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Hubert Védrine au quai d’Orsay ?

Publie le lundi 14 mai 2007 par Open-Publishing
8 commentaires

de Mustapha Tossa

Hubert VédrineLe possible retour d’Hubert Védrine au Quai d’Orsay n’a pas l’air de choquer, tant, en fin de compte, il semble partager avec Nicolas Sarkozy une approche commune sur de nombreux dossiers.

L’information selon laquelle Nicolas Sarkozy aurait proposé le poste de ministre des Affaires étrangères à Hubert Védrine continue de susciter curiosité et interrogations dans toutes les chancelleries et les rédactions. Même s’il s’agit d’une personnalité notoirement de gauche, symbole des années Mitterrand et de l’ère Jospin, son possible transfert vers l’écurie Sarkozy est loin de provoquer l’ironie moqueuse que recèlerait l’attitude opportuniste d’un Claude Allègre, ancien ministre socialiste de l’Education nationale surpris en pleine opération de séduction à l’encontre du très probable Premier ministre François Fillon, ou de l’économiste Eric Besson qui avait abandonné, avec fracas, le bateau « Ségolène » en pleine tempête présidentielle avant de jouer les transfuges sur les estrades de la droite française.

Evoqué encore comme une hypothèse d’école, le possible retour d’Hubert Védrine au Quai d’Orsay n’a pas l’air de choquer, tant, en fin de compte, il semble partager avec Nicolas Sarkozy une approche commune sur de nombreux dossiers, à commencer par l’épineuse adhésion de la Turquie à l’Union européenne, en passant par la gestion fort contestée de la crise tchétchène par la Russie de Vladimir Poutine, jusqu’à l’impérieuse nécessité d’établir des relations de bonne intelligence avec les Américains. Sans parler de l’implication historique d’Hubert Védrine dans l’institutionnalisation du dialogue méditerranéen à un moment où le nouveau locataire de l’Elysée fait de la construction de « l’Union méditerranéenne » le nouvel horizon de la diplomatie française.

Hubert Védrine, auteur comblé de « Continuer l’Histoire » aux éditions Fayard et du best seller « Face à l’hyper puissance » (éditions Century), dont le retour à la lumière était attendu en cas de victoire de la mitterrandolâtre Ségolène Royal, possède tous les atouts pour s’insérer dans le moule du nouveau président. La différence de tempérament et de style, tout en mouvement chez l’un, tout en retenue chez l’autre, ne l’empêche pas d’épouser les grandes lignes du projet présidentiel en matière de politique internationale. Bien au contraire, l’ancien conseiller diplomatique de François Mitterrand pourrait mettre à la disposition du nouveau chef de l’Etat français, outre une dense expérience de la scène internationale, un réseau de relations d’une grande richesse. Une valeur ajoutée en terme de crédibilité et de visibilité.

Mais le choix d’Hubert Védrine, s’il se confirme, aura un impact majeur sur la scène domestique française. Il traduirait la volonté d’ouverture prônée par le candidat Sarkozy tout au long de sa campagne. Ouverture qui ne passerait pas sans amers grincements de dents comme le laisse déjà apparaître la première réaction de François Hollande, le premier secrétaire du Parti socialiste : « Comment voulez-vous que des membres d’un parti qui a contesté tous les choix de Nicolas Sarkozy depuis 2002 et dans cette campagne présidentielle, qui serviraient celui qui a été leur adversaire, puissent rester membres du Parti socialiste ? ».

La gauche a senti le danger de cette stratégie du débauchage des personnalités dites « d’ouverture » ou des socialistes qui désespèrent de vivre le virage social-démocrate de leur parti comme l’a écrit joliment « Libération ». Au delà de la division qu’une telle démarche peut provoquer dans ses rangs, le message porté par ses étreintes droitières peut assener un coup dur à ses performances lors du prochain scrutin législatif où l’enjeu semble d’avantage d’empêcher le parti de Nicolas Sarkozy d’exercer un contrôle total sur tous les rouages du pouvoir que prendre une revanche improbable sur la défaite des présidentielles.

Alors qu’on le disait enfermé dans une logique sectaire, Nicolas Sarkozy semble, avec l’affaire Védrine et d’autres potentiels ralliés comme Anne Lauvergeon, la P-DG d’Areva ou Bernard Kouchner, l’étoile de l’humanitaire français, ou de Denis Olivennes, ancien conseiller de Pierre Bérégovoy, actuel patron de la Fnac, vouloir ouvrir le jeu politique sur sa gauche avec l’espoir de jouer le rôle du « consensuel » qu’une certaine gauche, préférant le désert de l’opposition aux délices du gouvernement et de l’action, lui dénie tant.

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Messages

  • Sarkosy est toujours un politicien en campagne, il a terrassé l’hydre du FN, reste pour lui à tromper le peuple de gauche avant les législatives , avec de "cadeaux" et des "signes" qui ne coûtent rien mais qui, comme les promesses électorales, n’engagent que ceux qui y croient :

    un serpent, une pomme, et une cuvette pour s’en laver les mains : un moment de honte est vite passé !

    ensuite, c’est bien le MEDEF qui tirera les ficelles de ce pantin dévoué à la Parisot !

    • ATENTION DANGER
      Je lis cette phrase "ensuite, c’est bien le MEDEF qui tirera les ficelles de ce pantin dévoué à la Parisot !

      "et bien entendu c’est entierement vrai et c’est même une banalité de la dire,oui avec sarko le medef le plus dur est au commendes et les salaries vont déguster !
      Alors pourquoi je dis attention ??
      parce que je viens d’entendre THIBAULT à la tele et il dit qu’il va attendre pour voire la suite ,et il prend acte que sarko veut du dialogue social
      ou bien THIBAULT est un crétin fini qui pense que sarko peut faire autre chose que des attaques dures contre le monde du travail,on bien il prépare une opposition de façade !
      SARKO est un homme du medef,et de la ligne la plus dure ,laisser penser autre chôse de la part d’un dirigeant de la cgt est une trahison,et je pese mes mots !
      Le role de la cgt est de dire:RESISTANCE,ce gouvernement sera contre les revendications du monde du travail.
      Et les salaries n’ont rien à attendre de sarko !toute sa politique passée le prouve,ainsi que ses discours.Aussi salaries preparez vous à lutter contre la politique du chef de l’état.
      MALHEUREUSEMENT rien de tout ça n’a été dit par THIBAULT
      Alors camarades ,vous pourrez me citer les textes de la vo,,il n’en reste pas moins que cette sortie de thaibault est la véritable ligne de la cgt ::pas de vagues !!De plus c’est laisser penser à des millions de salariés que sarko est à l’ecoute ...
      Creer des illusions que thiabault sait fausses (car évidemment thiabult ne croit pas un mot de ce qu’il dit,sinon ben le niveau politique de la cgt est carreement archi nul) est dangereux pour demain.
      En un mot camarades je suis écoeuré !!!
      Allez vous attendre encore longtemps pour virer cette tendance social traite qui a pris possession de la cgt ?
      RED FOX

  • Ou comment faire exploser la gauche ! Et ces couillons, tout intelligents qu’ils soient de tomber dans le panneau ! Parce que regardez bien, des "cerveaux" il n’y en n’a pas beaucoup à l’UMP, la politique de ces 5 ans le démontre assez bien, et NS se rend compte subitement qu’il ne pourra pas tenir longtemps en reprenant les mêmes ! Il y a une forte proportion de nases, de crétins, et de traitres à l’UMP. Qu’on se le dise !

    Mais diable que va faire Védrine dans cette galère ? Pourra-t-il se regarder dans un miroir ?
    Idem pour Kouchner, l’ancien protecteur des "boat-peaple", la politique lui a tourné la tête, c’est le cas de le dire ! M’écoeure trop celui-là aussi comme tant d’autres ! BERK !j

  • Védrine n’a aucune chance : ce n’est pas un inconditionnel d’Israël et des US. Kouchner est nettement mieux placé.

  • J’ai beau mépriser les ralliés au nouveau pouvoir, je n’ai pas la même réaction au sujet de Vedrine.

    Au plus profond de mes sentiments, de mon intime conviction, je pourrai comprendre une décision de védrine choisissant - malgré tout - de mettre la vision qu’il porte au service de la France.

    Comment ne pas préfèrer à ce poste crucial un homme de sa trempe, de sa largeur de vue, de sa compétence, à un Douste, un Kouchner, ou pourquoi pas un Lellouche ?

    Ceci dit, Sarkozy convoque à tout va sur sa gauche, semant ainsi un certain trouble sur la politique qu’il s’apprête à mener.

    Faut-il pour autant considérer ces gestes comme constitutifs de la preuve d’une ouverture possible, ou bien comme l’habile manoeuvre d’un cynique qui cherche à destabiliser ses adversaires avant les législatives qui sont encore un enjeu ?

    Ces entrevues ne l’engagent à rien. Il peut fort bien avoir décidé d’utiliser le respect qui lui est du de par sa fonction, sans autre objet que de créer un ballet de limousines destiné à occuper les médias, étant fermement décidé à ne rien accorder à ceux qu’il fait défiler chez lui.

    Corentin

    • Faut-il pour autant considérer ces gestes comme constitutifs de la preuve d’une ouverture possible, ou bien comme l’habile manoeuvre d’un cynique qui cherche à destabiliser ses adversaires avant les législatives qui sont encore un enjeu ?

      Je penche pour une "habile manoeuvre pour déstabiliser la gauche". Mais attention, il y a du remous du côté de l’UMP. On ne sait pas jusqu’où ça peut aller sachant que les umpéistes n’ont pas leur langue dans la poche. NS va pas tarder à apprendre à ses dépens qu’il ne peut pas manoeuvrer tout seul, sinon il perdrait le soutien de sa machine UMP.J