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Italie, cheminots : l’insécurité arrête les trains
Publie le samedi 30 juillet 2005 par Open-Publishing1 commentaire

Grève de 24 heures. L’arrêt de travail promu par la "Coordination 12 janvier", qui rassemble les délégués Rls et Rsu de toute appartenance syndicale, réussit encore une fois (la troisième)
de FRANCESCO PICCIONI traduit de l’italien par karl&rosa
Un succès presque inattendu pour la grève de 24 heures des cheminots. Même pour ses promoteurs - la Coordination 12 janvier, formée par les délégués Rls et Rsu au lendemain de la tragédie de Crevalcore, où 17 personnes, dont 4 cheminots, moururent - c’était une agréable surprise. La date était très mal choisie, nous raconte un délégué pour la sécurité (Rls), juste à la veille des vacances ; quand, physiologiquement, la tension baisse un peu parmi les cheminots. Mais la même circonstance a vidé les "réserves de coureurs" (les équipes d’agents FS disposés à prendre la place des grévistes et à faire rouler - "courir" - les trains), en empêchant Trenitalia de mettre sur les rails les "deux trains sur trois" promis.
Les voyageurs les plus désinformés qui se sont quand même aventurés dans les gares, déjà lundi soir, trouvaient sur les tableaux d’affichage des départs une série vraiment inattendue de trains annulés.
Et pourtant, les travailleurs ont garanti tous les "services minimum" pléthoriques prévus par la loi, en plus des "plages horaires" protégées pour les banlieusards. Comme nos lecteurs le savent déjà, la "guerre des chiffres" sur le succès des grèves trouve son fondement précisément dans ces "obligations de loi" : si un train part parce qu’il est "protégé", il compte pour l’entreprise comme un train conduit par des "non grévistes", tandis que les promoteurs de l’agitation le comptabilisent - selon ce que déclarent les agents d’accompagnement et de conduite - comme gréviste ou non gréviste.
Pour la Coordination, les adhésions varient de 60 à 70% ; pour Sult et Cub - deux syndicats de base qui ont appelé à la grève - on est au-delà de 70%. Des calculs difficiles, comme on vient de le dire. L’unique critère valable reste de toute façon celui des trains supprimés parmi ceux "non garantis", aussi parce que - et c’est évident - le thème de la sécurité touche plus le personnel d’accompagnement et de conduite et puis, en cascade, les agents de maintenance et les employés. La participation des jeunes, souvent précaires, a été importante, dit Savio Galvani (leader historique des agents de conduite), "parce que l’enjeu dans cette lutte est la précarité de l’emploi, les conditions dans lesquelles il se déroulera dans les prochaines décennies, l’avenir professionnel, la santé et la sécurité de tout le monde".
Pour l’entreprise - et pour les six syndicats qui ont signé l’accord du 22 juin - la question aurait été désormais résolue. Le succès de la grève démontre que - pour les cheminots - c’est tout le contraire. D’ailleurs, pour Trenitalia "sécurité veut dire surtout l’introduction du Vacma (le dit "homme mort", une pédale sur laquelle l’agent de conduite doit appuyer par intervalles réguliers, sans quoi le train s’arrête) ; un système qu’une recherche médicale commandée par l’entreprise elle-même définit comme "la cause d’un stress inacceptable et d’un état substantiellement hypnotique, qui augmente d’une manière exponentielle le risque d’accidents"). Tandis que les agents de conduite demandent la "répétition des signaux dans la cabine", c’est-à-dire un signal placé sur le rail qui provoque automatiquement l’arrêt du train quand il ne respecte pas un feu rouge (l’entreprise est en train de les installer sur les lignes les plus à risque, mais il y a encore beaucoup de locomotives qui ne sont pas encore équipées pour recevoir ce signal).
Mais surtout, les grévistes demandent que soient réembauchés les 4 cheminots licenciés pour avoir favorisé les prises de vue de l’émission de la troisième chaîne de la Rai, "Report", qui traitait justement du manque de sécurité sur le réseau ferroviaire italien. Et qui traitait aussi, par conséquent, de toutes les mesures disciplinaires mises en œuvre contre les cheminots qui ont dénoncé, ces années-ci, les brèches évidentes dans le système. Des thèmes sur lesquels les six syndicats - désavoués hier encore une fois même par leurs propres adhérents - n’ont pas dépensé beaucoup de mots, en signant l’accord de juin.
Messages
1. > Italie, cheminots : l’insécurité arrête les trains, 30 juillet 2005, 18:49
bsr alle cheminots europeen "tous ensemble" pour faire vivre un vrais service publique sur et de qualite dans cette europe aux mains de la bourse et des multinationales !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
un cheminot francais
j.marie