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Georges Frêche mis en examen pour ses injures envers des harkis

Publie le vendredi 24 mars 2006 par Open-Publishing

le président socialiste de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, a été mis en examen pour "injures envers un groupe de personnes en raison de son appartenance ethnique, raciale ou religieuse", après ses propos contre les harkis, a-t-on appris, vendredi 24 mars, de source judiciaire.

Lors d’une cérémonie, le 11 février à Montpellier, Georges Frêche avait traité de "sous-hommes" des harkis, leur reprochant d’avoir participé le jour même à une manifestation de l’UMP. La communauté harkie avait aussitôt exprimé sa colère, et la polémique au sein de la classe politique avait contraint les dirigeants socialistes à exclure provisoirement M. Frêche du bureau national du parti, avant d’éventuelles sanctions.

L’INÉGIBILITÉ A PRIORI EXCLUE

Une information judiciaire avait été ouverte le 2 mars à l’encontre du président du conseil régional. Dans ce cadre, les propos qui ont conduit à la mise en examen de M. Frêche sont les suivants : "Vous faites partie de ces harkis qui ont vocation a être cocus jusqu’à la fin des temps", "Vous êtes des sous-hommes" et "Vous êtes sans honneur", a-t-on précisé de source judicaire.

L’entourage du président Frêche s’était à l’époque félicité que le procureur ait choisi cette procédure classique, qui offre davantage de moyens à la défense qu’une citation directe devant un tribunal. Ensuite, la poursuite judiciaire s’inscrit dans l’article 33 du code pénal, qui prévoit 22 500 euros d’amende et six mois d’emprisonnement, mais exclut, a priori, toute atteinte aux droits civiques, et donc à l’éligibilité.

Me André Ferran, avocat de Georges Frêche, a précisé à l’AFP que son client avait été mis en examen mardi, et que celui-ci avait réaffirmé au juge d’instruction qu’il n’avait à aucun moment voulu injurier la communauté harkie et que ses propos s’adressaient à un individu. Me Ferran, qui table sur la relaxe de son client, s’est dit "serein parce que ni sur le plan du droit ni sur le plan de l’appréciation, il n’y a matière à condamner". L’avocat a cependant évoqué une "instrumentalisation politique du dossier" et indiqué que "sa seule inquiétude" était que les politiques fassent pression sur la justice. Selon lui, "on ira forcément à un procès avant ou après l’été".