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Gaza : l’offensive de 18 jours a laissé derrière elle 129 morts et des scènes de dévastation...
Publie le dimanche 17 octobre 2004 par Open-PublishingLes habitants du nord de la bande de Gaza constataient samedi 16 octobre 2004 l’ampleur des dégâts après le redéploiement de l’armée d’occupation israélienne, dont l’offensive de 18 jours a laissé derrière elle 129 morts et des scènes de dévastation rappelant les lendemains d’un tremblement de terre.
Pas moins de 129 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, en Palestine occupée, depuis le lancement le 28 septembre dans le nord de ce territoire d’une vaste opération, baptisée "Jours de Pénitence".
A Jabaliya et Beit Lahiya, où se sont déroulés les combats les plus acharnés, une centaine de maisons ont été détruites et l’infrastructure a été lourdement endommagée, selon des sources sécuritaires palestiniennes et un correspondant de l’AFP sur place.
Une cinquantaine d’ateliers et des magasins bordant la route Saleheddine, principal axe routier dans la bande de Gaza, ont également été rasés par les chars et les bulldozers de l’armée d’occupation.
Dans les rues défoncées par les blindés aux abords de Jabaliya et Beit Lahiya, poteaux et câbles électriques ont été arrachés. Des flaques d’eau d’égout, notamment dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dégagent une odeur fétide.
Des quartiers entiers des deux localités étaient toujours privés d’eau et d’électricité samedi 16 octobre 2004.
"C’est pire qu’un tremblement de terre. Les Israéliens ont expulsé les Palestiniens en 1948 et en 1967 et ils essayent de faire la même chose maintenant", tonne Jamila Yehya, une réfugiée de 54 ans du camp de Jabaliya dont la maison a été détruite vendredi. "Sharon est pire que les nazis", s’emporte-elle en montrant les décombres de la maison de trois étages dans le quartier Al-Sikka, le plus sinistré du camp.
Non loin, des dizaines de femmes fouillent dans les ruines de leurs maisons détruites à la recherche d’objets de valeur ou d’effets personnels pouvant être récupérés.
Entourée de ses quatre enfants et portant dans les bras le cinquième âgé de cinq mois, Manal Abou Nadi, 32 ans, pleure sur un tas de gravats.
Sa maison et neuf autres appartenant à des membres de la famille Abou Nadi ont été détruites vendredi dans le quartier Al-Sikka, quelques heures avant le redéploiement de l’armée. "Ils ont détruit notre maison sans nous prévenir. Nous en sommes sortis pieds nus", sanglote-t-elle. "Sharon est un boucher".
Des dizaines de familles sans abri affluaient samedi dans les écoles gérées par l’agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens, espérant obtenir un logement temporaire ou passer la nuit sous des tentes.
Les blindés de l’armée d’occupation ont également dégradé un site archéologique byzantin datant du IVème siècle dans l’est de Jabaliya, y détruisant mosaïques et colonnes antiques.
Le site en question avait été récemment restauré à l’aide du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a indiqué à la presse Mouin Sadeq, un responsable du ministère palestinien du Tourisme qui l’a inspecté samedi 16 octobre 2004.
"Rien n’a échappé à la destruction, même ce site archéologique dont ils savent l’existence. Des inscriptions dans différentes langues indiquent qu’il s’agit d’un site archéologique et les drapeaux palestiniens et du Pnud flottent dessus", a-t-il ajouté.
Les forces d’occupation se sont redéployées vendredi soir hors des zones peuplées dans le nord de la bande de Gaza. Israël n’a toutefois pas officiellement annoncé la fin de l’opération et l’armée d’occupation est restée en territoire palestinien, non loin de la clôture de sécurité séparant la bande de Gaza du territoire israélien.
Les violences ont fait 4.493 tués depuis le déclenchement de l’Intifada, fin septembre 2000, dont 3.465 Palestiniens et 954 Israéliens.