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L’audition de Patrice de Maistre met Eric Woerth en difficulté

Publie le samedi 17 juillet 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

de Gérard Davet

D’après des procès-verbaux d’audition auxquels Le Monde a eu accès, la brigade financière traque bien le trafic d’influence et oriente ses investigations en direction du couple Woerth.

L’enquête, ordonnée par le parquet de Nanterre, dans laquelle quatre personnes avaient été placées en garde à vue jeudi 15 juillet, a été ouverte pour blanchiment de fraude fiscale et trafic d’influence, elle vise donc également les conditions d’embauche de Florence Woerth, l’épouse du ministre du travail. Ce dernier devrait pour sa part être bientôt entendu comme témoin.

La police dispose, depuis les perquisitions opérées dans les sociétés de M. de Maistre, d’une note datée du 31 août 2007. Un simple curriculum vitae de Mme Woerth, avec cette mention, en bas de page : "rémunération environ 200 000 euros (…) Je suis obligé d’en parler à LB vu le mari 120 000 euros".

"IL M’A DEMANDÉ DE RECEVOIR SA FEMME"

Interrogé, M. de Maistre s’explique : "Il s’agissait d’une note que j’ai dû amener à M. et Mme Bettencourt pour évoquer le recrutement de Mme Florence Woerth dans mon équipe. Cette démarche était due au fait que son mari était ministre, et que c’était donc sensible…", relate le gestionnaire de la fortune Bettencourt. Il l’assure aux policiers, "Mme Woerth ne représentait pas un risque majeur".

En 2006, donc, selon ses dires, il appelle Eric Woerth à la demande d’André Bettencourt, qui souhaite financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. "Je l’ai [M. Woerth] vu ensuite deux ou trois fois début 2007, dit M. de Maistre, parce qu’il m’a demandé de recevoir sa femme et ce pour essayer de la conseiller sur sa carrière alors, me disait-il, qu’elle n’était pas entièrement satisfaite".

Florence Woerth est embauchée, avec à la clé un CDI, rémunéré 140 000 euros annuels, plus une prime de 60 000 euros et une voiture de fonction. Elle travaille pour le compte de la société Clymène, qui gère environ 1,3 milliard d’euros. Elle en a démissionné en juin. Fin juin, Eric Woerth avait affirmé qu’il y avait "une muraille de Chine" entre ses activités et celles de son épouse.

Dans les enregistrements clandestins, réalisés par le majordome Pascal Bonnefoy chez les Bettencourt, il apparaissait déjà clairement que cette embauche s’était faite à la demande de M. Woerth. "Quand je l’ai fait, disait ainsi M. de Maistre lors d’une conversation avec Mme Bettencourt, le 23 avril, son mari était ministre des finances, il m’a demandé de le faire (…). J’lai fait pour lui faire plaisir."

Lire l’intégralité de cet article dans l’édition abonnés du Monde.fr ou dans "Le Monde" daté du 18-19 juillet, disponible dans les kiosques ce samedi à partir de 14 heures.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/07/17/l-audition-de-patrice-de-maistre-met-eric-woerth-en-difficulte_1389184_823448.html

Messages

  • La méthode de décapitation mécanique est préconisée dans deux discours à l’Assemblée constituante les 10 octobre 1789 et 1er décembre 1789 par le docteur Joseph Ignace Guillotin, qui considérait cette méthode comme plus humaine que la pendaison ou la décapitation à l’aide d’une hache.

    En effet, l’agonie des pendus pouvait être longue, et certaines décapitations à la hache étaient ratées, demandant plusieurs coups. Guillotin estimait que l’instantanéité de la punition était la condition nécessaire et absolue d’une mort décente.

    Le 6 octobre 1791, l’Assemblée législative vote une loi déclarant que « tout condamné à mort aura la tête tranchée ». L’appareil fut testé à l’Hospice de Bicêtre. Mais, en l’absence de plans précis pour la construction de la machine, la suggestion de Guillotin, bien qu’initialement soutenue par Mirabeau, mettra plus de deux ans à entrer en application.

    Le premier projet de guillotine avait une lame horizontale. C’est le docteur Antoine Louis, célèbre chirurgien de l’époque, qui préconise, dans un rapport remis le 7 mars 1792, la mise au point d’une machine à lame oblique, seul moyen de donner la mort à tous les condamnés avec rapidité et sûreté, ce qui n’était pas possible avec une lame horizontale.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillotine

  • 23 avril 2010 :

    (Ils évoquent le cas de Mme Woerth, que Patrice de Maistre veut licencier.)

    – Liliane Bettencourt : Vous êtes en très bonnes relations avec son mari. Dites-moi de quelle manière vous vous en sortez…

    – Patrice de Maistre : Elle est trop dans les journaux. Je me suis trompé quand je l’ai engagée. C’est-à-dire qu’en fait, avoir la femme d’un ministre comme ça, ça n’est pas un plus, c’est un moins. Je me suis trompé. Pourquoi ? Parce que, comme vous êtes la femme la plus riche de France, le fait que vous ayez une femme de ministre chez nous, les journaux disent que tout est mélangé… J’avoue que, quand je l’ai fait, son mari était ministre des Finances [en réalité, du Budget]. Il m’a demandé de le faire.

    – L.B. : Ah.

    – P. de M. : Je l’ai fait pour lui faire plaisir.

    http://www.lepoint.fr/societe/document-affaire-bettencourt-les-enregistrements-secrets-05-07-2010-1211175_23.php