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L’AIEA vante les semences irradiées pour lutter contre la famine

Publie le mardi 2 décembre 2008 par Open-Publishing

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) invite la communauté internationale à envisager un plus large recours à l’irradiation des semences, afin de produire des variétés de céréales et autres plantes mieux à même de résister aux changements climatiques et aux maladies et ainsi de sauver des millions d’habitants de la famine.

La technique a été mise au point dans les années 1920 et s’est avérée efficace, mais sa propagation a été freinée par la suite du fait de la phobie engendrée par des mots comme "irradiations" et "mutation" au fil du XXe siècle, explique l’AIEA dans un communiqué.

Mais contrairement aux OGM (organismes génétiquement modifiés), la technique de l’irradiation de semences ou de cultures de tissus végétaux, appelée "mutation induite", n’introduit pas d’éléments génétiques exogènes.

"Le monde connaît un niveau sans précédent de sécheresses et d’inondations qui détruisent des récoltes. Comment allons-nous faire face à cette situation, qui ne peut qu’empirer ?", s’est interrogé Chikelu Mba, qui dirige un laboratoire de recherche géré par l’AIEA et la FAO (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture), dans les environs de Vienne.

Par la "mutation induite", une plante est exposée à des radiations pour accélérer les changements naturels de son code génétique, qui pourraient prendre normalement plusieurs millions d’années, cela afin qu’elle puisse mieux résister aux maladies, aux insectes nuisibles, à la salinité du sol ou à la sécheresse.

La méthode est sûre et rentable, assure Mba, pour qui elle ne nécessite aucune modernisation notable des infrastructures, si ce n’est un investissement dans la formation à cette méthode, dans les pays qui peuvent en avoir besoin.

Selon Pierre Lagoda, responsable du projet commun AIEA-FAO, cette technique se heurte toujours à des résistances en raison de préjugés visant tout ce qui vient du nucléaire.

"Dans notre affaire, il est important de comprendre qu’en matière de culture de plantes, nous ne produisons rien qui ne soit produit par la nature elle-même. Il ne reste aucune radiation résiduelle dans une plante à la suite d’une mutation induite", ajoute-t-il. "Nous nous bornons à imiter la nature."

A ce jour, selon l’AIEA, l’irradiation de semences sous les auspices de l’agence onusienne a permis la mise au point de plus de 3.000 variétés mutantes de 170 espèces de plantes, dont un orge qui peut pousser à 5.000 mètres d’altitude et un riz qui réussit à monter sur un sol salin.

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