Accueil > Hauts les coeurs !
En attendant la dictature officielle globale.
On leur avait dit : Les fonctionnaires foutent rien, ce sont des privilégiés, on vous prend en otage. Faut dire qu’on avait pris soin de bien saboter les droits dans le privé. Du coup, tout allait de soit : on allait pouvoir enfin privatiser les derniers lambaux de services publics.
Déjà, pour France Télécom, ça rapportait des milliards. Les gugusses croyaient encore à la concurence, que les factures allaient diminuer. Pour tous les secteurs, l’affaire s’annonçait juteuse. Et puis c’était déjà presque fait. On avait pourri la situation à la SNCF, à la Poste, à l’Education Nationale, restait qu’à ramasser le pactole, à bas prix.
Pour l’énergie, suffisait d’invoquer les directives européennes, dont les instances restaient invisibles. La santé, de toute façon, personne n’était dupe, elle serait réservé au gratin : terminé les soins à l’oeil ! Bon, le tout c’était qu’ils continuent à bosser pour le projet, à coopérer. Après tout, c’était eux qui Pour ça, on leur laissait encore un minimum de loisir et un peu de liberté de parole, pour qu’ils se croient en démocratie : ça devait se faire avec leur consentement.
On trouverait aussi quelques boucs émissaires pour qu’ils puissent évacuer leur rage : des noirs, des basanés, des SDF, des marginaux feraient l’affaire. Et puis une guerre ou deux, histoire qu’ils aient la frousse, qu’ils veulent plus de sécurité. Celle qui protègerait nos coffre forts...
Et des religions, ça mange pas de pain, vu qu’on avait acheté tous les Dieux.