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Je garde ma carte rouge

Publie le mardi 9 octobre 2007 par Open-Publishing
10 commentaires

de Eric Woljung

J’ai bien pris connaissance du formulaire qui me demande mon avis sur les orientations futures du parti communiste. Il me semble toutefois que toutes les questions n’ y sont pas posées, surtout les plus pertinentes.

Suis je ici, titulaire de ma carte, pour sauver un parti, ou pour aider cette jeune fille du lycée professionnel de Lavelanet d’une expulsion de mon pays ? Une usine va fermer et virer 150 personnes avant la fin de l’année à Lavelanet : les considérations de mon parti ont-elle la moindre influence sur cette délocalisation sauvage ?

Allons-nous encore délibérer pendant des plombes alors que l’urgence est là ? Je garde précieusement ma petite carte plastique rouge, juste derrière celle qui me donne accès aux billets de banque. Il faut abandonner tout espoir de gouvernement qui ne passerait pas par une lutte radicale. Il est tombé sur nos têtes un ennemi qui ne peut être vaincu que par l’intelligence combattante. Pendant qu’on se gargarise de victoires à la baballe, on vire les noirs, les arabes et les asiatiques. Des rafles se déroulent chaque jour , notamment dans le 19e arrondissement de Paris où je réside souvent. J’en suis le témoin oculaire.

A Lavelanet, c’est une lycéenne qu’on veut déporter. J’ai bien dit déporter. Que le préfet assume ses actes, ou qu’il résiste avec nous.
L’heure n’est pas aux formulaires, mais à la résistance. Je vous exhorte à retrouver vos chemins dans les champs. Vos pigeons voyageurs, vos planques, votre expertise internet, votre intelligence. Le temps de la clandestinité est revenu. Ne sont-ils pas des clandés ceux que nous voulons garder ?

Le temps du combat humain est revenu. Non, nous nesommes plus un parti de gouvernement. Non, nous ne pouvons plus supporter le poids des compromissions. Redevenons, en ce siècle déjà pas mal entamé, avec nos maigres troupes bien âgées, cette force qui imprime son poing dans l’air, la tête haute, le cœur vif, l’esprit exalté.

Nous connaissons l’ennemi. Cessons d’être une entreprise d’imprimerie avec l’arrière train sur deux chaises. Huma et Patriote compris.
Inspirons nous de ces journalistes russes qui reçoivent des balles en salaire.

Des voyous vont bientôt jeter l’entreprise CMTF (Carreman Michel Thierry Finitions, Lavelanet, Aeiège) aux oubliettes, tant mieux pour les travailleurs roumains et indiens, tant pis pour nous. Que faisons-nous ?

Rien.

On me demande comment sauver le parti communiste, je demande comment il va m’aider à sauver le monde.

L’autre jour je suis passé à pied Place du Colonel Fabien, et je me suis dit tiens si j’entrais pour voir, puis je me suis dit tiens je connais personne là dedans, et qui c’est qui pourrait changer le monde là dedans, alors j’ai marché, ma petite carte rouge contre le cœur.
Alors je crois qu’aujourd’hui le parti c’est nous, les ptits mecs avec leur carte.

Surtout n’oubliez pas : organisez une clandestinité viable, informatisée, ruralisée, brillante.

Par coquetterie, je vous mets cette photo, prise le 14 juillet 1989.

Nous ne sommes plus un parti de gouvernement.

Nous sommes un parti révolutionnaire. Ou rien.

Messages

  • Très bel article Eric.
    Je souscris complètement mais avec un "addendum" il ne faut pas négliger le travail sur et dans le parti si on le considère comme un outil.
    Travailler le parti pas uniquement à base de colloques ou d’assemblées générales ou de congrès mais à bases de consultations, de décisions prises démocratiquement et appliquées à la lettre, avec des statuts renouvelés et des actions collectivies.
    Et la première chose que nous les coco devrions faire au PCf pour le communisme, c’est débarrasser le communisme du "politicisme" et du "parisianisme" qui gangrènent Fabien.
    Entre autre. Pour le reste complètement d’accord avec toi.
    Bises fraternelles
    La Louve

  • Je garde également ma carte rouge, pas par esprit de chapelle, mais bien parce que je ne supporte plus ce type de société et l’aggravation importante des injustices et des inégalités.

    Pour cela, je voudrais en premier lieu évoquer ce qui me travaille dans tous les débats actuels. j’ai l’impression que nous sommes devenus un parti qui espère changer la société par le bulletin de vote, ce qui me paraît l’erreur fondamentale qui a fait que nous en sommes là où nous sommes. Agir en électoraliste c’est abandonner la lutte des classes et abandonner les fondements de notre existence.

    Le changement se fera par les luttes et avec les salariés et le relais des élu-e-s, mais pas le contraire. Il est totalement faux de penser que la démocratie politique (le vote) représente la démocratie sociale. Il nous faut passer par la démocratie économique et sociale sur les lieux de l’exploitation capitaliste pour aboutir à la démocratie politique et non le contraire.

    Oui il nous faut réinvestir les lieux de travail et travailler les fondamentaux, c’est à dire la lutte classe contre classe. Quel que soit le nom que l’on adoube au mot société, il faut appeler un chat, un chat, nous sommes dans une société dominée par le capitalisme. Par un capitalisme sauvage, sans état d’âme, sans patrie, sans partage.

    J’invite tous les camarades à réinvestir l’entreprise et porter le débat idéologique sur le lieux d’exploitation de l’homme par l’homme.

    J Cl de Marseille

    • La carte rouge,pour être efficace,doit remplir le coeur du peuple et pour cela il faut unir tous les communistes dans l’action avec les exploités pour abattre le systéme capitaliste et construire la socièté communiste,évacuée par certains dirigeants depuis la période mitterrandienne qui a fait reculer cette idée.Reprenons l’offensive en brandissant cette valeur historique comme objectif d’avenir .Bernard Sarton ,section d’Aubagne

  • Bonjour d’un voisin solidaire des Hautes-Pyrénées. Vieux stal borné.

  • Très bien, ton article. Je suis totalement de ton avis. Si nous les petits, ceux de la base, si nous ne nous levons pas, qui pourra le faire mieux que nous. Ce n’est pas une révolte qu’il faut, c’est une révolution, il n’y a que ça qui nous sortira de la merde.

    Varenne louis

  • Je suis d’accord avec ce principe. J’ai toujours pensé que le pouvoir est dans la rue et sa manifestation aussi.
    Chose importante, si t’es pas vu, t’es pas reconnu, alors ?

    Mes paroles sont parfois dures mais nous ne sommes pas là pour caresser l’épaule mais pour nous battre.

    un extrait d’une précédente intervention de ma part, je sais, je ne fais pas dans la dentelle, mais la droite non plus !

    "Ne restons pas cachés, on nous dit morts, prouvons que nous existons, montrons-nous, défilons avec pancartes et propositions, montrons-nous encombrants, présents, conscients du malheurs de ces veaux qui ont voté sarko, rappelons leur que nous n’avons jamais failli, comme le PS, nous n’avons pas l’entenne mais nous avons la rue. On parlera de nous, en mal mais on en parlera, et peut être que nous verrons l’un de vous plutôt que toujours Besançnot qui fait son trou et creuse le nôtre par la même occasion.

    Lançons la marche rouge et faisons le tour de France, à pied, à vélo, passons là où personne n’entend plus parler de nous, faisons notre show, chiche !

    une communiste roubaisienne et désespérée !"

    Avis aux désagréables : si c’est trop pour vous, mettez-vous au tricot.

  • On s’est vu au bar de l’Esquille on avait parlé chanson .J’essaie de rentrer en contact avec vous mais en vain...L’adresse mail que vous m’avez donné n’est pas bonne alors en voyant votre nom sur ce site j’ai décidé de laisser un message .Désolé pour le dérangement ,à bientôt,Laurent(lolo.nassiet@wanadoo.fr) merci de transmettre à éric woljung.