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G.W. Bush : la situation s’améliore

Publie le jeudi 28 août 2003 par Open-Publishing

Il n’y a guère que G.W. Bush pour trouver que la situation s’améliore
( 28 août 2003 )

L’Hôtel Palestine, et le Sheraton voisin, abritent des dizaines d’Occidentaux, diplomates, hommes d’affaires, journalistes, ainsi que des Irakiens venus de l’étranger et travaillant avec la coalition menée par les Etats-Unis. Au Sheraton, plusieurs clients occidentaux ont trouvé des messages, glissés sous la porte de leur chambre, leur intimant l’ordre de quitter le pays. Le procédé indiquerait une complicité au sein du personnel de l’établissement. Ces derniers jours, la sécurité a encore été renforcée autour des deux principaux hôtels du centre de Bagdad. Les rues sont fermées à la circulation, les fouilles sont systématiques, les gardes américains et irakiens ont le doigt sur la gâchette.

D’autres endroits de Bagdad sont concernés par ce renforcement de la sécurité. Les bâtiments occupés par les Américains, qui ressemblaient déjà à des bunkers ou à des bases militaires, sont devenus quasiment inaccessibles. Les rues qui entourent le palais de la République, siège de l’administration de Paul Bremer, sont constellées de postes de garde, de blocs de béton et barbelés. L’Hôtel Bagdad, investi par des services de renseignement américains, est protégé par des dizaines de gardes armés côté rue, et par des tanks côté fleuve. L’ambassade britannique a été évacuée suite à une alerte à la bombe. Une rue du centre-ville où deux médias britanniques louent des maisons et où se trouve aussi l’ambassade de France a été fermée à la circulation.

Dans ce climat de peur croissante, certains paniquent. D’autres prennent des précautions élémentaires. Le personnel de l’ambassade britannique a été transféré soit vers le palais de la République, soit au Koweït. Des agences de l’ONU, des chancelleries et des ONG ordonnent à certains de leurs employés de prendre des vacances en Jordanie ou au Koweït, tandis que d’autres les renvoient dans leur pays d’origine, dont l’ambassade de France qui a réduit son personnel et fermé le centre culturel. La principale ONG britannique, Oxfam, a quitté l’Irak.

Le Comité international de la Croix-Rouge, qui a été l’unique organisation humanitaire à rester à Bagdad durant la guerre, a drastiquement réduit ses effectifs. Les diplomates, et certains journalistes anglo-saxons, ne se déplacent plus qu’accompagnés de gardes du corps exhibant ostensiblement leurs armes. Des chaînes de télévision et des agences de presse ont recruté d’ex-commandos des armées américaine et britannique qui indiquent dorénavant à leurs journalistes où ils doivent vivre, et où et quand ils peuvent se déplacer dans le pays !

Personne n’envisage d’issue prochaine à la crise. Tant les Irakiens que les étrangers semblent déprimés par la tournure qu’a prise cet après-guerre. Il n’y a guère que le président américain George W. Bush pour trouver que la situation s’améliore, et ses discours télévisés déclenchent en Irak insultes, moqueries et rires amers.