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General Motors annonce 25 000 suppressions d’emplois

Publie le samedi 11 juin 2005 par Open-Publishing

de Bruno Odent

La direction programme une vaste restructuration incluant fermeture de sites et visant des coupes dans la couverture sociale des salariés.

Le PDG de General Motors (GM), Richard Wagoner, a annoncé mardi, lors d’une assemblée générale des actionnaires, la suppression de 25 000 emplois d’ici à 2008 dans ses usines d’Amérique du Nord. Cette décision, qui a aussitôt fait sensiblement remonter les cours de l’action GM à Wall Street, constitue surtout une forme de chantage à l’égard du syndicat du groupe. La direction du numéro un mondial de l’automobile brandit en effet ces coupes dans les effectifs en laissant planer la menace de restructurations encore plus lourdes au cas où le syndicat UAW (Union of Auto Workers) ne se montrerait pas « coopératif » dans la renégociation de la couverture maladie et vieillesse des salariés.

En fermant de nouvelles usines d’assemblage aux États-Unis GM, confronté à un net ralentissement des ventes, espère réaliser « 2,5 milliards de dollars d’économies annuelles » environ, a précisé Richard Wagoner. Principale raison des difficultés du groupe : la léthargie relative du marché automobile états-unien provoqué par la stagnation du pouvoir d’achat de la grande masse des salariés-consommateurs. Cette situation a conduit les différents constructeurs à se livrer à une guerre des rabais que GM a beaucoup plus de mal à soutenir que ses concurrents asiatiques.

Il nous faut « retourner à des niveaux de profit convenables sans une structure de coûts extrêmement compétitive », a assuré le PDG de GM, même si cela implique des mesures « difficiles et dérangeantes ». Avec « ces structures de coûts », c’est en fait une diminution substantielle des charges sociales que vise la direction du groupe. Et Wagoner de pointer les coûts d’assurance santé qui représentent, dit-il, « 1 500 dollars par véhicule produit chez GM ».

Le système de couverture sociale maison propre aux États-Unis - qui laisse des dizaines de millions de personnes hors de toute protection - affiche, il est vrai, ainsi sa fragilité. En cas de difficultés économiques, il devient beaucoup plus difficile à financer, y compris par les poids lourds du système comme General Motors, que lorsque la sécurité sociale est l’émanation de cotisations nationales de tous les acteurs économiques. Cela étant, cette fragilité ne saurait conduire à considérer la démarche de GM comme une fatalité. Car dans le même temps où la direction se livre à un chantage à l’emploi pour faire plier le syndicat et obliger les salariés à réduire leurs frais médicaux, en arguant de ses pertes, sa filiale financière GMAC a généré, elle, quelque 2,9 milliards de dollars de profits en 2004...

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