Accueil > L’appel pressant du PC aux socialistes du Nord

L’appel pressant du PC aux socialistes du Nord

Publie le jeudi 6 décembre 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Estimant que les négociations se passent mal, les communistes en appellent au rassemblement à gauche derrière les maires sortants. À l’heure où le PS lorgnerait plutôt du côté du MoDem ?

C’est en tout cas la conviction des responsables nordistes communistes et ça leur reste en travers de la gorge. « Il faut que la fédération socialiste du Nord clarifie sa stratégie », pose d’emblée Éric Corbeaux, secrétaire de la fédération du Nord du Parti communiste pour qui ses homologues socialistes « pratiquent le double langage ». En cause, la position qu’il adoptera par rapport au MoDem.

Si, officiellement, il n’y aura pas d’accords nationaux avec le parti de François Bayrou, on voit bien que ça négocie sec au niveau local, surtout dans les villes où le leadership socialiste paraît menacé. « Alors que la fédération du Nord du PS a toujours, traditionnellement, plutôt été à gauche, là elle a tendance à se positionner plus à droite que bien d’autres... », ajoute Éric Corbeaux qui plaide pour le même schéma qu’en 2001 : le rassemblement à gauche derrière les élus de gauche sortants, qu’ils soient socialistes ou communistes.

Il rappelle que, dans le Nord, le PC a tout de même fait 9 pour cent aux dernières législatives et qu’il y a, ici, une situation locale et une tradition politique qu’on ne peut balayer d’un revers de main. Les communistes prennent pour une provocation l’intention des socialistes d’organiser des primaires à gauche, notamment dans le Valenciennois. « On ne peut quand même pas accepter qu’on nous appelle pour sauver une ville à gauche ici et qu’on nous méprise là », ajoute Éric Corbeaux, relayé par Jacques Michon, vice-président au Département, pour qui « le PS fait une grave erreur dans le Nord en portant son regard vers le MoDem, donc à droite, plutôt qu’à gauche ».

Pour Alain Bruneel, conseiller régional communiste et secrétaire départemental des élus communistes et républicains, le PS doit prendre garde à « ne pas tromper ses électeurs ». Pour lui, « son double jeu, c’est le soulier verni au pied droit et la sandale au pied gauche... » Alors que nous ne sommes plus qu’à treize semaines des élections, les communistes cherchent à faire pression sur les socialistes et à les ramener, localement, dans le giron d’une union de la gauche sans laquelle le PC affaiblit singulièrement ses chances aux municipales.

Une manière aussi de contrer le virage social-démocrate d’un Parti socialiste qui se sent désormais plus en phase avec le MoDem qu’avec le PC ? « On a toujours eu des divergences mais on a aussi été capables de se rassembler dans l’intérêt de nos populations » , répond Éric Corbeaux qui n’avale pas du tout la liste commune, dès le premier tour, entre PS et MoDem à Roubaix.

Au-delà de la particularité roubaisienne (le maire René Vandierendonck était centriste avant de rejoindre le PS), il y voit le risque d’un virage dans lequel « la gauche à tout à perdre ». Mais le PC aussi peut-être ?

Nord Eclair du 06 décembre 2007

http://www.nordeclair.fr/

Messages