Accueil > Francis Wurtz : « Les électeurs du "non" seraient floués »

Francis Wurtz : « Les électeurs du "non" seraient floués »

Publie le vendredi 19 janvier 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

Pour le président du groupe de la Gauche unitaire au Parlement européen, la refonte de la politique européenne est « plus que jamais à l’ordre du jour ».

Comment expliquez-vous les tentatives de ressusciter le traité constitutionnel européen (TCE), rejeté par les Français le 29 mai 2005 ?

Francis Wurtz.

Il était annoncé depuis longtemps que la période du 1er janvier 2007 jusqu’à fin 2008 serait décisive pour l’élaboration du futur traité européen. Le Conseil européen avait décidé que la présidence allemande lancerait ce processus et que la présidence française aurait la responsabilité de le conclure.

Il n’y a donc pas de surprise qu’Angela Merkel défende sa position et celle de la grande majorité des chefs des États et gouvernements européens actuels, qui est de sauver, sinon le texte complet de l’ex-projet, au moins sa substance. Ce qui est très grave, c’est la prise de position de Ségolène Royal. Pour elle, la réforme en profondeur du TCE n’est plus à l’ordre du jour, alors qu’elle l’est plus que jamais dans les opinions publiques.

Non seulement il y a un rejet majoritaire de l’Europe libérale, mais aussi un malaise social dans la quasi-totalité des pays européens. La montée des forces d’extrême droite doit être considérée comme un signal d’alarme de ce qui arrive quand on n’entend pas l’insatisfaction et les frustrations des populations.

Ségolène Royal plaide pourtant pour un traité différent...

Francis Wurtz.

Elle préconise un traité strictement institutionnel, avec un volet social. Cela veut dire que l’on retirerait du texte soumis aux Français la partie la plus contestée, autrement dit la structure de l’Europe libérale. Mais ce qu’elle ne dit pas, c’est que le futur traité s’ajouterait au traité actuel et que la partie contestée resterait entièrement en vigueur. On ferait se prononcer les électeurs seulement sur les modifications.

C’est une tromperie, exactement comme le « mini-traité » proposé par Sarkozy. La majorité des électeurs socialistes qui ont voté « non » le 29 mai 2005 doivent se sentir floués. De plus, l’idée d’inclure un volet social est partagée par tous les partisans du « oui ». Si on ne touche pas à la politique économique, on s’interdit de faire une vraie politique sociale. Enfin, quand Ségolène Royal avance qu’il ne faut pas pénaliser les pays qui ont ratifié la constitution, c’est exactement l’argument des gouvernements qui sont favorables au TCE. Il n’y a pas eu de référendum dans ces pays mais un vote à la sauvette par les Parlements. Et dans les rares pays où il y a eu un référendum, il n’y a pas eu de débats.

Dominique de Villepin prétend que le « non » nous a affaiblis. Ne faut-il pas, comme le préconisent les dirigeants socialistes, chercher à dépasser le clivage du 29 mai 2005 ?

Francis Wurtz.
_ Le « non », surtout en France, a été la première occasion d’ouvrir un véritable débat sur les fondements à donner à l’Union pour que les Européens puissent à nouveau se retrouver dans ce grand projet. Cela a été un grand service rendu à la cause européenne.

Nous avons exprimé notre volonté de politiques communes permettant d’user de l’atout que représente l’unification de nos peuples et de nos nations, pour faire émerger d’autres règles qui défendent un modèle social et démocratique avancé, afin de le faire progresser dans le monde.

Si on ne conteste pas le cours actuel de façon positive, comme on l’a fait, ce seront des contestations négatives, populistes, d’extrême droite qui risquent de se manifester demain. Les responsables politiques que nous allons élire cette année seront ceux qui finaliseront les négociations sur le futur traité européen. Il est donc très important de savoir, avant de voter, comment ils entendent se comporter.

On entend dire que le fonctionnement de l’Union européenne est bloqué. Comment relancer la machine ?

Francis Wurtz.
_ Le premier problème de l’UE n’est pas son fonctionnement. C’est le contenu de sa politique, qui dresse les gens les uns contre les autres, qui met en concurrence systématique les modèles sociaux pour les tirer vers le bas au nom d’une conception suicidaire de la compétitivité. On ne peut pas réussir une entreprise de convergence de 27 pays et d’un demi-milliard de personnes sans le consentement ni l’implication des citoyens.

Or le fossé se creuse de plus en plus entre les citoyens européens et les institutions. On le voit lors des élections européennes, où il y a de moins en moins de participants. On le voit dans les enquêtes d’opinion. Je suis pour que l’Europe fonctionne mieux, et si ce n’était qu’un problème de fonctionnement, on arriverait facilement à se mettre d’accord.

http://www.humanite.fr/journal/2007...

Messages

  • je ne suis pas étonnée, que pouvions nous attendre d’autre comme comportement, le PS a appelé à voter "oui" et se fiche pas mal de ce que le peuple Français veut !

    • S.V.P. il est reconnu que 60% des P.S. encartés ont voté NON au T.C.E. OK.

      Salut et fraternité.Rosay.

    • Bien entendu, et c’est bien pour cela que la position de SR est grave, et dans ces conditions, dire que MGB incarne une candidature de rassemblement ne relève pas du seul slogan :

      En effet, comment ne pas y trouver des raisons supplémentaires de largement rassembler les électeurs du « non », y compris bien entendu parmi les électeurs traditionnels du PS, pour mettre en œuvre une politique permettant de :

       Infléchir la construction européenne et travailler à des initiatives pour l’élaboration citoyenne d’un nouveau traité, facteur de progrès social de démocratie et de paix ;

       Inverser la logique de cette Europe du « moins disant social » dont le dogme est la concurrence libre et non faussée, soumise aux lois du tout marchand de l’OMC, incompatible avec la reconquête et l’extension des services publics que nous voulons ;

       Réorienter les missions de la BCE et créer un pôle financier public porteur d’une nouvelle politique du crédit et d’une nouvelle politique industrielle.

      Si ces conditions n’étaient pas réalisées, le programme de notre candidate ne serait qu’un catalogue… il nous faut donc œuvrer au rassemblement le plus large et ne pas hésiter à « profiter » de l’espace que nous ouvrent les positions ultra libérales de la candidate du PS.

      Francis G de Quincy

    • Et Sarko quel qualificatif alors ??????!!! super hyper ultra libéral !!!!!!

      Ségolène Ultra libérale je ne crois pas ,et ce n’est que mon avis.

      Elle est autoritaire ; ça surement !!.

      Toutefois je m’autorise à rappeler que la candidate .MG.B. n’est pas la candidate du P.C.F.

      mais la candidate de la gauche anti-libérale,c’est beaucoup plus important .S.V.P.pas oublier.

      Salut et fraternité.Rosay.