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Kosovo : ne pas laisser les trafiquants d’organes impunis

Publie le samedi 1er janvier 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

Le MRAP exprime ses plus vives préoccupations après la publication du rapport de Dick Marty, rapporteur spécial du Conseil de l’Europe ; qui confirme l’essentiel des allégations exprimées dès 2008 par la Procureure générale du TPI de La Haye Carla Del Ponte et qui portent sur l’existence d’un trafic d’organes auquel se seraient livré des membres de l’UCK (Armée de libération du Kosovo) et plus particulièrement le groupe de la Drenica constitué autour de Hashim Thaçi, l’actuel premier ministre du Kosovo.

De 1998 à 2000, des centaines de prisonniers principalement des Serbes du Kosovo mais probablement aussi des Roms et des Albanais accusés de collaboration auraient été déportés en Albanie où ils auraient été assassinés pour alimenter un trafic d’organes, principalement de reins.

Selon le Procureur spécial pour les crimes de guerre de Serbie, Vladimir Vukcevic, 500 prisonniers environ auraient été conduits ainsi en Albanie.

Ces faits d’une extrême gravité engagent la responsabilité de la communauté internationale dont l’inaction est accablante malgré de fortes présomptions :

Celle de l’OTAN présente au Kosovo dès 1999 pour y établir un véritable protectorat,
Celle de l’administration internationale du territoire qui n’a pas « jugé bon de lancer une enquête détaillée » comme le souligne M. Dick Marty.

Le refus de la Minuk (Mission des Nations Unies au Kosovo) dirigée en 2001-2002 par Bernard Kouchner de coopérer avec Carla Del Ponte pose également un sérieux problème. Face à ces crimes, que certains n’hésitent pas à comparer à l’horreur de Srebrenica, le MRAP demande :

la création d’une commission d’enquête internationale sur le rôle complice de l’OTAN pour n’avoir pas au mieux dénoncé ce trafic au pire l’avoir couvert. Alors que les Etats-Unis et l’Union européenne affirment prendre au sérieux les affirmations de Dick Marty, la France se doit sans tarder de faire toute la lumière sur le rôle de ses services secrets qui avaient des relations privilégiées avec Hashim Thaçi,
l’audition par les autorités compétentes de Bernard Kouchner en tant que responsable de l’administration du Kosovo,

la saisie de l’affaire par la Cour pénale internationale après la mise en cause du premier ministre kosovar Hashim Thaçi et celle de ses complices albanais, l’aéroport de Tirana ayant servi de plaque tournante à ce trafic.

Pour le MRAP, la réconciliation dans les Balkans ne peut aboutir sans la condamnation de tous les crimes commis.

Paris, le 23 décembre 2010.

Communiqué du Mrap

Messages

  • "reconciliation" ?
    C’est le depart des troupes de l’otan qui est la condition de la normalisation

    Otan hors des balkans !

  • Depuis longtemps déja Carla Delponte alors procureur du TPI avait dénoncé ce trafic.
    Pour qu’il y ait trafic d’organes il faut des malades acceptant d’être greffés
    dans des conditions d’achat d’organes à des miséreux (Inde, Pakistan) soit
    aprés un crime dans le cas Kosovo
    Cela suppose une organisation considérable, avec un fichier de malades en attente, des biologistes capables de définir l’identité génétique (HLA) du malade et du donneur (ici celui qui va être exécuté) pour trouver la compatibilité tissulaire entre les deux (entre 1:40 000 et 1/1 000 000 de chances) ensuite disposer d’hopitaux ou cliniques pouvant greffer plus ou
    moins clandestinement, avec des chirurgiens greffeurs puis des médecins établissant le traitement anti-rejet aprés la greffe (à vie).
    On sait que ce type de greffe se pratique en Inde et surtout en Colombie
    (100 000 dollars pour un rein).
    Les médecins greffeurs en France doivent savoir à partir des médicaments
    anti-rejet utilisés, remonter la filière pour trouver les malades puis les greffeurs
    illégaux
    Si une enquète sérieuse est menée je pense que c’est par cette piste qu’elle peut aboutir .

    JP B militant du don de sang