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L’affaire Executive Life

Publie le vendredi 12 décembre 2003 par Open-Publishing
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Comment Chirac et Raffarin vont nous faire payer à moi, vous et le voisin
à la place de leurs copains !

La justice américaine accuse le Crédit Lyonnais, qui était alors une banque publique, d’avoir racheté illégalement en 1991-92 la compagnie d’assurance californienne Executive Life. Au moment des faits, la Californie interdisait aux banques de détenir plus de 25% du capital d’un assureur.

La banque française est soupçonnée d’avoir organisé illégalement le rachat d’Executive Life, à l’époque en faillite, via un accord secret entre son ancienne filiale Altus, l’assureur français Maaf et l’homme d’affaires François Pinault. Jean-François Hénin, ex-dirigeant d’Altus surnommé le "Mozart de la finance", aurait mené toute l’opération, qui a rapporté de très juteuses plus-values. Executive Life possédait en effet un portefeuille d’obligations "pourries" (junk bonds) sans grande valeur au moment du rachat mais dont la cote devait fortement s’apprécier.

L’assureur américain a d’abord été racheté par la Maaf, puis vendu à Artémis, la holding de François Pinault, et rebaptisé Aurora. De son côté, le Lyonnais a été racheté en juin dernier par le Crédit Agricole.
En 1998, un homme d’affaires français dont l’identité demeure inconnue dénonce au FBI l’opération de rachat orchestrée par le Crédit Lyonnais. En cas de condamnation par la justice américaine, cet informateur anonyme touchera une prime.

Les choses s’accélèrent cette année. Le 2 septembre, Paris accepte un accord de règlement à l’amiable au pénal de 585 millions de dollars : le Consortium de réalisation (CDR), c’est-à-dire le contribuable français, doit verser 475 millions, le Lyonnais 100 millions et la Maaf 10 millions. Le CDR est un établissement public créé en 1994 pour gérer les fameuses obligations "pourries".

Mais Paris fait finalement marche arrière au motif que l’accord ne met pas à l’abri des poursuites des dirigeants d’entreprise impliqués. On pense à Jean Peyrelevade, ancien dirigeant du Lyonnais, et surtout à François Pinault, qui est un proche du président Jacques Chirac.

Le nouvel accord en passe d’être conclu reprend les termes du précédent avec une différence de taille : il inclut le cas de François Pinault, qui aurait accepté de payer 185 millions de dollars d’amende. Reste que ce règlement à l’amiable ne porte que sur le volet pénal de l’affaire. Un procès civil aura lieu en 2005, qui pourrait alourdir la facture pour le contribuable français. PARIS (AP)

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