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Honduras : quand "notre" AFP court après l’infos...

Publie le mardi 4 août 2009 par Open-Publishing

Honduras : Francisco Jara, de l’AFP, commet une félonie contre le journalisme. (Narco News)

de Al Giordano

Un article publié il y a deux jours et signé Francisco Jara de l’AFP (Agence France Presse) a été reproduit par de nombreux médias de langues anglaise et espagnole. L’article affirme que le président Manuel Zelaya « a menacé de recourir à la violence » si le régime mis en place par le coup d’état n’était pas renversé.

Il est facile à prouver que c’est faux.

En examinant les déclarations et les véritables faits, il est difficile de ne pas conclure que le journaliste de l’AFP, Jara, a volontairement déformé les faits avec préméditation et une intention de nuire.

L’interprétation des déclarations de Zelaya comme un « menace » ne tient pas à l’examen des propos effectivement prononcés par le Président, et contredisent les nombreuses déclarations de non violence et d’actions pacifiques prononcées par Zelaya ces derniers jours. Mais le journaliste malhonnête de l’AFP n’en fait aucune mention dans son article et a préféré y insérer un version haut en couleurs mais fausse sur une soi-disant menace.

Le journaliste de la Jornada, Arturo Cano, a reproduit les propos exacts tenus par Zelaya sur la Chaine 4 de la télévision nicaraguayenne, et voici ce que Zelaya a dit : « O se revierte el golpe o viene la violencia generalizada. ». Ce qui se traduit par « Ou le coup d’état prend fin ou la violence se généralisera ».

Vous avez compris ? Zelaya ne dit pas qu’il s’engagera dans la violence. Il ne dit pas que ses partisans le feront. Dans le contexte de ce qui est réellement arrivé, il est plus logique de comprendre qu’il parlait de la violence généralisée que le régime putschiste a déjà initiée au quotidien. Francisco Jara a déformé les propos, les a mis à l’envers, puis a rajouté le terme « a menacé » pour faire dire le contraire de ce qui avait été dit.

De plus, ce genre de déclaration est plutôt courant chez toutes les parties en présence dans la crise Hondurienne. Même le médiateur des pourparlers de paix et président du Costa Rica, lauréat du prix Nobel de la paix 1987, a récemment déclaré la même chose :

« Si les négociations échouaient, M. Arias a dit qu’il craignait « une guerre civile et un bain de sang » ».

Le simulateur et pseudo-journaliste escroc Francisco Jara de l’AFP aurait pu tout aussi bien déformer les propos d’Arias et les transformer en « menace ». Mais il ne l’a pas fait, bien sûr, parce qu’il n’est pas là pour salir Arias contrairement à ce que lui et d’autres simulateurs escrocs des médias font ouvertement contre Zelaya.

C’est précisément à cause de charlots comme Francisco Jara que la plupart des gens n’aiment pas ou ne font plus confiance aux médias. Des types comme lui sont monnaie courante dans la profession : prêts à inventer n’importe quoi pour faire un titre à sensation, généralement en faveur du camp soutenu par les gros intérêts financiers.

Le crime de Francisco Jara contre la vérité et les faits s’est même aggravé dans la suite de son article.

« Peu après, environ 100 honduriens appartenant à « l’armée populaire » de Zelaya ont commencé leur entraînement dans un camp situé du côté nicaraguayen de la frontière, a témoigné un journaliste de l’AFP. Les recrues, la plupart jeunes et tous désarmées, ont fait des exercices, ont marché et effectué des manœuvres sous les ordres de responsables qui se présentaient comme vétérans de l’armée Hondurienne. Selon les dirigeants, d’autres camps similaires avaient été montés le long de la frontière. »

Jusqu’où Francisco Jara est-il capable de mentir ? Jusqu’au point d’éliminer le mot « pacifique » des propos précis de Zelaya, où partout il parle de « armée populaire pacifique » ou, en espagnol, « ejército popular y pacífico. »

C’est juste un mot qui manque, mais un mot d’une importance capitale parce que son absence change totalement le sens du mot « armée » et de sa signification dans un contexte « pacifique ».

Si vous voulez avoir une idée de ce que Zelaya veut dire par « armée populaire pacifique », écoutez l’interview par Andres Conteris de Democracy Now : http://www.youtube.com/watch?v=3eMNSkKxD6k&feature=player_embedded A 3 minutes et demie de son interview, Zelaya revient sur ce sujet et précise :

« Je suis un partisan de moyens pacifiques et de la non-violence et je ne suis pas favorable au recours à la force pour résoudre les problèmes, mais plutôt au dialogue. »

Mais à lire Francisco Jara – dont la petite manipulation participe aux sombres fantasmes de l’oligarchie et des insultes médiatiques proférées contre tous ceux qui ne font pas partie de leur milieu – il fait passer des des cours de non-violence pour des manœuvres militaires. Avec une telle distorsion, Jara aurait décrit Martin Luther King comme un violent terroriste.

Cette épisode de la félonie de Francisco Jara contre le journalisme est instructive pour celui qui apprend à lire entre les lignes. Alors que tout indique que la résistance hondurienne a choisi le chemin de la non-violence pour renverser le régime instauré par le coup d’état, il devient de plus en plus important pour les partisans du coup d’accuser l’opposition de violence. Cependant, tout montre depuis un mois que c’est le camp du coup d’état qui a exercé le monopole de la violence, souvent brutale, et aujourd’hui tragique.

Soyez attentifs à d’autres distorsions des pseudo « journalistes » comme Francisco Jara dans les jours qui viennent. Lui et les autres sont la honte de notre profession. La bonne nouvelle c’est que nous aussi nous avons une « armée populaire pacifique » de véritables journalistes qui sont au pied d’œuvre 24/24h pour corriger les contre vérités et rétablir les faits. Et si Jara ou un autre de des déchets humains mercenaire voudraient déformer mes propos, nous sommes plus que prêts pour leur répondre.

En attendant, je pense que l’AFP devrait licencier ce pauvre type.

traduction VD

ARTICLE ORIGINAL
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