en garde à vue, ne peut téléphoner à personne ni choisir un avocat. Le lendemain mardi 12 une audience a lieu. 10 mn avant une avocate, malgré ses protestations, est commise d’office. Au même moment, la famille (Momo est marié et père de 3 enfants), qui depuis la veille tente vainement de savoir où est passé Momo, est enfin prévenue.
A l’audience le vigile, s’il maintient sa plainte, reprend strictement les propos cités plus haut et ne porte aucune autre accusation. L’avocat de la direction, seul avocat présent pour la partie civile, plaide une demi heure et demande une sanction exemplaire.
Momo est condamné pour subornation de témoin à 6 mois de prison dont 15 jours fermes et 2000 euros d’amende. A ce jour il ne nous est pas possible d’obtenir une date d’appel avant le 15 novembre et évidemment Momo, agent de sécurité, pour la double raison de l’acharnement de la direction et de l’application de lois liberticides (STIC, comparution immédiate.), est menacé de licenciement.
Depuis le jeudi 14 octobre, date à laquelle il a appris la nouvelle, le personnel est en grève à 80% et les protestations se multiplient de toutes parts pour ces faits jamais vus en France.
Union Locale CGT LA ROSE, Marseille le 18 oct. 04
Messages
1. L’ignoble est atteint avec l’emprisonnement d’un syndicaliste Cgt de Carrefour (commniqué de la confédération CGT), 25 octobre 2004, 06:03
Non, ni coup, ni blessure, ni insulte, ni menace, ni pression n’ont été portés, ni vol effectué par Mohamed Bedhouche, délégué syndical Cgt de Carrefour le Merlan à Marseille.
Il a tout simplement défendu un jeune salarié en procédure de licenciement, dans le cadre de ses fonctions syndicales.
A l’origine de cette affaire, la plainte d’un vigile du magasin et la constitution de partie civile par Carrefour. Le vigile, accompagné dans sa démarche par son employeur, a déclaré avoir subi des pressions de la part du délégué syndical pour qu’il modifie son témoignage à propos d’un jeune salarié accusé de vol en mai dernier et dont Mohamed Bedhouche a pris la défense.
Sur le parking, il aurait apostrophé le vigile en lui lançant « dis la vérité, dis la vérité ! ».
L’audience s’est déroulée le 12 octobre au Tribunal de Grande instance de Marseille dans le cadre d’une comparution immédiate. Un avocat commis d’office n’a eu qu’une demi-heure pour prendre connaissance de l’accusation et préparer la défense ! Conséquence : une condamnation à 5 mois et demi de prison avec sursis, 2 000 euros d’amende et 15 jours de prison ferme, avec incarcération immédiate sans possibilité d’appel suspensif.
Ce jugement est grave ! Il remet en cause le mandat légitime d’un délégué syndical à défendre les salariés. Dans ce contexte d’attaque au droit syndical, les salariés de Carrefour et les autres représentants syndicaux se sont mis en grève.
La Cgt, pour sa part, s’insurge devant la signification d’un tel jugement contre les libertés syndicales et mettra tout en œuvre pour que justice soit rendue à Mohamed Bedhouche
Montreuil, le 22 Octobre 2004
1. > L’ignoble est atteint avec l’emprisonnement d’un syndicaliste Cgt de Carrefour (commniqué de la confédération CGT), 25 octobre 2004, 10:43
Il faut absolument appeler publiquement, avec mobilisation, au boycott de ce magasin. Si l’on ne réagit pas, on est foutu.
L.B.H
2. > L’ignoble est atteint avec l’emprisonnement d’un syndicaliste Cgt de Carrefour (commniqué de la confédération CGT), 25 octobre 2004, 10:53
Mais c’est vrai ça... Ce magasin continue à vendre ? Mais que foutent les syndicats et autres organsiations qui se gargarisent de vouloir changer ce monde pourri ?
3. > L’ignoble est atteint avec l’emprisonnement d’un syndicaliste Cgt de Carrefour (commniqué de la confédération CGT), 25 octobre 2004, 17:40
Et que vivent les opérations caddies gratuits à Carrefour ! L’argent est une mascarde, la consommation un suicide, le pillage la seule solution pour détruire le fétichisme de la marchandise !
4. > L’ignoble est atteint avec l’emprisonnement d’un syndicaliste Cgt de Carrefour (commniqué de la confédération CGT), 25 octobre 2004, 18:26
Ouais, très bon slogan, mais trés concrètement , avant d’en arriver là, il vaut mieux faire des actions qui seront comprises par toutes et tous, parceque qu’une fois que tu as dis ça, tu a tout dis mais tu n’a rien fait.
N.
5. > L’ignoble est atteint avec l’emprisonnement d’un syndicaliste Cgt de Carrefour (commniqué de la confédération CGT), 10 novembre 2004, 12:59
Le boycott n’es pas une solution ! J’approuve la decision de carrefour, peut etre que Florent avait fait qqch on ne sait pas la justice tranchera