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Texte et demande de diffusion transmis par Frédérique Marchi, Saint-Denis de la Réunion, octobre 2007, proposant d’envoyer le maximum de messages de sensibilisation à l’émission "complément d’enquête" à l’adresse complementdenquete@france2.fr.
Ce message a pour but d’informer sur les questions de l’environnement menacé
au sujet de cette île en écrivant à l’adresse complementdenquete@france2.fr afin qu’une émission soit consacrée à cette île pour faire connaître au grand public la situation réelle, et participer parallèlement à alimenter les informations relatives au « Grenelle de l’environnement ».
La Réunion, connue par des clichés touristiques et exotiques, est une
région en danger du point de vue des équilibres naturels et humains,
dangers inconnus du public de métropole qui s’imagine que la vie y est
encore protégée des nuisances de modèles de développement qui
ont fait ailleurs des dégâts. La réalité est que les infrastructures
routières sont inadaptées, saturées, fermées, dangereuses,
insuffisantes, déséquilibrées en termes d’irrigation du territoire ;
l’augmentation constante du nombre de voitures rend inopérant le réseau
routier existant du fait des embouteillages quotidiens et chroniques,
avec de graves incidences sur la vie économique, sociale, individuelle et collective,
sur la santé publique aussi.
Dans un espace restreint et fragilisé par les constantes climatiques que
sont les cyclones et les éruptions volcaniques, s’ajoutent l’outrance de
représentation des concessionnaires de voitures, l’élimination des
petits commerces de proximité qui constituaient des espaces et des
repères autour desquels se tissaient des liens sociaux et humains,
permettant à des individus et familles de vivre sans recours aux aides
publiques, la surenchère et la prolifération d’hyper marchés qui les
remplacent et ont déjà créé des effets de surconsommation et d’obésité
dans la population réunionnaise.
D’une manière générale La Réunion ressemble à une île prise en otage
dans ses paysages et habitants par des intervenants extérieurs qui
créent un modèle de développement artificiel, destructeur et non
durable, des dégâts considérables déjà patents qui ne pourront pas être
réparés pour certains, ou qui doivent l’être de toute urgence en
changeant de mode de développement dans cette région.
Messages
1. INFORMATIONS SUR LA REUNION , 12 octobre 2007, 19:27
Je partage ton avis, Frédérique.
Lorsqu’on voit cet immense pont en construction, ça fait froid dans le dos.
Cette ile est pourtant merveilleuse, mais les métropolitains, à 10 000 kms, ne saisisssent pas l’ampleur du danger.
Des embouteillages à répétition, des voitures de partout, et j’ai peur qu’à terme, la montagne ne soit un peu plus saccagée par les promoteurs immobiliers qui vendent de l’avantage fiscal à des zoreilles et autrs imbéciles prêts à tout pour gagner plus ( sans travailler plus).
Rappelons à ceux qui ne le savent pas que les réunionnais sont globalement hostiles à Sarkozy, hormis quelques patrons sans scrupules.
Rappelons aussi que les réunionnais sont beaucoup plus chaleureux et vivants que les métropolitains.
Chris
1. INFORMATIONS SUR LA REUNION , 16 octobre 2007, 10:01
bonjour chris,
je ne sais pas qui tu es, mais tu es de la région et tu la connais ; merci pour ce message qui vient
rendre crédible ce que j’en dis moi-même dans cet article pour alerter les métropolitains qui en effet à 10.000 kms n’ont pas idée de l’ampleur de l’entreprise de destruction massive qui a lieu ici.
je confirme à mon tour tes dires : les réunionnais sont en majorité hostiles au gouvernement actuel ; les réunionnais sont plus chaleureux et vivants que les métropolitains, dont je fais partie mais ça ne dispense pas d’être objectifs ... et d’oser dire ce que l’on voit et que la plupart ne disent pas car une seule chose les intéresse : "prend l’oseille et tire-toi" (film de Woody Allen qui trouve ici sa pleine
réalité, hélas)
frédérique
2. INFORMATIONS SUR LA REUNION , 31 octobre 2007, 03:40
Bonjour Frédérique et Chris,
Je partage votre analyse de la situation, en effet, nous assistons à un véritable massacre de nos environnements et de notre qualité de vie : l’occidentalisation à l’extrème nous fait peu à peu perdre nos repères, et c’est bien plus que dommage, c’est dramatique.
Permettez cependant que j’ajoute qq compléments à vos propos : Il existe à la Réunion, le même partage de sensibilités qu’en métropole, ni plus, ni moins, avec un coup à droite, un coup à gauche...Nous sommes des citoyens matures comme en métropole je crois.
Ensuite, n’oubliez pas, puisque vous parlez d’accapareurs de richesses, que là aussi, nous n’avons rien à envier à la métropole, et que nous avons, nous aussi, nos détournements, et nos escroqueries en cols blancs, ni plus, ni moins.
Enfin, j’ajoute, pour situer le contexte, que nous avons environ 300 000 personnes qui dépendent directement ou indirectement des prestations sociales, environ 100 000 illettrés, avec une forte proportion de jeunes exclus du système scolaire, et donc des formations : Au regard de notre taux de chomage important, environ 30 % de la population, beaucoup de nos jeunes sont contraints à l’exil, dans une optique de retour, toutefois bien hypothétique...
Terminons pour conclure, que les prix du foncier se sont envolés, ne permettant plus à la classe moyenne de se batir un toit, et que les logements sociaux nous font cruellement défaut, puisque la demande, dernièrement se chiffrait à environ 30 000 dossiers...
Tout ceci pour comprendre que si nous donnons l’impression de l’extérieur de vivre sur un petit paradis, celui-ci ne profite qu’à une classe de privilégiés, certes souvent fonctionnaires venus de l’extérieur, mais également locale, avec des richesses construites sur des situations de quasi-monopoles, à couper le souffle au moindre commercant qui viendrait se balader chez nous...
En résumé : Une situation explosive, avec à terme, des mouvements sociaux à répétition qui nous entraineront peut être vers l’application d’un régime de semi-autonomie, souhaité, et même ardemment voulu, même s’il s’agit d’un sujet tabou, par les oligarchies qui controlent notre île, économiquement, socialement, et culturellement parlant.
J’ose même penser que certaines démarches s’inscrivent dans un désir d’indépendance presque transparent, tant l’inconséquence de la prise en compte de nos problèmes, me laissent parfois pantois, et je prends notamment pour exemples, notre refus de nous adapter au marché européen, en supprimant l’octroi de mer, sous prétexte de financer des communes pourvoyeuses d’emplois électoraux, tout en réclamant plus d’aides européennes, pour notre mono-culture cannière, vouée à la disparition, mais que nous persistons à vouloir garder en l’état, quand l’heure serait plutôt à réfléchir sur notre auto-suffisance alimentaire, pour parer aux augmentations de prix, déjà trés élevés, et qui seront tirés vers le haut, avec l’ascension du baril de brut : sans parler du risque probable d’un conflit généralisé, dont l’océan indien ne sera pas épargné, et qui nous laisserait complétement démuni, face à une demande alimentaire, à fournir pour 800 000 personnes...Je crains le pire pour ceux qui disposeront de ressources, et qui se verront devenir des cibles pour des pilleurs affamés, et soucieux de subvenir aux besoins de leurs familles, dont vous savez, qu’elles comptent souvent de nombreux enfants...Sans parler des futures victimes du racisme, autre sujet tabou, les mahorais, les comoriens, les malgaches...et les "zoreilles", qui subiront l’exaspération de foules en colère, étant déjà pointées du doigt, comme venant prendre le pain des réunionnais, et cela, je pense que vous avez conscience.
Du moins je l’espère, si vous habitez sur notre île...
Salaam
Jean Salim R