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Gênes G8 2001 : 190 avis de conclusion d’enquêtes, 50 manifestants accusés !

Publie le samedi 18 juin 2005 par Open-Publishing

Communiqué de presse G8 2001

190 avis de conclusion d’enquêtes pour les événements du contre-sommet G8 à Gênes qui accusent 50 manifestants de dévastation et pillage.

Cette fois on anticipe le couple de magistrats du parquet de Gênes Canepa et Canciani sur les vicissitudes judiciaires d’autres manifestants. Le parquet de Gênes a choisi de ’blinder’ - en effectuant une évidente opération politique - les procedures judiciaires contre les manifestants du contre-sommetG8 en 2001 : les magistrats Anna Canepa et Andrea Canciani, exonérés pour l’occasion de toute procédure ordinaire en cours, ont été chargé de suivre toutes les procèdures qui concernent les accusations contre les manifestants. Les résultats de cette choix du parquet sont là : 190 personnes sous enquête pour les événements et dommages signalés dans la rue sont terminés avec la démande de renvoi de peine en ajournement, tandis que 50 autres manifestants seront jugés avec l’accusation de dévastation et pillage.

Cela se passe en parallèle des dénonciations d’agression et violences contre la police et les carabiniers et les fonctionnaires responsables qui sommeillent parmi les dossiers casés dans les tiroirs par des magistrats du parquet accablés de travail ; en parallèle des deux procès pour les faits de l’école Diaz et ceux de la caserne de Bolzaneto dans lesquels on a assisté à plusieurs changements du collège des jurés qui, avec les temps bibliques de l’administration et la bureaucratie, s’installent dans une telle lenteur que toute espoir de poursuivre les forces de l’ordre tombe face à cette démarche de la magistrature qui ne peut qu’ anticiper la prescription.

D’autre par ces nouveaux procèdures à charge des manifestants visent des personnes qui avaient, pour les mêmes faits, dénoncé les violences et agressions subies par les forces de l’ordre ; cela ne peut que souligner l’aspect intimidatoire des nouveaux renvois de peine contre d’autres manifestants et devrait troubler les consciences "démocratiques" assoupies.

Dans sa "démocratique" application de la Loi, le Parquet de Gênes se distingue par sa volonté de jouer un rôle de premier plan dans les équilibres politiques au sein de la magistrature en relation à l’harcelement contre les 25 manifestants accusés, et bien d’autres à la suite. C’est l’histoire d’un parcours politique qui ne devrait pas être écrite dans les salles des tribunaux mais par les milliers des manifestants, protagonistes des journées du contre-sommet G8.

En plus d’une année d’audiences des procès contre les 25 manifestants, les occasions pour ouvrir des enquêtes et mettre en lumière les responsabilités des faits contestés dans les rues de Gênes en juillet 2001 ne sont pas manquées : la chaîne de commandement de la Police et des Carabiniers qui ont décidé les charges contre les manifestants, en particulier en Via Tolemaide, l’utilisation des barres en fer et de gaz non authorisés par les conventions internationale, les réticences et les mensonges des témoins clé, les événements de Piazza Alimonda qui ne peuvent que mettre en évidence l’obscure complexité des faits liés à l’omicide de Carlo Giuliani, et permettre une re-ouverture d’enquête.

Mais la Parquet de Gênes, dans son obsession justicialiste, ne veut pas garder ces traces puisque l’important, c’est-à-dire ce qui valorise l’empreinte de la justice, ici à Gênes, c’est de pouvoir inscrire la contestation au sommet G8 comme une - certes importante - parmi les nombreuses étapes de la vague répressive en cours.

On attend que tous ceux, collectifs, partis, associations, ong, mouvements et société civile, qui étaient présents à Gênes en juillet 2001, bougent !

http://bellaciao.org/it/article.php3?id_article=9030


Place Alimonda refait irruption dans le procès.

L’homicide de Carlo Giulani a été archivé en 2003 par le GIP Elena Daloiso sur demande du procureur Franz , selon lequel le projectile fut dévié par une pierre et dans tout les cas Placanica tira par légitime défense , mais plusieurs points restent encore obscures .

Le 5 avril 2005 , durant la 43 ème audience du procès pour dévastation et pillage durant le g8 de Gênes , le procureur Anna Canepa et Andrea Canciani demandent a la cour d’écouter des témoins des forces de l’ordre présents sur la Place Alimonda , afin d’éclaircir l’évènement qui a mené a l’homicide de Carlo Giuliani.

Dans l’audience du 19 avril 2005 , la 45 ème audience , la défense obtient les enregistrements de la salle opérative des carabiniers pour la journée du 20 juillet 2001 , très utiles pour éclaircir des points liés à la place Alimonda.

Les témoins appelés pour la 46 ème audience (le 26 avril) sont le vice-prefet de police Adriano Lauro , Fillipo Cavataio (chauffeur du land rover defender où se trouvait Placanica) et le colonel Giovani Truglio (commandant de la compagnie CCIR durant le g8 de Gênes).

Absents justifiés Truglio et Cavataio, donc seul écouté Lauro.

Adriano Lauro est le fonctionnaire de police responsable des 1OO carabinier du XII bataillon Sicilia , comandant du capitaine Claudio Capelle et protagoniste des faits de la Place Alimonda.

Il affirme que « de un peu près 70 mètres de distance » il a vu le corps de Carlo Giuliani par terre, il a compris qu’il était mort, et a pensé que la cause était une pierre entrevue près du corps, il en a déduit que les coupables étaient des manifestants, observant enfin « le sang giclé de la tête de Carlo Giuliani ».

La défense réussit a montrer au fonctionnaire la pierre trouvée a coté du corps de Carlo Giuliani (qui dans les répertoires photographiques a une vie : apparaître, disparaître, réapparaître). Lauro se représentera le 10 mai au tribunal.

Les questions harcelantes de la défense et les vidéos ainsi que les photos mettent en difficulté le brillant fonctionnaire de police : a partir des répertoires montrés par la défense on voit que la pierre n’est pas proche du corps de Carlo Giuliani jusqu’a quand le service mobile de milan avec une partie du bataillon Sicile reprennent possession de la place.

Outre la pierre, quand sont déjà arrivés les secours, apparaît aussi un déchirement en forme d’étoile sur le front de Carlo Giuliani.

Lauro dans la précédente audience avait parlé de « cristallisation » de la scène, incohérence relevée aussi par la cour.

Il reconnaît la pierre, reconnaît aussi que sur la cagoule (fournit par la famille Giuliani a la défense) il n’y a pas de dommage sur le tissu au niveau du front (ce qui démontre que le coup a été donné après que la cagoule ait été enlevée).

Enfin le dirigeant, qui sur la Place Alimonda indique un manifestant comme l’assassin de Carlo hurlant « c’est toi qui l’a tué avec ta pierre ! » anticipant de quelque façon la théorie avec laquelle a été archivé le cas, il se voit donc pris sur le fait par la défense avec un film où l’on voit très bien le témoin ramasser la pierre et la lancer vers les manifestants. Lors de la 47 ème audience il y a une grande attente pour l’arrivée de Placanica , mais pour des raisons de santé ( tombé dans l’escalier) l’ex carabinier ne se présente pas.

En revanche sont présents Dario Raffone , le carabinier qui était a bord du land rover avec Placanica et Giuseppe Zappia , commandant du peloton de Raffone et de Placanica,le premier de la compagnie CCIR du Bataillon XII sicile.

La déposition de Dario Raffone est associée a celle du 10 mai de son collègue Fillipo Cavataio , le carabinier du XII bataillon Sicile qui se trouvait sur la place Alimonda au volant du defender qui transportait Raffone et Placanica.

Durant leur déposition, caractérisés par de nombreux « je ne me rappelle pas », émergent beaucoup de points obscures qui (avec ceux de la déposition de Lauro) rendirent nécessaire la réouverture du cas.

Si avec Lauro émergent des incohérences entre ce qui est affirmé et ce qui est montré dans les vidéos, pour ce qui est de la situation de la place au moment et immédiatement après la mort de Carlo, avec Raffone et Cavataio rien n’est dit sur les mouvements et les présences autour du defender, avant et après l’homicide de carlo Giuliani.

Bien sur il n’entendent pas les coups de feu, ne se rappellent pas de l’heure et demi que le land rover a mis pour arriver aux urgences. Ils ne se rappellent pas qu’ils se soient arrêtés entre deux, ils ne demandèrent rien a Placanica , ils ne se rappellent simplement de rien.

En aide, pour dire, se rajoute la déposition de Giuseppe Zappia qui (très précis sur la reconstruction de la journée) tombe dans un trou de mémoire quand on arrive au fait de la place Alimonda.

Sans le vouloir pourtant, il fournit des informations importantes : Zappia dit avoir su que le land rover, partit de la place Alimonda, avant d’aller aux urgences serait passé par la centrale opérative des carabiniers de Forte San Giuliani.

Une donnée intéressante, qui décrédite la honteuse déposition de Raffone , qui avait répété et soutenu qu’il n’y avait pas eu d’arrêt entre deux.

Par contre il reconnaît, dans l’agent près du corps de Carlo Giuliani , la capitaine Claudio Cappello.

Cavataio , écouté durant la 48 ème audience , évoque des choses quand même sur la fin.

D’abord, après avoir fait écouter une communication radio entre le colonel Truglio et le Général Desideri ( commandant de la région carabinier Ligurie et présent dans la salle opérative des carabiniers) dans laquelle Truglio dit a un certain moment que le defender est allé a la fiera del mare , quartier général des forces de l’ordre durant le g8 ( il est environ 18 :20) , Cavataio fait semblant de ne pas se rappeler s’ils sont allés avant à l’Hospital Galliera et après in fiera ou avant fiera et après à l’Hospital

Dans la seconde partie de son contre examen, évidement il change de version et dit que lui , Raffone et Placanica ont été soignés tous les trois a San Giuliani (commandement provincial des carabiniers).

De tout cela, il n’y a pas de trace dans les rapports de service, ni dans aucun des interrogatoires de Placanica et de Cavataio lors du procès a leur charge.

Dans l’attente de L’ex-carabinier Placanica , qui a confirmé dans plusieurs interview qu’il viendra témoigner au procès a Gênes et répondra aux questions des avocats , la place Alimonda reste encore avec plusieurs interrogations.

1)Combien de personne étaient présentes dans le land rover ? Bien sur, vu que Raffone ne se reconnaît pas dans la photo du defender juste après le coup de feu (où l’on voit d’un coté une main qui tient encore le pistolet, et en arrière un autre carabinier qui se tient la tête entre les mains. Raffone dit de n’avoir jamais touché le pistolet, de ne pas se reconnaître dans la personne se tenant la tête, et que dans la camionnette ils étaient trois.......

2)Qui étaient ces personnes ? Car ni Raffone , ni Cavataio nomment le carabinier Rando , qui raconte être monté avec un maréchal qui a pris le volant du defender , juste après l’homicide de Carlo ?

3)Pourquoi le defender met une heure et demie pour aller de la place Alimonda à Galliera ? Et s’il est vrai comme l’affirme Cavataio, que le defender avant d’aller a Galliera va autre part (Fiera, San Giuliano , ou ailleurs). Pourquoi cela n’a jamais été dit et ne se trouve dans aucun rapport ?

4)Pourquoi la scène de la place semble être camouflée par les forces de l’ordre ? Une pierre qui apparaît et disparaît ? Un coup sur le front de Carlo, qui apparaît sans cagoule, alors que la cagoule ne présente aucun déchirement ?

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