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Grogne sociale : les syndicats préparent la suite
Publie le samedi 22 janvier 2005 par Open-Publishing1 commentaire
Revigorés par le succès des grèves et des manifestations de jeudi et par la mobilisation des cheminots mercredi, les syndicats du secteur public -enseignants en tête- préparent la suite, tout en caressant l’espoir de voir naître un mouvement d’ampleur interprofessionnelle avec les salariés du privé autour du thème du pouvoir d’achat.
Les fédérations de fonctionnaires -qui se réuniront jeudi soir pour décider de la suite des événements- ont déjà prévu de se joindre aux manifestations organisées dans toute la France samedi 5 février par quatre confédérations (CGT, CFDT, CFTC et FO) pour la défense des 35 heures, des salaires, de l’emploi et du code du travail.
Les syndicats de cheminots y pensent aussi et pourraient se retrouver également la semaine prochaine pour faire le bilan de la grève de mercredi dernier.
"La journée du 5 aura justement pour but de montrer qu’il n’y a pas deux France qui s’opposent, mais une seule prête à se mobiliser sur la question du pouvoir d’achat", souligne Jean-Marc Canon, secrétaire général de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires-CGT (UGFF-CGT).
"Aujourd’hui, dans le public comme dans le privé, l’augmentation du pouvoir d’achat est prioritaire, socialement et économiquement, pour toutes les catégories de salariés", estime pour sa part le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly.
"En bloquant la négociation", ajoute-t-il, "le gouvernement entame un rapport de force. De son côté, le patronat qui se félicite d’obtenir satisfaction auprès du gouvernement, privilégie la déréglementation et l’augmentation du temps de travail à l’augmentation du pouvoir d’achat des salaires".
FO appelle donc les "salariés du privé et du public à préparer la manifestation du 5 février 2005 avec comme thème prioritaire : augmenter les salaires, pas les horaires".
Entre 200.000 à 300.000 personnes dans les rues jeudi selon les sources, des taux de grévistes dépassant les 30% -avec des pointes proches de 50% dans certains secteurs-, les fédérations de fonctionnaires peuvent en tout cas se targuer d’avoir atteint pour le seul secteur public une mobilisation qui rappelle celle du mouvement contre la réforme des retraites en 2003.
Tête de pont de cette contestation naissante, les syndicats d’enseignants se rencontreront dès lundi après-midi pour décider de la suite.
"Nous sommes extrêmement satisfaits du mouvement de jeudi. Nous avons des taux très proches de ce qu’on a pu faire de mieux en 2003", a expliqué vendredi à l’Associated Press l’un des secrétaires généraux du Syndicat national des enseignements du second degré (SNES, premier syndicat des collèges et lycées) Bernard Boisseau.
"Les collègues sont conscients qu’on est entré dans une dynamique mais veillent à ne pas refaire les erreurs de 2003, c’est à dire ne pas s’emballer et construire quelque chose de sérieux en élargissant le plus possible", a-t-il ajouté.
"Ce que je peux dire, c’est que les premières réponses du gouvernement -Fillon ne dit rien, Dutreil dit qu’il n’a rien à donner et Raffarin fait de même- ont plutôt tendance à encourager les collègues pour la suite", poursuit M. Boisseau.
Outre l’appel à participer aux manifestations du 5 février, les syndicats d’enseignants débattront lundi de l’éventuelle mise en place de "mouvements tournants", académie par académie en février au gré du calendrier des vacances scolaires, et de l’organisation d’un "temps fort" pour le début des débats parlementaires sur le projet de loi d’orientation pour l’Ecole mi-février.
A plus long terme, l’idée d’une manifestation nationale des personnels de l’Education en mars à Paris est déjà soulevée par certains syndicalistes.
"Pour l’instant, le gouvernement ne semble pas vouloir donner suite aux revendications légitimes des fonctionnaires et à ce qui semble être, d’après les sondages, un fort soutien de la population", juge, lui aussi, Jean-Marc Canon. "Au delà du 5, il est donc vraisemblable que de nouvelles initiatives auront lieu si le gouvernement refuse de reprendre des discussions". PARIS (AP)
Messages
1. > "Grogne" ?, 25 janvier 2005, 16:13
N’est-il pas préférable de laisser les "journalistes" des médias poubelles utiliser le terme de "grogne" pour désigner la légitime colère organisée du monde du travail ?
Sommes nous vraiment TOUS obligés de reprendre à notre compte la novlang du capital ?