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L’Equateur va contester un tiers de sa dette, irrégulière selon Correa
Publie le vendredi 21 novembre 2008 par Open-Publishing1 commentaire
L’Equateur va contester un tiers de sa dette, irrégulière selon Correa
QUITO - L’Equateur va contester sa dette bancaire internationale, d’une valeur d’environ 3,8 milliards de dollars, entachée d’irrégularités selon un rapport remis cette semaine au gouvernement équatorien, a annoncé jeudi le chef de l’Etat Rafael Correa.
"Nous tenterons non seulement de sanctionner les coupables (de ces irrégularités ndlr) mais aussi de ne pas payer la dette illégitime, corrompue, illégale", a déclaré le président socialiste lors de la présentation à Quito de cet audit sur la dette équatorienne commandé en 2007.
La dette totale de l’Etat équatorien représentait en septembre 10,6 milliards de dollars, soit 20,6% de son PIB. Un tiers de cette dette a été contractée auprès du système bancaire et est composée de bons à échéance 2012, 2015 et 2030, pour un montant global qui atteint actuellement 3,8 milliards de dollars, contre 4,1 milliards de dollars en 2005, date à laquelle s’arrête l’audit.
Ces bons à échéance ont été émis dans le cadre du réechelonnement de sa dette obtenue par l’Equateur en 2000, lors de la faillite de son système bancaire. A l’époque la dette équatorienne représentait 90% de son PIB.
"L’émission des bons est entâchée de graves présomptions d’irrégularité" a encore affirmé le président équatorien.
Rafael Correa, qui est économiste de formation, n’a pas précisé comment il comptait contester ces bons à échéance, et s’il allait ordonner la suspension du service de cette dette avant de saisir d’éventuelles instances internationales. Il a simplement déclaré que les portions jugées illégales de la dette devront être transférées à ceux qui les ont contractées.
"Ils devront payer avec leurs biens ce qui leur revient", a-t-il affirmé.
Selon l’audit rendu public jeudi, le volet bancaire est le plus coûteux en raison de rééchelonnements imposés par les établissements bancaires depuis le début des années 1980.
L’Equateur a déjà déboursé "en paiements, intérêts et amortissements", près de "7,1 milliards de dollars (...) cela prouve que la dette n’a pas été une source de financement du développement mais un mécanisme bancaire international de pillage des ressources", a dénoncé Karina Saenz, membre de la commission qui a mené l’audit.
L’audit doit encore être révisé par des juristes, mais le "gouvernement n’écarte aucune option", y compris un moratoire sur le paiement de la dette, a pour sa part affirmé la ministre des Finances, María Elsa Viteri.
Le 14 novembre, le gouvernement équatorien avait déjà annonçé qu’il suspendait le paiement de 30,6 millions de dollars d’intérêts sur les bons à échéance 2012, représentant 1,2 milliards de dollars, en raison de "sérieux indices d’illégitimité".
La ministre des Finances avait alors nié que cette suspension soit liée à un manque de ressources, bien que le président Rafael Correa ait averti par le passé qu’il pourrait revoir ces paiements si le pays était touché par la crise financière mondiale.
20 novembre 2008 20h47
http://www.romandie.com/infos/news2/081120194709.mxvr5l91.asp
Messages
1. L’Equateur va contester un tiers de sa dette, irrégulière selon Correa, 21 novembre 2008, 16:58
LE FMI REAGIT PAR LA BOUCHE DE SON CHEVAL DE TROIE :
Le Brésil rappelle son ambassadeur en Equateur pour des consultations
SAO PAULO - Le Brésil a rappelé vendredi son ambassadeur en Equateur pour des consulations après que le gouvernement équatorien ait suspendu le paiement d’une dette envers la Banque de développement économique et social (BNDES, publique) et demandé un arbitrage, a annoncé le chef de la diplomatie brésilienne, Celso Amorim.
"Le gouvernement a reçu la nouvelle de la décision du gouvernement équatorien de suspendre sa dette avec la BNDES avec beaucoup de préoccupation", a affirmé le ministre dans une brève déclaration à la presse, en marge de la 1ère Conférence mondiale des biocarburants à Sao Paulo.
M. Amorim a précisé qu’il s’agissait d’une action "devant la Cour internationale d’arbitrage de la chambre de commerce internationale (CCI) dans le but de suspendre le paiement de la dette (équatorienne) auprès de la BNDES relative au financement de la construction de l’uisne hydroélectrique San Francisco en Equateur".
C’est pourquoi "nous avons rappelé notre ambassadeur pour des consultations et tout ceux qui connaissent quelque chose à la diplomatie savent ce que cela signifie", a-t-il ajouté.
Le ministre a annoncé également "que le cas échéant, nous prendrons d’autres actions et nous réexaminerons notre coopération" avec le gouvernement du président Rafael Correa.
L’Equateur a contesté jeudi sa dette bancaire internationale, d’une valeur d’environ 3,8 milliards de dollars, entachée d’irrégularités selon un rapport remis cette semaine au gouvernement équatorien.
"Nous tenterons non seulement de sanctionner les coupables (de ces irrégularités ndlr) mais aussi de ne pas payer la dette illégitime, corrompue, illégale", avait annoncé jeudi le chef de l’Etat Rafael Correa lors de la présentation à Quito de cet audit sur la dette équatorienne commandé en 2007.
Dans un comuniqué officiel, le ministère des Affaires étrangères brésilien a expliqué que la décision équatorienne "a été annoncée lors d’un événement public sans consulation préalable ou quelconque communication au gouvernement brésilien".
21 novembre 2008 16h16
http://www.romandie.com/ats/news/081121151616.u97vkspi.asp