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Israël poursuit son opération "Arc-en-ciel" à Rafah
Publie le vendredi 21 mai 2004 par Open-Publishingjeudi 20 mai 2004 - 14h48
Sourd aux protestations de la communauté internationale, Israël poursuivait jeudi son opération armée à Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza. Après les violences de la veille, cinq autres Palestiniens ont été tués au cours de la nuit et deux autres sont morts dans la matinée.
Trois autres Palestiniens ont aussi été tués en Cisjordanie : un tireur près de Tulkarem, selon l’armée d’occupation, un enfant de 13 ans près d’Hébron, selon des sources palestiniennes.
Vers 0h00, un hélicoptère a tiré un missile sur le camp de réfugiés de Rafah, tuant trois Palestiniens. Quelques heures plus tard, peu avant l’aube, deux résistants ont été fauchés par un obus de char près de la frontière égyptienne, selon des médecins palestiniens.
Un homme de 27 ans serait mort d’une blessure par balle à la tête, et deux âgés de 22 et 29 ans seraient blessés, tandis que le cadavre d’un autre homme présenté par l’armée comme un tireur a été amené à l’hôpital jeudi.
Toujours à Rafah, les forces d’occupation ont détruit tôt jeudi matin un bâtiment de quatre étages appartenant au dirigeant local du Djihad, Nafez Azzam, ainsi qu’un petit club de sports islamique. Selon des habitants du camp, au moins huit maisons ont également été démolies au cours de la nuit. Ces destructions d’habitations se poursuivent depuis mardi matin.
Mercredi, des tirs de missiles et d’obus de char sur une foule de Palestiniens manifestant dans le quartier de Tel Sultan contre cette offensive israélienne avaient fait au moins huit morts, dont plusieurs enfants, selon le dernier bilan officiel. Israël a présenté ses excuses pour la mort de civils, assurant que ses forces n’avaient pas délibérément fait feu et qu’une enquête était menée sur l’incident.
L’armée d’occupation mène depuis mardi l’opération "Arc-en-ciel" dans ce camp de réfugiés. L’opération a déjà fait 39 morts et des dizaines de blessés côté palestinien. Pris au piège de ce siège, les habitants doivent faire face à des coupures d’électricité et une pénurie d’eau, tandis que les hôpitaux locaux se disent débordés.
Jeudi matin, l’armée d’occupation avait pris le contrôle de quatre quartiers du camp, abritant au total 60.000 habitants, et était entrée dans cinq quartiers en tout représentant 90.000 habitants. Des échanges sporadiques de coups de feu y étaient signalés, tandis que des hélicoptères Apache survolaient le secteur.
Selon un habitant, Mofed Matar, l’armée a ordonné aux Palestiniens âgés de 16 à 45 ans de se livrer dans une école en agitant des drapeaux blancs, comme cela avait été fait la veille ailleurs dans le camp. L’armée d’occupation a dit vérifier ces allégations mais a affirmé qu’elle ne détenait aucun homme de Rafah.
La générale Ruth Yaron, principale porte-parole de l’armée d’occupation, a indiqué jeudi que cette opération, la plus importante menée dans la Bande de Gaza depuis des années, continuerait jusqu’à ce que soient détruits tous les tunnels.
Devant la gravité de la situation, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté mercredi soir une résolution appelant Israël à arrêter les démolitions de maisons palestiniennes à Rafah et a condamnant les meurtres de civils. Les Etats-Unis se sont abstenus sans toutefois opposer leur veto.
Le vice-ambassadeur américain James Cunningham a exhorté l’Etat hébreu à exercer "un maximum de retenue", exprimé de "profonds regrets" par rapport à la perte de vies innocentes et souligné que les opérations d’Israël à Gaza ces derniers jours n’avaient pas aidé "la paix et la sécurité".