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L’Agence France-Presse en grève de midi à minuit

Publie le mercredi 6 octobre 2004 par Open-Publishing

L’intersyndicale proteste contre l’absence de réaction de la direction après le vote d’une motion de défiance la semaine dernière, et remet en cause des primes versées à certains cadres, dans un contexte de réduction de moyens. Les grévistes réclament aussi la titularisation de journalistes actuellement en CDD.

Le personnel du siège de l’Agence France-Presse (AFP) a voté mardi, lors d’une assemblée générale, un arrêt de travail de douze heures mercredi 6 octobre en France, notamment pour protester contre des "sursalaires" versés à des cadres de l’AFP et exiger des embauches.

La grève doit avoir lieu de midi à minuit et concernera tout le personnel travaillant en France. Cet arrêt de travail a été voté à main levée à l’unanimité moins une abstention, à l’appel de l’intersyndicale CGT-CFDT-SNJ-FO-SUD, auquel s’est associée la Société des journalistes (SDJ). Le personnel des bureaux de province pouvait voter jusqu’à mercredi.

L’intersyndicale "se tient prête à rencontrer à tout instant la direction pour entamer des négociations", a-t-elle indiqué dans un communiqué publié à l’issue de l’assemblée générale. "Faute d’une réponse significative, une nouvelle assemblée générale sera convoquée jeudi, après l’arrêt de travail de mercredi", a ajouté l’intersyndicale.

"INDIGNATION" FACE AUX "SURSALAIRES"

La direction de l’AFP a déclaré mardi soir qu’elle était "attachée à la reprise du cours normal du dialogue social, ainsi qu’à la poursuite du redressement des comptes de l’AFP dans le cadre du contrat d’objectifs et de moyens" (COM), signé avec l’Etat pour cinq ans en novembre 2003.

Le vote de cet arrêt de travail succède à celui d’une motion de défiance contre la direction de l’agence de presse approuvée la semaine dernière par 92,8 % des 868 salariés ayant participé au vote.

L’intersyndicale a appelé à la grève car "la direction a décidé de ne tenir aucun compte de la colère exprimée massivement lors du vote" de cette motion, avait-elle indiqué avant l’assemblée dans un communiqué.

Cette motion de défiance avait été soumise au vote du personnel par l’intersyndicale afin d’exprimer son "indignation" devant "l’attribution indécente" par le PDG de l’AFP, Bertrand Eveno, de "sursalaires à la haute hiérarchie de l’agence". La motion demandait notamment "l’ouverture immédiate de négociations sur l’emploi dans l’entreprise", en particulier "la titularisation immédiate de 30 (journalistes en) CDD" (contrats à durée déterminée).

Selon cette motion, "le PDG a confirmé, devant le comité d’entreprise, les montants faramineux attribués à certains bénéficiaires (comme deux responsables du service photo qui se partagent à eux seuls 65 000 euros), alors que les salariés et l’entreprise subissent une forte réduction des moyens de fonctionnement".

Par ailleurs, une pétition de soutien aux journalistes en CDD de l’AFP a été lancée par des journalistes de l’agence afin de "dénoncer la situation scandaleuse dont souffrent (leurs) confrères".

"Dans plusieurs services", ces CDD "sont particulièrement nombreux, souvent depuis plus de deux ans", indique le texte de la pétition. "Cette situation, de toute façon inacceptable, est encore plus choquante quand, au même moment, sont attribuées des primes faramineuses à des membres de la haute hiérarchie", poursuit-il. Avec AFP

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3236,36-381873,0.html