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Grenoble : plus nombreux contre le CPE que le 18 mars
Publie le mercredi 29 mars 2006 par Open-PublishingMalgré la pluie, une grosse pluie de printemps, entrecoupée parfois par un rayon de soleil, nous étions très très nombreux, beaucoup plus que la manifestation du samedi 18 mars.
A l’arrivée, au parc Paul Mistral, devant le Palais des Sports, les organisateurs annonçaient 60 000 personnes, les dernières n’étant pas encore parties de la gare (1h30 environ de trajet).
Quasiment tous les lycées étaient représentés, Grenoble et banlieues et villes alentours comme Vizille et Voiron. Les lycéens semblaient plus nombreux que les étudiants (erreur d’appréciation ? à rectifier éventuellement). Ils avaient travaillé leurs banderoles, comme le Lycée Louise Michel, avec la reproduction de la tête de la communarde. Les profs et les parents d’élèves les accompagnaient.
Beaucoup de jeunes des banlieues, en lycée, en centre de formation professionnelle ou tout simplement ceux qui « tiennent les murs »...
Les élèves ingénieurs de l’INPG pas peu fiers : LE CPE NOUS CONCERNE, etc. Des représentants des centres pour enfants handicapés, des jeunes handicapés en fauteuil : LE CPE ME PARALYSE. Pas mal de salariés de tous les syndicats... et les retraités venus défendre leurs petits enfants.
Bref, toute la manif bon enfant avec musique et orchestre de percussions.
A l’arrivée, des jeunes parcouraient la pelouse pour appeler à continuer la manif, ils n’avaient pas l’air d’être très suivis.
La suite, ce soir, si suite il y a eu.
Ce soir, à 20h30 à l’Heure Bleue à St Martin d’Hères, grand meeting pour prendre les décisions qui s’imposent pour la suite à donner au mouvement.
Caroline
Grenoble : récit à chaud de la manif anti-CPE
La manif massive à Grenoble ce matin (60.000 manifestants selon la CGT) a circulé depuis la gare jusqu’au parc Mistral par les grands boulevards, entre 10h et 13h.
La CGT et les CRS se sont parfaitement coordonés pour « encadrer la manif » et systématiquement empêcher qu’elle se dirige vers les rues du centre-ville ou vers la préfecture. L’arrivée au parc, entre merguez et lapins-à-pile-duracel, scandant des slogans sur leur podium des syndicats-caca, a pris beaucoup de temps.
De très nombreuses personnes, plusieurs centaines (voire plus d’un millier) sont cependant reparties vers la ville pour exprimer leur rage dans les lieux dont on cherche à les exclure. Les flics ont réagit au quart de tour, forçant les manifestants à se séparer en petits groupes. Maintenant dispersés dans de nombreux endrois de la ville, ils sont poursuivis par des flics un peu partout, qui gazent à tour de bras.
L’ambiance est assez dingue dans la ville, avec des groupes de personnes qui courent en tout sens, des gens éffrayés par les fliques et les cavalcades, des commerçants angoissés sur le pas de leurs boutiques (qui refont tomber leur rideaux de fer), des effluves de lacrymo, des clameurs qui partent d’un peu partout... C’est sans doute loin d’être fini, alors que la pluie s’est arrêtée depuis une heure...
A l’heure qu’il est (15h45) on estime à peu près à 35 le nombre de personnes arrêtées.
Il est certain que pour beaucoup de personnes qui se font gazer depuis un mois, et qui voient monter la colère et le sentiment d’impuissance, le choix des grosses centrales syndicales d’encadrer ainsi la manif, ne fait qu’accentuer la frustration et l’incompréhension. La partie lycéenne du cortège a intégralement été encadrée par des robocops (qui s’effaçaient devant l’arrivée du Service d’ordre-cgt, dans la partie « salariés » de la manif).
Comment considérer qu’après un tel encadrement de la contestation, une arrivée dans la foire « merguez-concert » du parc mistral « va rendre tout le monde heureux ? » Comment ignorer que des milliers de personnes, de jeunes, ont le sentiment de n’avoir strictement aucune prise sur le monde dans lequel ils vivent ? Et que cette impuissance est très largement renforcée par des organisations syndicales qui limitent la contestation au comptage des manifestants au carrefour Berriat/Jaurès... Des syndicats qui appellent à l’unité pour mieux se dissocier des personnes réprimées ?
bon voilà, c’est écrit très vite
en attente de récits moins essouflés