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Journée d’actions du 10 mars Les syndicats ne cèdent pas sur la date
Publie le jeudi 24 février 2005 par Open-Publishing1 commentaire
Des ministres avaient demandé la suspension de la mobilisation pendant la visite du Comité international olympique, qui doit évaluer du 9 au 19 mars la candidature de Paris aux JO de 2012. La flamme revendicative persiste.
Les mouvements sociaux prévus le 10 mars prochain coïncident avec la visite de la mission d’évaluation du Comité international olympique (CIO) de la candidature de Paris aux olympiades de 2012. Il n’en fallait pas plus à certains membres du gouvernement pour réclamer, sous la forme d’un appel à la responsabilité, que les syndicats changent de date et, pourquoi pas, renoncent à la mobilisation. Selon eux, le risque est grand de voir la candidature de la capitale torpillée par des grèves et des manifestations. Les syndicats, qui font partie du comité de soutien de la candidature Paris-2012, voient surtout derrière cet argument une manœuvre destinée à désamorcer la mobilisation. C’est pourquoi ils ont décidé de maintenir cette journée d’action, prévue depuis plusieurs semaines sans savoir que les responsables de l’olympisme viendraient évaluer les chances de Paris du 9 au 13 mars.
Le pétard mouillé a été lancé mardi par ministre de l’Éducation nationale, François Fillon. Tout en affirmant que le gouvernement n’entendait « pas utiliser cet argument », il a demandé aux syndicats d’éviter les « interférences » le 10 mars entre la grève et la visite de la commission d’évaluation. Le même jour, le ministre de la Jeunesse, des Sports, Jean-François Lamour, lui a emboîté le pas. Il a regretté « la concordance des dates » qui laisserait « craindre un certain brouillage des messages » avant de souligner qu’il n’était « pas de ceux qui pensent que cela remet en cause la qualité de notre candidature ». Le ministre des Finances, Hervé Gaymard, lui, est monté au créneau hier pour « espérer que la raison l’emportera », le 10 mars, afin que le CIO puisse venir dans une ville « qui ne soit pas bloquée » par des manifestations. Mercredi encore, le ministre des Transports, Gilles de Robien a demandé aux syndicats d’agir en « citoyens ». C’était juste avant le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, déclarant faire « confiance à l’esprit de responsabilité de tous ». Pourtant, l’inquiétude affichée du gouvernement ne semble pas partagée par les premiers interressés. Bertrand Delanoë, le maire de Paris, a affirmé ainsi que « la démocratie sociale » ne pouvait pas « s’arrêter de vivre pendant sept ans », à cause des JO. « Vous croyez que la commission ne connaît pas la démocratie, ne connaît pas la France et pense que les pays idéaux seraient ceux où il n’y aurait pas de débats ? » a-il-lancé. Pour le maire, « l’atout majeur de cette candidature, c’est l’unité nationale autour d’elle. Les syndicats en font partie ». Même tonalité du côté du président du Comité national olympique et sportif français, Henri Sérandour, qui a affiché sa sérénité : « on fera avec, c’est cela l’expression démocratique d’un pays ».
Quoiqu’il en soit, CGT, FO et CFTC sont restées fermes sur leur appel au 10 mars pour défendre le temps de travail, les salaires et l’emploi. Elles ont exclu tout changement de date, envisagée mercredi matin par la seule CFDT, au lendemain de sa décision de rejoindre le mouvement. « On ne change pas la date », a déclaré René Valladon (FO), pour qui cela n’empêchera pas « la préfecture de police et les organisations syndicales » de se mettre d’accord sur un parcours de défilé parisien « qui ne gênera pas le CIO ». De son côté, la CGT a fait savoir qu’elle « maintient son appel » à la « journée nationale d’actions » prévue « depuis de nombreuses semaines dans plusieurs professions ». La CFTC « ne remet pas du tout en cause (sa) participation à cette journée », a affirmé son président, Jacques Voisin. Mais la centrale chrétienne ne veut « prendre aucun risque » par rapport à la candidature aux JO, et « n’appelle pas à la manifestation de rue sur Paris ». Quant à la CFDT, son idée de « changer de jour », lancée par son secrétaire général, François Chérèque, ayant été rejeté par les autres syndicats, est devenue caduque, assure la centrale cédétiste. Sur le fond, a souligné Maryse Dumas (CGT), « il n’est pas question de présenter une ville aseptisée et le comité olympique « doit prendre la ville de Paris telle qu’elle est avec ses conflits sociaux, une ville vivante de ses salariés qui manifestent pour des revendications ». Pour René Valladon, « au lieu d’ouvrir le dialogue face au mécontentement, ce gouvernement préfère utiliser des procédés pas très honorables pour amoindrir la mobilisation. C’est petit et c’est un signe de perte de sang froid ».
Après avoir dramatisé l’enjeu du référendum sur le traité constitutionnel européen puis la candidature de Paris, le gouvernement devra trouver d’autres arguments, par exemple en répondant aux revendications, pour convaincre les syndicats d’arrêter la mobilisation.
Le 19 mars, trois manifestations se tiendront à Bruxelles, dont une de la Confédération européenne des syndicats.
Nous avions l’intention d’y envoyer une délégation Force Ouvrière dans la mesure où les slogans à notre connaissance portaient notamment sur les droits sociaux et le non à la directive Bolkestein. Quelle ne fut pas notre surprise quand nous avons découvert sur le site de la CES l’appel pour le 19 mars ! S’y était rajouté le soutien à la Constitution européenne.
Dans ces conditions, nous avons décidé de ne pas y participer. Un tel appel s’apparente à une pétition, qui avait pourtant été repoussée par un comité exécutif. Visiblement, nous n’avons pas dû être les seuls à réagir puisque, depuis, le site ne fait plus mention de cet appel !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout cela est bien ambigu.
À Force Ouvrière nous ne confondons pas les citoyens et les travailleurs, c’est aussi ce qui nous permet d’avoir des analyses approfondies, une liberté de comportement liée à notre indépendance. Et de dire à Bruxelles la même chose qu’à Paris. Nous avons donc précisé nos analyses au camarade John Monks.
Dans l’immédiat, la priorité est aux revendications et à la nécessité de la journée interprofessionnelle d’arrêts de travail.
Même si la dimension internationale de l’action syndicale est de plus en plus nécessaire, l’action dans les entreprises et administrations est incontournable. C’est en effet sur le terrain que sont les salariés.
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1. Première réponse de la cgt-fo, 3 mars 2005, 21:15
Première réponse de la cgt-fo
Le 19 mars, trois manifestations se tiendront à Bruxelles, dont une de la Confédération européenne des syndicats.
Nous avions l’intention d’y envoyer une délégation Force Ouvrière dans la mesure où les slogans à notre connaissance portaient notamment sur les droits sociaux et le non à la directive Bolkestein. Quelle ne fut pas notre surprise quand nous avons découvert sur le site de la CES l’appel pour le 19 mars ! S’y était rajouté le soutien à la Constitution européenne.
Dans ces conditions, nous avons décidé de ne pas y participer. Un tel appel s’apparente à une pétition, qui avait pourtant été repoussée par un comité exécutif. Visiblement, nous n’avons pas dû être les seuls à réagir puisque, depuis, le site ne fait plus mention de cet appel !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout cela est bien ambigu.
À Force Ouvrière nous ne confondons pas les citoyens et les travailleurs, c’est aussi ce qui nous permet d’avoir des analyses approfondies, une liberté de comportement liée à notre indépendance. Et de dire à Bruxelles la même chose qu’à Paris. Nous avons donc précisé nos analyses au camarade John Monks.
Dans l’immédiat, la priorité est aux revendications et à la nécessité de la journée interprofessionnelle d’arrêts de travail.
Même si la dimension internationale de l’action syndicale est de plus en plus nécessaire, l’action dans les entreprises et administrations est incontournable. C’est en effet sur le terrain que sont les salariés.