Accueil > JORDANIE - Un pays où les Palestiniens ne sont guère mieux traités qu’en Israël

JORDANIE - Un pays où les Palestiniens ne sont guère mieux traités qu’en Israël

Publie le vendredi 16 juillet 2004 par Open-Publishing

"Selon la loi israélienne, un citoyen israélien marié à un ressortissant palestinien des Territoires n’a pas le droit de résider avec son conjoint en Israël", relate Ha’Aretz en signalant les fortes critiques exprimées par Amnesty International à l’égard de cette loi, qui dénie à des milliers de Palestiniens "le droit fondamental de vivre en famille".

Dans un rapport rendu public mardi 13 juillet, l’organisation internationale de défense des droits de l’homme qualifie la loi israélienne de "discriminatoire et contraire au droit humanitaire. Sans le droit au regroupement familial, des milliers de citoyens palestiniens résidant en Israël et à Jérusalem ne peuvent vivre légalement avec leurs conjoints de peur d’être expulsés", rapporte le quotidien israélien, en précisant que, selon Amnesty, depuis 2000, l’armée israélienne a suspendu toutes les procédures de regroupement familial concernant des Palestiniens résidant dans les Territoires et mariés à des citoyens ou résidents d’autres pays.

Amnesty demande à Israël de remédier rapidement à cette situation. En réponse, indique Ha’Aretz, le ministre de l’Intérieur israélien a déclaré qu’"il [existait] des preuves indiquant que beaucoup de couples mixtes [profitaient] de leur citoyenneté israélienne pour aider les terroristes ou mener des attaques terroristes".

Le fait que les Palestiniens aient la vie dure, tant en Israël que dans les Territoires occupés, ne constitue pas vraiment une nouveauté. Ce qui est plus surprenant, c’est que les citoyens d’origine palestinienne résidant en Jordanie subissent des discriminations similaires. En effet, "les autorités jordaniennes s’apprêteraient à promulguer de nouvelles lois autorisant l’octroi de la nationalité jordanienne aux enfants issus d’une union entre une femme jordanienne et un homme ayant une autre nationalité, à l’exclusion de celles mariées avec des Palestiniens", relate Al Quds al-Arabi. Ainsi, cette loi, qui représente une avancée pour les droits de la femme jordanienne, se ferait aux dépens des droits des nombreux Palestiniens vivant en Jordanie.

Le gouvernement jordanien justifie cette lacune par le tollé qu’avait soulevé ce projet de loi dans la presse et au sein du Parlement, quand il a été présenté pour la première fois il y a deux ans, signale le quotidien panarabe édité à Londres, qui s’abstient de commenter cette information et se contente de relater les raisons du refus jordanien d’octroyer la nationalité jordanienne aux enfants issus d’une union entre une Jordanienne et un Palestinien : "Cette loi aurait pu donner lieu à des interprétations politiques signifiant l’implantation définitive des Palestiniens en Jordanie et l’abandon du droit au retour des réfugiés palestiniens."