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Je peux t’embrasser, Charlie ?
Publie le mercredi 22 novembre 2006 par Open-Publishing6 commentaires
Ouvrier en lutte aux ateliers Thomé-Génot à Nouzonville (Ardennes). Charles Rey était, jeudi dernier, invité à l’émisssion "à vous de juger" sur France 2.
la chaîne avait passé commande à l’intersyndicale : il nous faut, a-telle requis, un salarié "non encarté ni dans un syndicat ni dans un parti", un gars à mettre dans le public, du côté des "vrais gens" qui témoignent et posent des questions au plateau trés "pluraliste" surtout, sur sa droite en tout cas, avec François Bayrou, Jean Marie Le Pen, Patrick Devedjian et Arnaud Montebourg.
Mais patatras, aprés que tout ce petit monde s’est fait des clins d’oeil pendant deux heures, voila que les "témoins" hurlent leur désirs de politique. Avant eux,personne n’avait parlé de l’emploi. Similaire au fameux débat entre Chirac et les jeunes lors de la campagne référendaire, le décalage entre les élites et le peuple éclate au grand jour...
Et d’un trait, alors qu’Arlette Chabot désigne, avec gourmandise, le FN comme le "premier parti des ouvriers et des employés", Charlie renvoie Le Pen à sa surdité et, pour tout dire, à son impasse nauséabonde : "Vous parlez des immigrés, vous n’avez que ce mot à la bouche, mais nous, notre probléme, ce ne sont pas les immigrés, c’est le fric, c’est les actionnaires qui nous font perdre notre emploi".
Le lendemain matin, Charles Rey erre dans Saint Denis à la recherche de la rédaction de "L’Humanité" pour mettre la derniére main à son entretien (édition du 18 novembre).
Un jeune héritier de l’immigration le scrute un moment avec stupéfaction. "Ah mais c’est toi, c’est toi qui étais à la télé hier soir, le reconnait-il. Super ce que t’as dit sur les immigrés ! Eh dis moi,je peux t’embrasser ?".
Bras dessus bras dessous,l’ouvrier ardennais et le "jeune de banlieue" sont partis ensemble.
On peut t’embrasser aussi,Charlie ?
Thomas Lemahieux.
L’Humanité 21 novembre 2006
Messages
1. > je peux t’embrasser,Charlie ?, 22 novembre 2006, 21:17
Jean-Claude, pourquoi en as-tu oublié le bout le plus important ?
http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-11-21/2006-11-21-840687
Ouvrier en lutte aux Ateliers Thomé-Génot à Nouzonville (Ardennes), Charles Rey était, jeudi dernier, invité à l’émission À vous de juger sur France 2. La chaîne avait passé commande à l’intersyndicale : il nous faut, a-t-elle requis, un salarié « non encarté ni dans un syndicat ni dans un parti », un gars à mettre dans le public, du côté des « vrais gens » qui témoignent et posent des questions au plateau très « pluraliste », sur sa droite en tout cas, avec François Bayrou, Jean-Marie Le Pen, Patrick Devedjian et Arnaud Montebourg. Mais patratras, après que ce tout petit monde s’est fait des clins d’oeil pendant deux heures, voilà que les « témoins » hurlent leur désir de politique. Avant eux, personne n’avait parlé de l’emploi. Similaire au fameux débat entre Chirac et les jeunes lors de la campagne référendaire, le décalage entre les élites et le peuple éclate au grand jour... Et d’un trait, alors qu’Arlette Chabot désigne, avec gourmandise, le FN comme le « premier parti des ouvriers et des employés », Charlie renvoie Le Pen à sa surdité et, pour tout dire, à son impasse nauséabonde : « Vous parlez des immigrés, vous n’avez que ce mot à la bouche, mais nous, notre problème, ce ne sont pas les immigrés, c’est le fric, ce sont les actionnaires qui aujourd’hui nous font perdre notre emploi. » Le lendemain matin, Charles Rey erre dans Saint-Denis à la recherche de la rédaction de l’Humanité pour mettre la dernière main à son entretien (lire notre édition du 18 novembre). Un jeune héritier de l’immigration le scrute un moment avec stupéfaction. « Ah mais c’est toi, c’est toi qui étais à la télé hier soir, le reconnaît-t-il. Super ce que t’as dit sur les immigrés ! Eh dis-moi, je peux t’embrasser ? » Bras dessus, bras dessous, l’ouvrier ardennais et le « jeune de banlieue » sont partis ensemble. On peut t’embrasser aussi, Charlie ?
Fraternellement,
Jean-Michel (PCF)
1. > je peux t’embrasser,Charlie ?, 22 novembre 2006, 21:33
Moi aussi j’ai vu Charlie à la télé, j’peux vous dire qu’il a été bon ;
Même qu’il a pas hésité à dire que la cause des licenciements, eh ben, c’était le capitalisme ; les autres, y z’ont pas bronché...
2. > je peux t’embrasser,Charlie ?, 22 novembre 2006, 22:59
On a été nombreux ce soir là à avoir envie d’embrasser charlie , et c’est pour tous les Charlie de france et de Navarre , que nous continuerons de nous battre pour la victoire de l’Union Populaire .
claude de Toulouse .
3. > je peux t’embrasser,Charlie ?, 23 novembre 2006, 00:25
“La chaîne avait passé commande à l’intersyndicale : il nous faut, a-t-elle requis, un salarié « non encarté ni dans un syndicat ni dans un parti »”
L’arrogance des médias me sidère toujours ! C’est eux qui nous fabriquent le fameux "homme de la rue"
Charlie a été bon, tant mieux. Il a déjoué leurs projets (je n’ai pas la télé)
Jean-François
4. > je peux t’embrasser,Charlie ?, 23 novembre 2006, 03:17
il manque quel bout ???
TM
5. > je peux t’embrasser,Charlie ?, 23 novembre 2006, 10:42
Il ne manque plus, ça a été corrigé. Tout ce qui était entre guillemets avait sauté dans le post initial de Jean-Claude.
Mais du coup tu as lu deux fois ;o)))))))
Moi ça fait plus de dix fois que je lis et je peux te dire qu’avant-hier, quand j’ai lu mon huma dans le métro et que j’y ai lu ces lignes, ça m’a fait chaud au coeur.
On est en plein dans l’essentiel : cette clairvoyance de Charlie montre que loin de touiller les conséquences des ravages du capitalisme, l’ennemi est correctement identifié.
Il faut porter ce message aux classes populaires, le marteler sur tous les tons : l’ennemi est de classe, s’en fout plein les poches et prospère politiquement sur le champ de ruine sociale en nous voyant nous entredéchirer entre pauvres, quelque soit notre origine.
La solution est ailleurs que dans le vote FN pour les classes populaires.
Mais ça, les médias dominants et surtout le soi-disant service public des carolis et chabot, ils ne vont pas nous aider pour cela, bien au contraire.
Jean-Michel (PCF)