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Le DHS vient de publier les résultats de l’attaque simulée CyberStorm, laquelle mettait en scène l’Administration Fédérale Américaine menacée par une horde de dangereux altermondialistes. Les résultats, nous apprend Infoworld, sont catastrophiques. Les services, désemparés, ne savaient à quelle autorité compétente se vouer. Les réseaux de communication de secours, les plans établis par les cellules de crises, les canaux reconnus capables de diffuser de bonnes informations en temps réel, rien de tout çà n’a pu fonctionner avec efficacité. Pis encore, plus l’ennemi virtuel ouvrait de nouveaux fronts d’attaque, plus cette joyeuse pagaille s’accroissait « Exercise participants noted the overwhelming effects that multiple, simultaneous, and coordinated incidents had on their response activities » (NdT : y’en a de partout, c’est l’B... mon adjudant !). Il faut imaginer le tableau dantesque des Escadrons de la Mort-Subite (Belgique) attaquant les usines de production Budweiser, tandis que simultanément, dans une prise à revers, les Phalanges de l’Ordre Boire (Avignonnais) arrosaient les soubassements de l’entreprise à grand jets de Châteauneuf du Pape. Plus au nord, écrasés sous un feu roulant de Maroilles affiné, les fonctionnaires du Food and Drug Administration s’accrochaient aux groupuscules des tripiers-charcutiers, eux-mêmes épaulés par les terribles commandos bougnats (vins, charbon, jambon). Une scène dont l’évocation ferait frémir les plus courageux fils de Georges Washington.
L’Amérique a donc succombé sous le propre poids de sa propre complexité. Les milles et une antennes, structures, cellules mises en place par le DHS étaient si nombreuses et si cryptiques que les principaux intéressés, tant industriels que fonctionnaires, n’ont pu clairement trouver de relais salvateur. La conclusion de Cyberstorm est sans appel : il faut « Clarifying roles and responsibilities across government, and clearly articulating expectations between public and private sectors » (NdT : Nommez-moi un Responsable de Chambrée, ou vous m’f’rez trois jours !).
Mais est-ce bien là la véritable solution ? Peut-on sérieusement opposer une défense structurée, organisée, réglée comme du papier musique, à une menace chaotique, floue, polymorphe et auto-adaptative ? Les terrains sont par trop différents. Cette même question se pose depuis les premières utilisations des techniques de guérilla contre les armées régulières, depuis les guerres d’Espagne Napoléoniennes jusqu’au bourbier Vietnamien. L’une des meilleures parades constitue à infiltrer chaque cellule ennemie pour, progressivement, remonter à la tête et décapiter l’organisation. Mais infiltrer les altermondialistes, c’est accepter de marcher à pied, de troquer le Diet Coke contre du cidre bouché aussi trouble qu’un passé d’avocat, de faire revenir à petit feu et à la poêle des tripes à la mode de Caen ou un Tablier de Sapeur... peut-être même devoir demander du « rab » de bouchées à la reine, ce vecteur d’encéphalopathie spongiforme bovine à base de riz de veau, de cervelle d’agneau et de quenelles au brochet. Et çà, sincèrement, c’est trop demander à un vaillant soldat du DHS.
par Marc Olanié
Messages
1. > José Bové : 1, USA : 0, 15 septembre 2006, 23:30
Très drôle, Merci : ))
José B.