Accueil > Halte à le prolifération publicitaire

Halte à le prolifération publicitaire

Publie le samedi 23 juillet 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

Bonjour,

Marre de voir ta ville de plus en plus défigurée par la publicité ? Marre de voir les abords des villes cernées par les zones commerciales et leurs batteries de panneaux ?
Il est possible de se rallier à l’association Paysages de France qui lutte depuis près de 15 ans contre le phénomène... et qui gagne ses combats !

http://paysagesdefrance.free.fr/agissez/pub/petition/index.htm

Marianne

Madame,

Vous avez interpellé Madame Billard au sujet de la prolifération des panneaux publicitaires à Paris, en particulier dans les quartiers Est et Nord.

Tout d’abord, je vous présente les excuses de l’équipe de Madame Billard pour le délai de réponse ; l’actualité a été quelque peu chargée avec le changement de gouvernement et le débat sur les ordonnances, entre autres.

Ensuite, je précise que si je me permets de mettre en copie Madame Charlotte Nenner, Conseillère de Paris, c’est qu’elle pourra certainement vous apporter le plus de précisions sur ce sujet.

Madame Billard partage votre désapprobation de l’agression publicitaire permanente que nous subissons, aussi bien dans les transports en commun que dans la rue, d’ailleurs. Elle réprouve, au-delà de la seule question du paysage qui à elle seule suffirait à justifier une forte indignation, le modèle de société consumériste que porte la publicité, de manière totalement irresponsable au regard des urgences environnementales et sociales. Qui plus est, nombre de publicités véhiculent un message dégradant, notamment pour les femmes.

Mais, en tant que députée, elle ne peut avoir d’influence autre que morale sur les décisions de la Ville de Paris en la matière. En effet, elle ne détient qu’un mandat électif unique, étant hostile au cumul des mandats. Au plan législatif, elle a eu l’occasion de déposer des amendements contre certains types de publicités, ou certains allégements de contraintes pour les publicitaires voulus par le gouvernement, dans le cadre notamment des textes sur la santé publique. Elle a alors dû affronter les lobbies de l’alcool et de l’agro-alimentaire (lutte contre l’obésité).

Au plan parisien, le groupe Verts au Conseil de Paris est actif sur cette question, notamment Madame Nenner, qui suit de près, notamment, la révision du Règlement local de la publicité. Membre du CA de la RATP, elle y est également intervenue contre l’envahissement de l’espace des transports en commun par la publicité. Aussi, je me permets de copier ci-dessous ses dernières interventions en Conseil de Paris sur le sujet, à propos de la renégociation de la convention qui lie la Ville à la société Decaux, et de Paris Plage. Il est à noter que malheureusement, l’exécutif n’a pas souhaité soutenir ses amendements, qui ont été repoussés. La prise de conscience de la nécessité d’une réglementation plus stricte de la publicité n’a hélas pas encore gagné les groupes politiques partenaires des Verts dans la majorité parisienne.

C’est pourquoi les interventions citoyennes telles que la vôtre sont plus que jamais nécessaires. Madame Billard, totalement solidaire de Madame Nenner, ne peut que vous encourager à continuer de porter vos revendications en faveur d’une libération de l’espace public de la pollution publicitaire auprès du maire de Paris et du maire du 19e.

Vous souhaitant un bon été,
Thomas Giry


Thomas Giry
assistant parlementaire de
Martine Billard
députée de Paris
14, rue Saint Germain L’Auxerrois
75 001 Paris
tél. : 01 42 36 04 52
fax : 01 42 36 04 53
courriel : Martine.Billard-Paris@noos.fr
Sur la Toile : http://martinebillard.org

Conseil de Paris 11 juillet 05
DF 2005 52 - Convention JCDecaux colonnes et mâts porte-affiches Intervention Charlotte Nenner

Ce projet de délibération nous pose des problèmes de forme et de fond.

Cette délibération fait partie de celles, arrivées en retard par rapport à notre règlement intérieur. Cela montre bien le difficile travail pour nous, conseillers de Paris, qui souhaitons délibérer, débattre et amender des projets de délibérations, et non pas seulement servir de chambre d’enregistrement d’une politique qui se ferait en dehors des rangs de notre assemblée. Voilà pourquoi nous continuons de vous demander le report de ce projet de délibération.

Je comprends votre impatience à lancer cette nouvelle convention qui, par son haut niveau de rémunération, liée à une baisse du nombre de mats et de colonnes. Mais ceci révèle surtout le scandale des conventions actuelles, qui contribuent activement aux profits de la société JCDecaux, tout en bradant l’espace public. Cette convention est bien meilleure pour la Ville, mais vous ne devriez pas vous lancer dans de nouvelles conventions, sans écouter nos remarques et nos critiques, que nous voulons constructives.

Première critique : la durée proposée de la convention. Nous allons nous engager pour une durée de 12 ans. 12 ans où tout un pan de l’affichage publicitaire sur mobilier urbain sera figé et contraint par cette convention. 12 ans où l’exclusivité sera à nouveau pour un afficheur, sans possibilité de mise en concurrence. Ce problème de la durée, vous le dénonciez à l’époque lorsque la précédente municipalité signait des conventions pour 10, 12 ou même 18 ans.
D’autant que nous sommes en pleine discussion du règlement local de publicité, qui aura, je l’espère, une influence déterminante sur les mobiliers urbains publicitaires. Il ne faudrait pas que les conventions fixent des contraintes au RLP. C’est bien le RLP qui doit guider la politique de l’affichage publicitaire et les conventions d’occupation de l’espace public et non l’inverse. Voilà donc l’objet du premier amendement que nous vous proposons, visant à une révision de cette convention à l’issue de l’adoption du nouveau règlement local de publicité.

Deuxième critique : le choix d’aménagement urbain.
Vous vous êtes engagés dans une politique de réduction du mobilier urbain, mais malheureusement cette réduction a oublié la réflexion globale que nous devons avoir de l’espace public. Vous nous annoncez ainsi moins 223 colonnes Morris et moins 22 mâts porte affiche. Ceci montre bien l’approche quantitative, sans réflexion globale sur le mobilier urbain, mobilier qui participe de beaucoup à l’encombrement des trottoirs.

Ainsi l’on voit sur quelques mètres carrés de trottoir : un feu rouge, un panneau indicateur routier, un autre pour les piétons, une poubelle, un MUPI, quelques potelets et un mât porte-affiche. Une véritable forêt où l’information est noyée et perdue, et où le piéton n’a plus sa place. Il convient donc d’examiner toutes les possibilités afin de libérer l’espace public de tous les mobiliers inutiles. Chers amis, libérons les trottoirs !

Autant les colonnes Morris font partie du paysage urbain parisien et peuvent désormais accueillir des services publics intéressants (téléphones, toilettes, par exemple), autant les mâts porte-affiches constituent à mes yeux l’archétype du mobilier urbain inutile et laid. Les services rendus par cet affichage " culturel " sont également à démontrer : ainsi les affiches présentes sur les mâts n’ont souvent qu’un rapport lointain avec la culture. On a pu y voir récemment de la publicité pour le salon de la piscine et du sauna.

C’est l’objet du deuxième amendement qui vise à supprimer les mâts porte affiche des trottoirs parisiens.

Durée trop importante, mauvais timing et nouvelles orientations en matière d’aménagement urbain : autant de critiques qui doivent nous permettre de modifier notre rapport aux afficheurs publicitaires par une approche plus globale des supports et conventions et d’améliorer ainsi la qualité de l’espace urbain.


Conseil de Paris - 11 et 12 juillet 2005
Intervention Charlotte Nenner
DGIC 2004 0014 - Conventions Paris Plage 2005

Les vacances sont bientôt là. Mais pour beaucoup de parisiens et de franciliens, ces vacances ne riment pas forcément avec voyage. Depuis 2001, la Ville de Paris ne les oublient pas et organise " Paris Plage ". Succès populaire, cette opération désormais emblématique de Paris d’été, est une très belle illustration des bienfaits d’une ré appropriation des voies sur berges de la Seine. Ces berges, qui sont abandonnées le reste de l’année au tout-automobile, sauf les dimanches et jours fériés.

Nous nous réjouissons donc du lancement de Paris Plage 2005 qui nous n’en doutons pas aura le même succès que les précédentes éditions.

D’ailleurs nous regrettons que Paris Plage ne dure qu’un mois, alors que nous devrions l’étendre dans le temps pour qu’à terme cela puisse coïncider avec les vacances scolaires, c’est-à-dire sur tout juillet et tout août. On ne peut se satisfaire de ce statu quo et espérons que pour l’été 2006, nous aurons une opération d’une plus grande ampleur, dans le temps, mais aussi dans l’espace.

Mais revenons aux conventions de partenariat dont il est question dans ce projet de délibération.

Comme l’année dernière, nous nous inquiétons de la place grandissante des partenaires sponsors dans le financement de Paris Plage. En effet il nous paraît dommage de monter cette opération municipale avec une très grande majorité de fonds privés, alors que cette magnifique fête pourrait tout à fait être financée par les deniers publics.

Ainsi, les conventions passées avec 17 entreprises montrent combien le recours aux sponsors est devenu non pas " du beurre dans les épinards ", mais bien les épinards eux-mêmes, l’apport des partenaires s’élevant à 1 611 192 euros, soit encore plus que l’année dernière.

Certains pourront bien évidemment se réjouir de voir l’argent du contribuable ainsi " sauvegardé ". Mais je rappelle que la publicité n’est pas de l’argent facile, qui tombe du ciel ; ce sont les consommateurs qui la payent in fine. Et l’importante participation d’entreprises au financement d’opérations municipales ne va pas sans risques, ni sans contreparties, surtout avec une telle proportion argent public / argent privé.

Les risques, nous les connaissons : atteinte à l’indépendance, envahissement publicitaire et fourvoiement du service public en opération commerciale.

Heureusement les logos sur Paris Plage ne sont pas trop ostentatoires mais le risque est toujours là de transformer cette belle fête, en foire commerciale. C’est aussi une forme de privatisation de l’espace public qui pose problème.

La Ville de Paris doit-elle continuer à s’engager dans cette voie au risque de faire perdre leur âme aux dites manifestations, en les livrant même partiellement à la loi du marketing et du marché ?

Par ailleurs il est dommage qu’aucune place ne soit faite aux acteurs de l’économie sociale et solidaire, alors que Paris Plage peut aussi être une vitrine et une activité intéressantes pour eux, dans le cadre par exemple d’un village associatif.

Certes, cette année, les entreprises ont été choisies suivant des critères spécifiques, je cite : convivialité, détente, préoccupations environnementales, renommée touristique, image de la ville, qualité de l’accueil.

Mais nous sommes encore loin d’une charte qui permettrait de fixer des règles en matière de partenariat d’opérations municipales. Règles de choix des sponsors bien sur, mais également engagements demandés aux entreprises partenaires. Ainsi des engagements éthiques, environnementaux et sociaux pourraient être demandés aux partenaires qui souhaitent être associés à des évènements populaires.

Ainsi il convient d’interroger les pratiques des entreprises sponsors : délocalisation, travail des enfants, pratiques sociales, travail précaire, production de déchets, contribution à l’effet de serre ... rien n’est pour l’instant demandé à Décathlon, à Eurest, à Lafarge, à FNAC, à Paru Vendu ou à Moneo, alors que tous pourront s’associer à l’image très positive de Paris Plage.

Nous pensons qu’il est plus que jamais d’actualité de lancer une réflexion d’ensemble sur le recours au sponsoring par la Ville pour l’organisation d’événements et sur la place des partenaires au sein des dites manifestations.

Messages

  • En plus de l’agression publicitaire par affichage... il y a encore les prospectus bourrés dans les boites aux lettres et les envois de pubs adressés... une véritable plaie !

    A l’instar de certaines associations qui fourmillent de bonnes idées...

     Garder les propectus dans un coin pendant quelques temps... organiser une collecte (rien que dans un immeuble, par exemple, ça représente déjà un bon paquet sur un mois) et aller "déposer" le joli paquet devant votre mairie ou préfecture... Bien évidemment c’est bien plus rigolo s’il y en a plein !

     Renvoyer systématiquement les courriers publicitaires adressés (qui mentionnent votre nom et adresse) avec la mention : RETOUR A L’ENVOYEUR - COURRIER NON SOLLICITE.

     Autocollant sur la boîte aux lettres : "NON A L’AGGRESSION PUBLICITAIRE" (ça marche surtout dans les petites villes ou villages, -et avec en sus un petit "merci" adressé aux fracteurs-,parce qu’hélas dans les grandes villes, plus "impersonnelles"...c’est moins évident).

    Pour info... lorsque vous déménagez et que vous faites un changement d’adresse auprès de La Poste (pour la réexpédition de votre courrier), si vous ne lisez pas bien le contrat que vous signez (contrat que vous payez quand-même 18 €) et que vous ne prennez pas soin de cocher la "petite case qu’il faut"... cette dernière revendra votre nouvelle adresse à qui voudra bien l’acheter*. Et donc en plus d’avoir payé pour faire effectuer ce tranfert de courrier, vous serez immédiatement bombardés de toutes les "informations commerciales", concours et autres, bref toutes ces chienlits publicitaires.

    Idem pour le téléphone... où vous devrez payer un numéro en liste rouge si vous voulez éviter le désagrément des appels publicitaires...

    Laure.

    * Extrait du libellé sur le contrat : " La Poste souhaite commercialiser tout ou partie des informations collectées sur le formulaire, aux organismes qui en feraient la demande et qui ne détiennent pas tous votre ancienne adresse (banques, entreprises, commerces, associations, etc...)...

    • L’inscription en liste rouge est aujourd’hui gratuite.

      Et je ne suis pas sûr que l’on puisse renvoyer une lettre avec la mention "Courrier non sollicité". Personnellement, je reçois très rarement du courrier "sollicité", il est en général imprévu ou désagréable (factures).

      Une autre idée (si on a vraiment du temps à perdre) : il y a souvent une enveloppe pré-affranchie dans le courrier pour renvoyer le bon de commande. Remplissez la avec tout le reste du courrier (fiches, bons, même la grand enveloppe), prenez soin de barrer nettement le bon et postez. Ça embête tout le monde...

    • Et je ne suis pas sûr que l’on puisse renvoyer une lettre avec la mention "Courrier non sollicité".

      Cela fait à peu près un an que je fais cela... et je n’ai jamais eu de retour, ni de "plainte" de La Poste.

      Laure.

    • Pour ce qui est des envellopes pré-affranchies fréquentes dans les sollicitations de nos "chers amis qui pensent à nous" (ING, MAAF, la Redoute.....) : moi, je glisse une autre pub dedans et je m’arrange pour qu’elle soit en surpoids. Avec un peu de chances, le receveur (le cher ami qui pense à moi...) paie peut-être un surcout.

      Imaginez la MAAF recevoir la dernière pub de Brico-dépôt ou les 3 suisses être informés des promos de carrefour.