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GAZA J - 3 : "Lorsque le Messie arrivera, nous reviendrons."
Publie le dimanche 14 août 2005 par Open-Publishing1 commentaire
de Al Faraby
Les uns ont commencé à faire leurs valises, démontant jusqu’aux robinets et prises électriques de leur maison, tandis que les autres se refusent au moindre préparatif de départ et s’apprêtent à résister... une certaine confusion règne dans les colonies de la bande de Gaza à l’approche de l’échéance fixée pour leur évacuation.
Décidé à emporter tout ce qu’il pouvait, Yaakov Mazaltreen a démonté les robinets, fenêtres, prises électriques et même récupéré les tuiles de sa maison en prévision de son départ de la colonie de Peat Sadeh. Mais dans la colonie voisine de Kfar Darom, Irit Tsvaig n’a même pas pris la peine d’enlever le carillon de son porche. En revanche, elle héberge dans sa maison de nombreux sympathisants dans l’espoir de résister à l’évacuation.
Lorsque les soldats interviendront dans la Bande de Gaza la semaine prochaine pour faire partir les colons, certaines colonies, comme Peat Sadeh, seront certainement vides. Mais d’autres comme Kfar Darom seront pleines de manifestants. Si les habitants des deux colonies portent des bracelets orange, symbole de rejet du plan de désengagement, des divergences profondes idéologiques ou religieuses expliquent leurs réactions très différentes.
Peat Sadeh est un village établi il y a 12 ans sur une colline du Goush Katif. Nombre de ses habitants gagnaient bien leur vie en cultivant des fruits et légumes sous serre. Enclave marquée par la ferveur religieuse, Kfar Darom est isolée. En 1989, des colons se sont réinstallés dans ce qui était un kibboutz avant la création de l’Etat d’Israël, convaincus qu’Abraham avait autrefois fait paître son bétail à cet endroit.
A Peat Sadeh, qui compte une centaine d’habitants, Mazaltreen et ses voisins se sont rapidement résignés à voir leur colonie disparaître. Ils ont été les premiers à prendre contact avec les autorités pour négocier leur relogement, dans un kibboutz dans le Sud d’Israël.
Les colons de Peat Sadeh soulignent que leur décision a provoqué la colère d’autres colons qui voulaient maintenir un front uni contre le plan de retrait. Mazaltreen a reçu des coups de téléphone menaçants en pleine nuit d’interlocuteurs anonymes l’accusant d’être un traître, raconte-t-il.
Aujourd’hui, ils font partie de la minorité de colons qui savent où ils habiteront la semaine prochaine. "Il y a beaucoup de gens qui nous envient maintenant", souligne Viky Sabaj, une voisine de M. Mazaltreen.
Ces jours-ci, les rues de Peat Sadeh sont remplies de camionnettes de déménagement et de conteneurs. Les charpentes des toits ont été mises à nu, leurs tuiles rouges entassées sur des palettes dans la rue. "C’est dur, cela fait mal, mais nous n’avons pas le choix", souligne Mazaltreen, 40 ans, propriétaire d’une luxueuse propriété.
Lorsque les colons de Kfar Darom ont entendu parler du plan de retrait, beaucoup ont compté sur un miracle, voire sur l’arrivée du Messie, pour les sauver. Aujourd’hui, ils se préparent pour un nouveau siège, après celui subi par l’ancien kibboutz lors de la guerre israélo-arabe de 1948, sous le slogan "Kfar Darom ne tombera pas à nouveau".
Presque chaque maison accueille des militants venus de l’extérieur de Gaza pour aider les habitants de la colonie à résister. D’autres sympathisants se sont installés dehors dans des tentes, multipliant par deux la population de l’enclave à un millier de personnes.
"Il est clair même aujourd’hui que le retrait n’aura pas lieu", martèle Irit Tsvaig, 32 ans, mariée et mère de cinq enfants. "Dieu nous a donné ce pays pour qu’on y vive." Comme leurs voisins, les Tsvaig n’ont pas fait de préparatifs en vue de partir, même s’ils risquent de perdre un tiers de l’indemnité accordée par le gouvernement.
Ils cherchent plutôt à contrecarrer le retrait. Les femmes de la communauté se réunissent avant l’aube pour conduire des séances de prières contre le plan de désengagement et les hommes se plongent plus que jamais dans l’étude de la Torah, à la recherche d’une aide divine.
Même si leur colonie est détruite, les Tsvaig sont convaincus qu’à terme un troisième Kfar Darom renaîtra sur place. "C’est une prophétie", assure Mme Tsvaig. "Lorsque le Messie arrivera, nous reviendrons."
Messages
1. > GAZA J - 3 :" et quand les poules auront des dents....", 14 août 2005, 06:56
Bon ....bin.....c’est déjà une bonne nouvelle..." quand le messie arrivera, nous reviendrons "
ce qu’il ne faudrait pas, c’est que la justice et la paix s’installe quand " les poules auront de dents "